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Sous
la clarté laiteuse de la lune immobile, le bateau
ivre s'en va au gré du flot qui lentement l'entraîne,
silencieux, portant à son bord un cadavre où
s'inscrivent les souvenirs des souffrances, et dont le silence
exhale cependant les regrets et les drames
Calme pesant du silence de la mort qui étouffe et
étouffe
feutre et feutre
silence que la vie alentour semble capter
silence autour de la mort
silence au cur des
vies
La
mort !
Le
chemin a été parcouru et la dernière
porte doit être poussée pour quitter ce plan
de souffrance, ce plan de travail que peu auront pu utiliser
pour avancer et grandir.
Sous la clarté laiteuse de la lune blafarde, le bateau
glisse lentement, spectre parmi les spectres, dans le silence
ouaté et glacé d'une nuit qui ne fait que
commencer pour durer
durer
durer éternellement,
anéantissant l'espoir
Comme
le bateau qui dérive au gré des courants dans
la lumière hallucinante de l'astre, vous allez, Humains,
à la dérive de vos actions, de vos sentiments,
de vos démarches, silencieux, ombres parmi les Ombres,
sans voir et sans comprendre, sans accepter la main qui
se tend, la Lumière qui éclaire votre route,
reniant et repoussant, foulant aux pieds, dénigrant
Triste, ô combien triste !
et nous ne pouvons
qu'exprimer la souffrance de nos curs !
Depuis
des jours, depuis des temps, nos questions angoissées
montent et fusent :
« Pourquoi ?
Dois-je ?
Faut-il ?
Mais, Seigneur, peut-on les abandonner à ce sort
de tristesse et d'abjection ?
Comment ouvrir leurs yeux ?
Comment déboucher leurs oreilles ?
Comment faire vibrer leurs curs ?
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Peut-on
encore et toujours rattraper les pas de ces Humains qui
prennent, et pourtant attendent en demandant, reçoivent
en oubliant, inconscients qu'ils sont de nos présences,
de notre amour, de nos élans ?
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Comment,
Seigneur, les laisser aller, bateaux ivres sans gouvernail,
au gré des flots tumultueux de la vie, se heurtant
aux berges abruptes, aux rochers tranchants et noirs, à
la merci du tourbillon des Ombres qu'ils abordent trop souvent,
la joie au cur, ivres de plaisir et de phantasmes ?
Pouvons-nous,
Seigneur, les laisser partir ?
»
archange Raphaël
médium : marcelle olivério
quand le Ciel parle
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