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Vous
vivez, enfants très chers, des jours tristes et douloureux
sur une Terre où tout aurait dû chanter la
Gloire de Dieu dans la beauté majestueuse et infinie
de son uvre.
Vous vivez la détresse d'une solitude pesante qui
accable vos jours et embrume vos cerveaux dans des éléments
de rancur, de regrets, et dois-je le dire de révolte.
Présence
vibrations
mains tendues vers
vous à travers l'espace meublé seulement par
les cris de douleur et d'horreur
Rien ne vous atteint et pourtant, comme des ondes vibrantes
et perçantes, résonne autour de vous la frange
déchiquetée des souffrances et des peines
qui montent vers Dieu avec les cris de reproche.
Vous faites votre chemin pas à pas, lentement, à
travers les obstacles et l'obscurité épaisse.
Il faudrait tant retrouver une vigilance de tous les instants
pour tenir fermement la barre d'un esquif qui, si l'on est
trop attentif au paysage lointain qui défile sur
la côte et attire le regard, ira se fracasser sur
des rochers, et plus rien ne restera que des débris
épars et une eau rougie par un sang qui aurait dû
être l'élément premier d'une attention
définitive.
Regardez
ces oiseaux qui volent : ils vous dominent, et vous les
regardez, envieux, en vous disant :
« Mais, mon Dieu, quel bonheur de pouvoir planer au-dessus
de tout ce qui reste, de tout ce qui est là sur la
terre, immobile et pesant !
Quelle griserie, Seigneur
!
Les paysages défilent et ils vont, heureux, et montent
vers ta Gloire !
»
Tout semble facile, mais savez-vous, enfants, ce qu'il faut
d'efforts à ces petits êtres pour brasser cet
air lourd, s'arracher à cette force qui les retient
au sol pour s'élancer vers l'azur infini en lançant
très fort le cri vibrant de leurs curs pour
remercier Dieu de leur avoir permis de trouver ce geste
?
Regardez le goéland, enfants, il plane majestueux
dans l'azur pur, dominant les flots grondants et tumultueux,
flèche pure et claire franchissant l'azur infini
dans une majesté qui paralyse l'admiration et qui
fait que l'être dont les yeux se lèvent, regarde,
muet, le souffle court, cette grâce qui éclaire
l'horizon en allant vers des points lointains que son rêve
voudrait rejoindre.
Regardez ces goélands et ces mouettes, princes des
nues dans leur envol glorieux, lorsque posés sur
une grève de sable, ou marchant dans l'eau qui doucement
frappe la berge, ils ne sont plus que des corps difformes
qui se traînent et se tirent, pauvres êtres
gauches, pauvres êtres grotesques
et vous, qui
un moment avant, admiriez leur envol et leur grâce,
riez de leurs gestes maladroits sans comprendre qu'échappés
à l'emprise de cette Terre à laquelle ils
n'appartiennent pas, ils redeviendront les flèches
d'argent, les maîtres de l'azur virevoltant et s'envolant
vers Dieu.
Lorsque
vous vous regardez, enfants, vos yeux complaisants ne voient
que la flèche de pureté et de beauté,
mais frottez, dessillez vos yeux pour voir, puis comprendre
et accepter d'admettre que cet être que vous visualisez
paré de toutes les beautés et de toutes les
gloires n'est encore à ce jour que la mouette dont
l'aile trop longue gratte le sable sous la mince pellicule
d'eau que ses pas maladroits font éclabousser.
Comme la mouette qui s'arrache au sable humide, arrachez-vous
à vos éléments négatifs,
arrachez-vous à votre routine,
arrachez-vous à votre indifférence,
arrachez-vous à votre immobilisme, à votre
égoïsme, arrachez-vous à vos exigences
orgueilleuses qui font que vous attendez toujours que l'autre
tende la main et fasse le pas qui le conduira vers vous
; et parce que vous aurez fait l'effort de vous arracher
à cette fange où encore vous croupissez, vous
pourrez, ayant secoué la boue qui colle encore à
vos membres engourdis, avancer d'un pas peut-être
pesant et difficile sur un chemin où, peu à
peu, si vous savez lever les yeux vers ce point d'Infini
que vous devez atteindre, vous pourrez continuer à
avancer, plus légers, en redressant la tête,
le cur gonflé de joie et de force.
Vos curs, enfants !
des curs trop souvent gonflés de désespoir
et envahis de détresse !
des curs que nous aimerions voir définitivement
débarrassés de sentiments bas et vils
des curs que nous aimerions voir purifiés et
prêts à servir d'écrin à l'offrande
merveilleuse de Dieu qui, toujours présent, vous
donnera cette puissance extraordinaire et lumineuse qui
fera qu'un jour, main dans la main, épaule contre
épaule, curs battant à l'unisson du
même chant d'amour et de paix, vous pourrez enfin
tous ensemble dire :
«
Gloire à Dieu !
»
archange Raphaël
médium : marcelle olivério
Quand le Ciel parle
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