Quand le Ciel parle…

…le Ciel pleure

 

Les livres des prophètes…

   
   


On appelle communément « prophètes écrivains » ceux auxquels un livre est attribué dans le canon de la Bible. Ce qui a été dit du ministère prophétique montre que cette dénomination est inexacte : le prophète n'est pas un écrivain, il est éminemment un orateur, un prédicateur. Le message prophétique est d'abord parlé, mais il reste à expliquer comment, de cette parole prononcée, on est passé au livre écrit…

On rencontre dans ces livres trois sortes d'éléments :
       1.- des « dires prophétiques » qui sont des oracles où tantôt Dieu parle lui-même et tantôt le prophète parle au nom de Dieu ; ou bien des pièces poétiques qui contiennent un enseignement, une annonce, une menace ou une promesse…
       2.- des récits à la première personne, où le prophète relate son expérience et en particulier, sa vocation…
       3.- des récits à la troisième personne, qui racontent des événements de la vie du prophète ou les circonstances de son ministère.
Ces trois genres peuvent se combiner.
Les passages à la troisième personne indiquent un autre rédacteur que le prophète lui-même. Nous en avons un clair témoignage dans le livre de Jérémie : le prophète a dicté à Baruch toutes les paroles qu'il avait prononcées au nom de Yahvé depuis 23 ans. Le recueil ayant été brûlé par le roi Joiaqim, un nouveau rouleau fut écrit par le même Baruch. La relation de ces faits ne peut venir que de Baruch lui-même à qui l'on attribuera aussi les récits biographiques qui suivent et qui s'achèvent de fait par une parole de consolation adressée à Baruch par Jérémie. On nous dit incidemment qu'au second rouleau de Baruch, « beaucoup de paroles du même genre furent ajoutées » par Baruch ou par d'autres.

Des circonstances analogues peuvent expliquer la composition des autres livres. Il est vraisemblable que les prophètes eux-mêmes ont mis par écrit, ou dicté, une partie de leurs prophéties ou le récit de leurs expériences. Une partie de cet héritage a pu aussi être conservée fidèlement par la seule tradition orale de leur entourage ou de leurs disciples. Ces mêmes milieux conservaient des souvenirs sur la vie du prophète…
A partir de ces éléments, des recueils ont été formés, réunissant les oracles de même ton ou les pièces traitant d'un même sujet ou bien balançant les annonces de malheur par des promesses de salut (ainsi Michée). Ces écrits ont été lus et médités, ils ont contribué à perpétuer les courants spirituels issus des prophètes : les contemporains de Jérémie citent une prophétie de Michée, on se réfère souvent aux anciens prophètes. Dans les milieux fervents qui y nourrissent leur foi et leur piété, les livres des prophètes restèrent chose vivante, et, comme au rouleau de Baruch « des paroles du même genre y furent ajoutées » sous l'inspiration de Dieu, pour les adapter aux besoins présents du peuple ou pour les enrichir, et, dans certains cas ces additions purent être étendues. Ce faisant, les héritiers des prophètes avaient la conviction de préserver et de faire fructifier le trésor qu'ils avaient reçu d'eux…

Les livres des quatre « grands » Prophètes sont rangés dans le canon, selon leur ordre chronologique, que nous suivrons. L'arrangement des douze « petits » Prophètes est plus arbitraire. Nous essayerons autant qu'il se peut de les présenter dans leur suite temporelle…

 

 

   

 

 
les prophètes dans la Bible…