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Ciel
rougeoyant qui s'étend sur l'infini d'une vie qui
flotte dans un tourbillon de sable et de terre tandis que
le silence, lentement, descend, écrase et enveloppe
Les
pas hasardeux de l'être indécis qui avance
et qui va, le conduisent vers ces contrées lointaines
où le ciel et la terre se fondent dans un nuage de
sang et d'encre, impalpable mais puissant
Pas qui
s'éloignent, tandis que le cur de la terre
vibre au rythme lancinant des échos de souffrance
et de drame
N'allez plus, enfants, sur ces chemins trop secs où
vos vies immanquablement s'arrêteront, car la terre
sèche et dure ne pourra plus vous offrir le coin
doux et chaud où vous pourrez reposer vos corps las
des gestes trop souvent refaits dans l'insouciance et dans
la légèreté de vos élans
Le sable fin et sec, brûlant, semble toujours solide
sous les pieds qui se hasardent, et le voyageur émerveillé
se plaît à contempler sans se lasser le vol
tourbillonnant des oiseaux de proie qui tournoient, ballet
sombre ou gris sur l'ocre de la terre, vol silencieux et
puissant
Les ailes s'étendent, et puissamment, fendent l'air
lourd qui vibre comme un mirage
Ballet d'encre et d'horreur !
Mais l'être inattentif ne peut plus faire la différence
entre la beauté et l'horreur
Que
ne regardez-vous, enfants perdus, la douceur de l'infini
où pourtant les flèches noires sont comme
autant de taches et comme autant de menaces ! Ne regardez
plus le lointain sanglant de l'horizon vide de vie.
Le sable du désert recouvre lentement les traces
de vos pas, et le vent qui se lève effacera bientôt
jusqu'au souvenir du chemin.
Seuls et perdus, vous devrez avancer, yeux fixés
sur le point que vous croyiez de vie, oasis au milieu des
dunes, mais pourrez-vous l'atteindre ?
Le
sable a coulé sous vos pas
Non ! n'avancez plus !
Arrêtez !
Hurlez de toute la force de vos poumons, de tout l'élan
de vos curs, les noms de ceux qui sans cesse présents,
ont tant de fois tendu les mains pour empêcher vos
pas de vous conduire vers ces régions de drame et
de mort
Le sable doucement a roulé sous vos pas
Vous vous enfoncez lentement, inconscients encore du sol
qui se dérobe, et si le cri de vos curs ne
monte pas dans le silence de mort de l'éternité
des dunes d'or, vous pourrez bientôt atteindre le
fond de l'horreur, car ce sol si chaud cédera sous
vos pieds
Sables mouvants qui, comme la vague, enveloppent
mais ne portent point.
Lentement, vous vous enfoncerez dans ce linceul trop chaud
et le sable horrifiant envahira très vite vos poumons
et vos yeux qui se fermeront sur le déclin de vies
qui auraient pu être des vies de bonheur.
Ressaisissez-vous,
il est temps ; la main de ceux qui vous aiment se tend encore
et toujours vers vous, et le charognard qui plane au-dessus
de l'immense champ de mort ne pourra pas venir déchiqueter
vos corps abandonnés à l'or des sables car
des mains puissantes vous auront arrachés, emportés
vers les contrées bénies où, dans la
tiédeur chantante des soirs, la vie renaît.
Pouvez-vous comprendre ? Pouvez-vous admettre ?
Vivre ou s'étioler, vivre ou s'éteindre
quel chemin allez-vous choisir ?
Il y avait bien sûr le chemin qui traversait les dunes
dorées
Par quel or avez-vous été
attirés ?
L'or du sable qui glissait sous vos doigts crispés
qui ne pouvaient s'accrocher à lui, ou l'or des soleils
éblouissants qui se lèvent après la
tourmente des nuits ?
Où est votre choix ?
Nous avons longuement préparé pour vous un
écrin de velours et y avons déposé
la perle de nos espoirs. Saurez-vous tendre la main ?
Le
nid est chaud et douillet pour l'oiseau effaré qui
constate tout à coup que la nuit a développé
l'horreur en étendant le manteau de son ombre.
Saurez-vous, comme l'oisillon tremblant, retrouver le chemin
de ce havre de paix ?
Nous tendons encore une fois la main sur vos fronts baissés
pour y tracer, dans un geste triste, la croix de Celui qui
pleure sans cesse sur l'Humain perdu qui pirouette et danse
sur le cadavre de sa vie.
Que cette croix vous régénère, vous
réconforte, vous purifie, afin que jamais plus nous
n'ayons à vous dire et vous redire encore :
« Il suffit !
»
Puisse
le jour se lever sur vos vies en vous apportant l'espoir
et le bonheur de chanter dignement sa Gloire !
archange Raphaël
médium : marcelle olivério
quand le Ciel parle
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