Qui livre un plus rude combat que celui qui s'efforce de se vaincre soi-même ?

Imitation de Jésus-Christ

 

Quand le Ciel parle…

…le Ciel pleure

 

1er avril 1984 _____________________________________

   
   

Jour après jour, nous pleurons sur le destin que des êtres construisent avec des mains impatientes, fébriles et nerveuses, en scellant les pierres de leur refus et de leur obstruction du ciment de la rancœur, de la révolte, de la colère, de la haine, du mensonge et quelquefois, de l'hypocrisie flagrante et navrante.
Il est important de reconnaître ses torts.
Que faites-vous de l'effort inéluctable, indispensable pour vous arracher à cette fange ?…
Vous nettoyez, vous astiquez, vous… briquez vos demeures, et vos mains souvent rongées par les détersifs utilisés en trop grande quantité se gercent et saignent.
Pourquoi ces gestes vains, enfants ? Etait-il besoin de tant de litres de "produit miracle" pour ce nettoyage ? Qu'allez-vous alors utiliser pour nettoyer vos âmes ?
Sachez qu'on ne mesurera pas vos efforts à la peau abîmée de vos mains ou à la sueur qui perle sur votre front, car sachez que vos efforts seront mesurés à la lumière de vos êtres profonds et à la pureté acquise de vos âmes et de vos esprits…
Aussi, foin de ces pensées troubles et un peu perverties qui animent le fonds des êtres, foin de ces quêtes troubles et un peu perverties qui sont la motivation des vies, foin de ces attitudes qui semblent devoir attirer la pitié car sachez que la valeur profonde et intrinsèque de l'être fera plus que la mine de chien battu, que le geste de se recoquiller comme la bête blessée qui espère qu'une main attentive va se tendre.
La main se tendra, certes, mais elle ne se tendra que pour prendre vos mérites et les hisser sur le piédestal où ils seront, au su et au vu de tout le monde, l'étiquette probante et flagrante d'une évolution que nous souhaiterions tant voir se faire !…

Des êtres s'enlisent, d'autres les suivront demain…
Temps, il est temps, non plus de recomposer, car nous ne cessons de vous demander de le faire, mais il est temps de vous trouver face à face avec vous-mêmes, et de braquer magistralement sur vous les projecteurs puissants qui éclaireront d'une lumière crue les tréfonds de vos âmes, ne laissant point d'ombres.
Car sachez, enfants, que des volontés supérieures aux nôtres, et plus puissantes que les nôtres, conditionnent toujours -conditionneront toujours- nos interventions en votre faveur, et malgré le désir puissamment exprimé par nos cœurs déchirés et douloureux, nous ne pourrons continuer à vous supporter et à vous assister, à vous tirer, à œuvrer et agir pour vous si un ordre venu de plus haut nous demande inéluctablement d'arrêter ces gestes.

C'est pourquoi nous pleurons sur les trous que commencent à creuser des mains qui, au lieu de se crisper dans des moments de rancœur et de révolte, devraient recommencer à apprendre à se tendre pour être purifiées de gestes par trop négatifs accomplis dans le secret des vies, gestes qui jamais n'auraient dû et jamais ne devraient être.
L'intérêt guide et conduit trop souvent les pas ;
le mensonge existe trop sur votre Terre désolée !
Terre crevassée, desséchée… vide immense et absolu…
Et lorsque les pas du voyageur foulent le sol dur et sec qui craque sous les pieds, il ne guette pas le gouffre qu'une crevasse trop grande pourrait ouvrir sous ses pas pressés, et il faudrait que cette terre aride, sèche et stérile, ne soit pas remplie d'arbustes épineux qui dressent leurs branches menaçantes dont chaque pointe acérée pourra faire jaillir le sang en ouvrant les chairs.

Le drame, comme un serpent lové au creux d'une pierre chaude, qui commence à bouger parce qu'il sent approcher la fraîcheur de la nuit lorsque l'ombre crépusculaire s'étend sur toutes choses, le drame est là ; et comme le serpent qui s'agite pour sortir de son abri de tiédeur pour retrouver l'obscurité d'une nuit sombre où il pourra rôder et chasser sa proie, le drame humain commence à s'agiter pour quitter sa tanière, et tout d'un coup, fondre sur une Humanité perdue et désemparée qui sera très vite complètement détruite et anéantie car trop peu armée par un vouloir définitif de négation, de nihilisme, de jouissance stérile, de lucre et de stupre.

Les cohortes des Ombres commencent à se presser en rangs serrés sur votre pauvre planète… Le drame couve… les moments difficiles seront là…
« …ceux qui ne seront pas morts envieront ceux qui le sont… Le sang coulera dans les rues, on se battra jusque dans les maisons… Le Français se battra avec le Français, l'Italien avec l'Italien…
Il y aura des pestes, des maladies contagieuses…
Des pluies d'animaux tomberont du ciel et dévasteront la planète…
Les cris et les hurlements monteront jusqu'à Dieu qui pourtant demeurera impassible et silencieux, contemplant déchiré, larmes aux yeux, le spectacle d'une Humanité foudroyée et perdue…
Si les Humains ne s'en défendent pas, je serai obligée de laisser tomber le bras de mon fils… »

Pauvre Humanité… Pauvre Humanité perdue !…

Vous vous perdez, enfants, dans les dédales obscurs de chemins qui ne conduisent qu'au vide immense et au néant, et il y a des moments où, partagés entre le désir de vous assister et d'être présents et le désir d'échapper à une mission trop douloureuse parce que trop directe et trop catégorique, nous, Esprits de Lumière, supplions Dieu de remettre cette mission et de nous épargner ce pas, mais enfants, nous devons aller au bout de cette mission difficile et déchirante qui est de venir, encore et encore, faire en vos lieu et place, ce travail d'observation et de nettoyage que vous vous refusez à accomplir et à affronter.
Et parce que notre humilité est grande, nous inclinons la tête devant cette volonté si puissante, et nous remercions Dieu de nous avoir choisis comme messagers de Vérité et de Lumière pour essayer, de toutes nos pauvres forces, de braquer sur votre chemin le projecteur qui éclairera vos pas pour vous empêcher de chuter au profond d'un gouffre… Mais nous ne pourrons jamais tout à fait vous aider si de vos deux mains, si de tout l'élan de vos muscles bandés, de toute votre force, vous ne décidez d'arracher de vous les lambeaux sinistres qui flottent sur des fonds d'inconscient que vous voulez clore hermétiquement à l'analyse et à la compréhension.

Nettoyez-vous, enfants, ouvrez-vous, enfants…
Ouvre-toi, peuple humain,
Ephphata !…
Ouvre-toi à l'acceptation de la compréhension de la vie spirituelle,
à la compréhension de l'amour universel que tu dois dispenser sur cette pauvre Terre,
ouvre-toi à la compréhension de l'entraide,
ouvre-toi à la compréhension de la charité, du pardon.
Tends la main, peuple humain,
ouvre ton cœur, pauvre Humanité,
ouvre tes yeux, peuple de la Terre !…

Des instants difficiles, douloureux, tragiques, attendent… Et les mains secourables que nous tendons vers vous ne doivent plus être repoussées avec cette indifférence qui nous navre et cette violence qui nous désespère…
Vous arrivez, enfants, à nier l'essence valable de vos propres vies, comment ne pas pouvoir penser qu'il vous arrive de nier l'essence même de ces contacts spirituels qui ne sont qu'amour et patience !…
Nous vous avons remis les clés d'un devenir différent, serrez-les dans vos mains, ne les jetez pas dans les ornières, dans les orties brûlantes où ces mains, un peu trop désinvoltes, ne pourront les récupérer lorsque sonnera le glas des rêves et des espoirs détruits…
La clé jetée sera trop vite recouverte par des herbes folles et vous ne pourrez la retrouver dans le fatras innommable des débris de vos vies…

Mais que vous dire que vous ne possédez déjà dans les profondeurs de vos âmes ?…
Souvenez-vous seulement, enfants, que la cloche de brume ne retentit qu'un temps très court pendant les tempêtes même les plus graves, et les secours qui arrivent, repartent désespérés, têtes baissées, si au moment de leur approche la force n'est plus dans la main qui se tend pour actionner encore le signal de détresse… Sachez, enfants, que les forces s'amenuisent toujours, et que les carcans de la rancœur et de la haine ne peuvent pourtant garder bien longtemps dressées les têtes qui ploieront sous le fardeau trop grand de la honte épousée…
Aujourd'hui, la neige qui tombe à gros flocons recouvre un paysage où des arbres rugueux et nus tendent leurs branches vers le ciel, comme des bras qui se tendent dans un geste désespéré pour appeler au secours.
Les troncs ne sont plus noirs, et les branches tordues et désolées deviennent des cierges vivants de blancheur immaculée et pure dressés, brillants, vers un ciel plombé de gris et lourd d'une tristesse qui s'exprime et se répand.
Que la neige reste, dans sa luminosité, le symbole de l'horizon de ces vies que vous avez à affronter pour arriver un jour à la paix que vous donnera ce Dieu qui tend vers chacun de vos cœurs, une offrande d'amour, de tendresse et de paix afin que, libérés de vos angoisses, de vos doutes, de vos drames, vous puissiez être à même de chanter un chant merveilleux qui, dans un refrain éternel, dira :

« Gloire à Dieu !… »


Archange Raphaël
médium : marcelle olivério
quand le Ciel parle…