Ô Vent, si l'Hiver s'approche, le Printemps peut-il être loin derrière ?

Percy Bysshe Shelley

 

Quand le Ciel parle…

…le Ciel pleure

 

24 septembre 1986

   
   

Lorsque sur la terre tremblante et frémissante de peur, la tempête s'abat et sévit, avez-vous contemplé le spectacle désolant du déchaînement de forces accumulées qui brutalement, renversant tout dans des éclatements de fanfare et de grosse caisse, de tambour et de cuivres, font frémir et pleurer ?…
Avez-vous vu le ciel bouleversé de nuages enchevêtrés et emmêlés, encre profonde mêlée aux gris de cendres qui pèse… qui pèse… qui pèse et qui écrase, écrase et étouffe, étouffe et paralyse ?…
Et vos mains, enfants, se posent sur vos oreilles pour ne plus entendre le déchirement des tissus du ciel lorsque les éclairs traversent les nues et viennent en langue de feu brûler et anéantir, comme pour laisser sur une terre déjà ravagée, le signe immonde de la destruction des Ombres. Le ciel pèse comme un lourd couvercle et les mains se tendent, comme en une prière, pour repousser au loin cet étau qui menace et qu'on ne veut plus voir au-dessus de sa tête.
Elles n'en finissent jamais ces heures de tempête obscures où tout tremble et tout grince…
Les bêtes terrorisées sont tapies et attendent.
Les chiens se couchent, et museaux pointés vers le ciel menaçant, hurlent leur détresse dans un appel à la mort, comme vibrant à l'unisson des souffrances qui s'expriment et qui pleurent…
Le vent se déchaîne et les arbres se courbent… se courbent jusqu'à ce que la violence acharnée arrive à arracher ces troncs pourtant solides, pour les jeter d'un geste rageur sur cette terre qui, en écho, ne pourra rendre que la plainte profonde de ses entrailles malmenées.

La tempête souffle très fort en ce moment, enfants, et les troncs orgueilleux qui se dressaient, altiers, voulant recueillir l'hommage de nos regards, sont là, gisant comme des statues brisées, sève s'écoulant de blessures ouvertes comme le sang qui s'échappe de veines sectionnées…
Ils sont là ces troncs orgueilleux, corps étendus, sans vie, après les promesses d'un printemps qui les parait de vert…
Combien d'êtres, enfants, étaient à ce printemps de leur vie :
promesse d'espoir…
promesse de foi…
promesse d'amour…
promesse de Vie…
Regardez-les, enfants, ces géants superbes que nos mains ont tant bénis !…
Regardez près d'eux ces silhouettes penchées, ces silhouettes agenouillées, ces silhouettes en prière au milieu de larmes de souffrance, de larmes de regret ; silhouettes d'Esprits qui, du fond du Plan Spirituel, tendaient instant après instant la main vers eux -comme la mère attentive tend les bras pour accompagner les premiers pas de son bébé- pour les guider, les aider à avancer de leurs pas un peu chancelants sur le chemin qui aurait dû les conduire vers Dieu et sa Lumière…
Déception et souffrance pour ces Esprits…
Ils demandent : « Pourquoi ?… »

Et dans la conscience de l'échec de leur travail, ils demandent à Dieu de faire porter sur eux qui savent maintenant, les erreurs de l'autre, afin que la punition ne soit pas trop dramatique parce que trop grande…

Cependant, si dans un geste d'humilité vous savez incliner la tête, si vous avez le courage de faire un pas en avant, si vous avez le courage d'ouvrir une porte et de vous présenter -de vous agenouiller- devant ce Plan qui, tant de fois, a tendu des mains d'amour pour éponger votre peine et essuyer vos larmes, vous pourrez, parce que ce geste d'humilité sera devenu un geste d'amour, faire descendre sur vos cieux tourmentés et noircis les rayons d'une Lumière d'amour qui, comme un message, apporteront la vie…


archange Raphaël
médium : marcelle olivério
quand le Ciel parle…