Quand le Ciel parle…

…le Ciel pleure

 

9 janvier 1994

   
   

Sous la clarté laiteuse de la lune immobile, le bateau ivre s'en va au gré du flot qui lentement l'entraîne, silencieux, portant à son bord un cadavre où s'inscrivent les souvenirs des souffrances, et dont le silence exhale cependant les regrets et les drames…
Calme pesant du silence de la mort qui étouffe et étouffe… feutre et feutre…
silence que la vie alentour semble capter…
silence autour de la mort… silence au cœur des vies…

La mort !…

Le chemin a été parcouru et la dernière porte doit être poussée pour quitter ce plan de souffrance, ce plan de travail que peu auront pu utiliser pour avancer et grandir.
Sous la clarté laiteuse de la lune blafarde, le bateau glisse lentement, spectre parmi les spectres, dans le silence ouaté et glacé d'une nuit qui ne fait que commencer pour durer… durer… durer éternellement, anéantissant l'espoir…

Comme le bateau qui dérive au gré des courants dans la lumière hallucinante de l'astre, vous allez, Humains, à la dérive de vos actions, de vos sentiments, de vos démarches, silencieux, ombres parmi les Ombres, sans voir et sans comprendre, sans accepter la main qui se tend, la Lumière qui éclaire votre route, reniant et repoussant, foulant aux pieds, dénigrant…
Triste, ô combien triste !… et nous ne pouvons qu'exprimer la souffrance de nos cœurs !

Depuis des jours, depuis des temps, nos questions angoissées montent et fusent :
« Pourquoi ?… Dois-je ?… Faut-il ?…
Mais, Seigneur, peut-on les abandonner à ce sort de tristesse et d'abjection ?…
Comment ouvrir leurs yeux ?…
Comment déboucher leurs oreilles ?…
Comment faire vibrer leurs cœurs ?…

 

 

 

Peut-on encore et toujours rattraper les pas de ces Humains qui prennent, et pourtant attendent en demandant, reçoivent en oubliant, inconscients qu'ils sont de nos présences, de notre amour, de nos élans ?…

   
   

Comment, Seigneur, les laisser aller, bateaux ivres sans gouvernail, au gré des flots tumultueux de la vie, se heurtant aux berges abruptes, aux rochers tranchants et noirs, à la merci du tourbillon des Ombres qu'ils abordent trop souvent, la joie au cœur, ivres de plaisir et de phantasmes ?…

Pouvons-nous, Seigneur, les laisser partir ?… »


archange Raphaël
médium : marcelle olivério
quand le Ciel parle…