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Il
est, enfants, des soirs pesants et lugubres, sinistres et
sombres où l'âme frémissante de souffrance
contenue, écrasée d'un trop plein d'espoir
déçu, vibre de la peine répandue dans
des vibrations palpables sur une Terre où lentement
se creuse le gouffre profond qui aspirera le Monde.
Il est des soirs où ces âmes désespérées
lancent vers Dieu l'appel vibrant d'une angoisse qui ne
peut même plus s'exprimer dans des larmes ou des plaintes.
Il est des soirs, enfants, où la main attentive d'Esprits
de Lumière et d'Amour se fait plus douce encore pour
serrer contre des curs qui battent à l'unisson
du chagrin exprimé, des êtres aimés
que nous voudrions voir tout à coup se transformer,
s'apaiser et sourire.
Il est des nuits, enfants, où le Ciel ne peut que
retentir de l'appel silencieux de curs éperdus
qui demandent et demandent encore pour une Humanité
désolée et souffrante, le réconfort
et la paix, le bonheur et la joie.
Et dans ces nuits où les uns dorment et s'ébattent,
rêvent et fantasment, se livrent aux orgies de corps
déchaînés qui appellent et appellent
encore la lubricité d'Ombres perverties et sinistres,
dans le silence obscur la détresse pleure, les drames
se jouent, l'attente se fait et les espoirs meurent
Ah,
enfants ! Dans le velours des nuits et dans l'horreur de
l'obscurité stagnante et épaisse, si des êtres
vivent, d'autres, lentement, écrasés sans
remords par la main implacable d'une Humanité vengeresse
et haineuse, s'étiolent et se désagrègent,
perdus qu'ils sont dans leurs éléments de
souffrance et d'horreur.
Regardez
la ville immense, enfants.
Chaque façade est un masque secret qui cache et ferme
l'horizon des vies.
Qui peut pénétrer derrière ces masques
de pierre et ouvrir ces paupières que ces maisons
sinistres ferment sur leur regard intérieur et vide ?
Ah,
enfants ! lorsque la nuit tout à coup s'embrase des
feux de mille affiches et lorsque le passant attardé
avance en frôlant les murs dans des rues qui ne peuvent
cacher que pièges et dangers, lorsque dans les bas-fonds
et dans les bouges le vice se divertit et le sadisme agit,
il est des coins où plus rien ne pénètre
et où l'obscurité semble emmurer les êtres
dans une nuit sans vie que l'on pourrait nommer une nuit
d'horreur.
Si
je m'exprime ainsi aujourd'hui, c'est pour vous dire l'inquiétude
de nos curs devant l'enfermement d'une Humanité
vide de tout sens moral et pétrie d'une abjection
qui nous désole et qui nous navre.
Comme
les lourdes portes des prisons se referment sur les délinquants,
les lourdes portes de l'horreur et du drame sont en train
de se refermer sur une Humanité ô combien pervertie,
dédaigneuse et hautaine, oublieuse des sentiments
d'amour et de compréhension ; et comme la nuit semble
faire se fermer les murs et les grilles sur des prisonniers
déchirés, la vie semble faire se refermer
sur cette Humanité vacillante et chancelante, les
murs et les grilles d'un destin de drames et de souffrance
Car on avait voulu défier la vie dans un geste de
volonté farouche à s'abstraire de toute notion
spirituelle, pour retrouver le matérialisme des solutions
dans une débauche d'actions, de pensées et
d'élans que l'on croyait seules productrices de valeur
et de bonheur.
Pourquoi, enfants, pourquoi ?
Dans
ces sphères lointaines où pourtant le bonheur
et la paix règnent en maîtres et où,
dans les harmonies de musiques célestes et divines,
le temps pourrait s'écouler d'une manière
définitivement libérée des contraintes
et des souffrances, dans ces sphères lointaines,
enfants, des Guides et des Esprits protecteurs essaient
d'unir leurs forces pourtant puissantes pour tendre la main
vers un troupeau humain qui, lentement, martèle le
sol de son pas lourd et désabusé, de ce pas
qui pourtant, risque de le conduire définitivement
vers le point de chute où l'horreur du drame se jouera.
Nos forces sont unies et nos mains se tendent, mais pourquoi
ne regardez-vous pas vers nous ?
Pourquoi n'écoutez-vous pas les appels que nous lançons
? Pourquoi le mur est-il si épais entre nos sphères
et la vôtre ?
Pourquoi resserrez-vous autour de vous, comme en un geste
réconfortant et sécurisant, le manteau gris
et sinistre de votre indifférence, de votre nonchalance
et de votre reniement ?
Nous
tendons vers vous, enfants, les voiles lumineux et purs
de l'espoir teinté de bonheur et de joie ; pourquoi
vos mains impatientes déchirent-elles ces voiles
et les écartent-elles pour retrouver les lambeaux
sordides de votre cupidité, de votre intérêt,
de votre indifférence ?
L'aile
de la mort est en train de s'ouvrir et de se déployer
sur des scènes que nous aurions voulu préserver
et garder. Elle plane, et vos regards se lèvent vers
cet oiseau que vous jugez sinistre en guettant le moment
où, dans une chute rapide, il descendra, bec pointé
vers la victime de son choix, pour l'abattre d'un geste
précis et sûr et laisser son corps pantelant
étendu sur une terre qui, hélas
hélas
ne pourra que s'offrir pour recevoir les corps qui inlassablement
tomberont.
L'aile de la mort n'en a pas fini de s'ouvrir !
Nous aurions voulu préserver les êtres dont
nous aurions voulu voir s'ouvrir les curs et les esprits
mais ils ne veulent point comprendre
Pourquoi restez-vous emmurés dans votre refus ? Pourquoi
acceptez-vous de laisser les Ombres envahir et détruire
les fonds profonds de vos êtres ?
Pourquoi cédez-vous le pas à ces éléments
intérieurs que nous vous avons tant de fois demandé
de chasser de vous ? Pourquoi ?
Pourquoi ?
Pourquoi ?
Autant de "pourquoi" que vos pauvres esprits humains
laissent sans réponse, mais à notre tour,
nous ajoutons encore à la liste des « pourquoi » :
Pourquoi n'avoir point écouté ?
Pourquoi n'avoir point entendu ?
Pourquoi n'avoir point accepté ?
Pourquoi n'avoir point voulu ?
Mais
pourquoi avoir voulu conserver au fond de vous
l'abjection immonde ?
Trop
loin !
certains pas conduisent toujours trop loin,
et lorsque le pied ne peut plus être assuré
sur une pente trop glissante, lorsque les cailloux roulent,
lorsque le corps, dans un équilibre qui ne peut plus
être récupéré, s'affale et tombe
pour chuter au fond d'un précipice rempli de bêtes
immondes, nous, Esprits de Lumière, le cur
déchiré, ne pouvons plus que nous incliner
devant une volonté plus puissante que la nôtre
et trouver encore la force de prier, de supplier encore
pour que la miséricorde divine puisse néanmoins
adoucir la torture de cet esprit perdu, et qu'elle accepte
de lui offrir la Lumière qui éclairera ses
gestes d'horreur pour lui faire comprendre qu'il pourrait
s'accrocher à une force plus puissante pour recommencer
à se hisser sur un chemin que ses pas n'auraient
jamais dû cesser de fouler.
Lassés,
ces Esprits qui attendaient tant, sont lassés de
la noirceur de vos âmes.
Pourquoi
pourquoi n'avoir pas compris ces appels successifs
que nous avons lancés ?
Comme la nuit écrase une cité endormie, une
cité où lentement, l'une après l'autre
les lampes s'éteignent, la nuit descend et enveloppe
des êtres perdus qui ont su creuser autour de leurs
personnes les fossés profonds que des larmes de regret
et de souffrance commenceront un jour à remplir
à remplir
à remplir
Le
destin de chacun passe par le chemin douloureux d'épreuves
cinglantes que chaque être doit affronter et subir,
subir douloureusement dans sa chair et son âme. N'essayez
pas de faire dévier ce chemin vers des trous d'ombre
difficiles ; laissez les êtres noirs avancer sur leur
route, se traîner sur leur route, se traîner
lamentablement dans ce désert aride, caillouteux
et desséché que seront leurs vies.
Nous ne pouvons, hélas, intervenir lorsque des instances
supérieures nous empêchent et nous bloquent,
mais si nous le pouvions, aurions-nous au fond de nous l'élan
puissant pour arrêter leurs pas ?
Puissent-ils, ces êtres abjects, faire une pause,
se retourner et contempler le charnier de leurs vies !
Sachez que la main douce -mais implacable- d'un Dieu ferme
et juste retombera sur des têtes trop pleines de pensées
de haine et de défi.
Le mal sera chassé, et l'ombre de l'aile noire de
la mort qui plane s'étendra sur des lieux où
seul l'amour devrait régner et dominer la haine.
Pourquoi
pourquoi n'avoir pas compris ces appels successifs que nous
avons lancés ?
Où sont les valeurs essentielles des vies ?
Jésus
Dieu
l'amour
l'offrande
l'élan
l'abnégation
des luttes
entreprises face aux déshérités, des
luttes entreprises de jour et de nuit, face à des
destins qui semblent devoir s'écrouler dans le combat
perpétuel engagé sur le terrain de bataille
qu'est la Terre, au milieu des cris de souffrance, des cris
de révolte et des cris de haine.
Mais, entendons-nous encore des cris d'amour ?
Où sont les cris d'amour ?
L'amour
la haine
fondues dans le même
creuset d'où coulent pêle-mêle les larmes
mêlées au sang, à la sueur des corps
torturés et déchirés
Cris de souffrance qui s'exhalent vers Dieu qui se penche
et regarde, Dieu qui contemple et pleure, Dieu qui tend
les mains désespérément vers une foule
qui ne peut concentrer son attention que sur des actions
de débauche et de drame.
Théâtre sanglant où la haine et le sadisme
sont les seuls pinceaux qui, allégrement, puisent
dans les teintes rouges et noires d'une sinistre palette,
les touches à apporter pour terminer une uvre
; et sur tout cela, comme des oasis bleutées de fraîcheur,
les élans de certains curs qui, inlassablement,
s'ouvrent et s'ouvrent encore à la compréhension
des souffrances, des misères et des drames
Regardez,
enfants, regardez : la mort sinistre déploie son
aile sur les têtes, et la terre passive ne pourra
que s'offrir pour recevoir les corps qui tomberont et ne
seront plus que corps sans vie, corps définitivement
abandonnés à l'oubli du temps, pendant que
des Esprits pleins de remords regarderont, contempleront,
en se penchant à la balustrade de leurs jours, le
charnier de leurs vies, le désert de leurs vies,
désert aride, caillouteux et desséché,
jonché de cadavres et de ruines.
Vous souvenez-vous, enfants, de ce temps où l'Amour
s'est offert, où la Vie s'est donnée pour
qu'à travers le temps puisse régner la paix ?
Comprenez
comprenez
comprenez et gardez
Regardez
!
Un jour le soleil a lui, et à travers le temps, nous
nous retrouvons aujourd'hui pour nous confondre encore avec
Lui, mais
le Ciel pleure encore aujourd'hui, enfants,
car à travers le temps, les masses et les foules,
mues par la même houle, laissent encore s'exprimer
la haine, la méchanceté
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Combien,
mais combien l'ont compris ?
Combien l'ont gardé dans leurs curs ?
Aujourd'hui ne règne que la peur !
Levez
vos yeux vers ces lointains si purs, regardez, se découpant
sur l'azur, la silhouette blanche qui, lentement, se penche
et contemple vos destins.
Seules quelques marques indélébiles restent
le souvenir de ce passé difficile et lointain.
Il regarde et contemple, cet Etre de Lumière, cette
Terre où devrait flotter la bannière de la
tendresse et de l'amour.
Il regarde et contemple, cet Etre de Lumière, cette
Terre où, hélas, ne règne que misère
et Il pleure
Il pleure
Il pleure non sur le sacrifice, mais Il
pleure au bord du précipice où les pas conduiront
les foules ; et comme en ces temps lointains où,
accomplissant son destin, Il lançait son appel vers
Dieu, Il regarde encore vers les Cieux, et d'une voix tremblante
Il lance une prière vibrante, en demandant encore
pour ces foules en folie le pardon de son Père, en
demandant l'oubli de ces gestes odieux, de ces gestes horribles
:
« Père ! Père
tout ceci est terrible !
Mais dans ta bonté lumineuse, dans ta miséricorde
infinie, dans ton Amour, dans ta Lumière, accorde-leur
je t'en supplie, tes regards, ta tendresse, ton pardon ;
et si tu pouvais, ô mon Père, refermer une
barrière sur les turpitudes de leurs jours, pourraient-ils
retrouver ton Amour ?
S'ils savaient de nouveau
l'espoir, iraient-ils un jour vers ta Gloire ?
»
Quelle
porte s'ouvrira, amis, sur ce long chemin de la vie, ce
chemin qui, à travers l'erreur, vous fera retrouver
le bonheur d'avoir à nouveau dans vos curs
ce Dieu qui y restera toujours en vous imprégnant
d'amour, ce Dieu que, le jour et le soir, vous prierez avec
l'espoir de pouvoir chanter sa Gloire
Aujourd'hui
la tempête gronde, mais sachez que vous pourriez contempler
un paysage qui, sous vos yeux, transformerait des scènes
d'horreur en scènes de paix et de vie si vous ne
semiez pas la souffrance, si vous ne faisiez pas couler
le sang !
Tuez
la crasse, mais ne tuez pas l'être !
Comme
la ville brillante de mille lumières qui bientôt,
les lampes s'éteignant une à une, retrouvera
la douceur obscure du velours de la nuit, derrière
des façades, véritables masques de pierre,
la vie, lentement, s'assoupira pour un repos qui, dès
que l'aube teintera le ciel de rose, se transformera en
forces vives pour porter l'être vers un chemin nouveau.
Nous veillerons à ce que ces forces offertes vous
portent vers ce chemin qui conduit à Dieu et à
sa Gloire.
Regardez,
enfants, en vous penchant un peu au balcon de vos jours,
contemplez le prodigieux spectacle de cette ville qui, tout
à l'heure encore bruissante de vie, s'endort paisiblement
sous l'aile sombre et duveteuse de la nuit.
Penchez-vous au balcon de vos jours et écoutez le
silence qui tout à coup se fait, silence bruissant
de paix
la paix, amis, la paix !
Paix
sur la Terre aux Hommes de bonne volonté
Archange Raphaël
médium : marcelle olivério
quand le Ciel parle
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