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Nous
vous avons offert un bagage d'amour que vous gardez, avec
peut-être l'intention d'y puiser, pour donner à
d'autres attentes. Mais lorsque vous aurez fini de puiser
dans ce bagage, qu'offrirez-vous lorsque, parvenus au fond
de ce sac que vous serriez si précieusement contre
vos curs, vous ne pourrez plus, en retirant vos doigts
qui auront griffé le fond d'étoffe, offrir
que la charpie que votre geste aura accumulée sous
vos ongles car le sac de votre trésor sera vide ?
On
donne toujours trop vite lorsque les richesses accumulées
n'ont pas pris l'ampleur d'une montagne, et cette eau vive
que vous voulez offrir dans la coupe de vos mains tendues
pour désaltérer des lèvres sèches
ne pourra plus être offerte, car la source sera tarie,
puisque la pluie divine n'aura pas pu alimenter cette source
lointaine dans laquelle vous pouviez vous régénérer
Seule la coupe vide pourrait être remplie, mais lorsque
votre coupe est vide, pourquoi ne la tendez-vous pas pour
recueillir l'eau fluidifiée et merveilleuse que représentent
les larmes qui coulent de notre Plan sur des destins qui
auraient pu se grandir et qui s'éteignent parce que
des pas s'arrêtent ?
Où allez-vous tendre votre coupe, enfants ?
Sera-t-elle remplie de cette eau vive nécessaire
à vos jours ?
Qu'offrirez-vous
alors, enfants ?
Pour offrir le bouquet, il faut que les pas de l'être
foulent le gazon doux et il faut que la main se tende dans
un jardin bien ordonné pour couper, dans un geste
d'amour, la fleur que mille soins auront entourée
et que mille offrandes d'eau auront rafraîchie.
Où est votre jardin, enfants ?
Quel terrain allez-vous sarcler, quelles graines allez-vous
semer ? Et ces pauvres terrains que sont les fonds de vos
âmes, terrains que nous avons labourés avec
tant d'amour et où nous avons semé avec tant
de patience, quels gestes allez-vous faire pour les enrichir
et les irriguer ?
Certes, dans le désert qui s'étend à
perte de vue, au milieu des sables dorés, dans la
solitude qui, souvent, réjouit l'il comme elle
réjouit l'âme par une immensité grisante
que l'on croit définitivement sienne, le voyageur
peut souvent, en se penchant, ramasser -merveilleuses concrétions
des sables- les roses des sables qui seront exposées
pour réjouir les regards d'amis attentifs ou qui,
plus simplement, seront vendues aux touristes dans des marchés,
comme souvenir ; mais sachez, enfants, que seules quelques
roses des sables peuvent être trouvées dans
l'immensité dorée puis
plus rien.
Savez-vous,
amis, ce qu'est l'offrande ?
Souvenez-vous du geste de Jésus devant la foule affamée
dont les yeux brillants se posaient sur Lui dans une attente
angoissée
Quelques pains et quelques poissons
et une foule délirante
d'une fièvre qui battait dans les tempes, des tempes
qui n'en pouvaient plus de subir le choc de ce sang qui
les malmenait
Il fallait les nourrir car la vie attendait
Vous êtes, amis, comme ces apôtres qui n'auraient
pu dispenser que quelques maigres poissons et quelques morceaux
de pain rassis
Il vous faudrait, enfants, ce geste d'amour du Crucifié
pour multiplier à l'infini, au fond de votre panier
vide, cette offrande d'amour et de vie.
Où sera la main de Jésus ? Se tendra-t-elle
pour que vos mains impatientes et fébriles puissent
prendre, prendre, prendre encore et toujours pour jeter
dans un geste large comme on sème sur une terre non
préparée ?
Non, sa main ne se tendra pas pour multiplier à l'infini
des offrandes que vous espérez et que vous
exigez ; sa main ne se tendra que pour essayer d'arrêter
vos pas dans un geste d'amour, dans un geste de tendresse
et peut-être, dans un geste de supplication ; et un
jour lointain, sa main se tendra pour déchirer des
voiles que vous aurez crus brillants et qui ne seront que
le cache misère que vous aurez posé sur des
vies qui, tout à coup, se révéleront
vides, vides, désespérément vides
Sa main ne se tendra que pour faire surgir la Vie du fond
des Ténèbres, pour faire briller la Lumière
sur vos horizons de nuit.
Nous
devons sans cesse dans une tristesse immense exprimer, détailler,
insister
Je
voudrais vous rappeler que les bras trop longuement tendus
ne peuvent soutenir ce geste, et qu'il arrive toujours un
moment où la fatigue trop grande, les crampes trop
douloureuses, obligent l'être attentif et attentionné
à baisser des bras qu'il voulait accueillants pour
un répit indépendant de sa volonté.
Sachez, amis, que les muscles humains ne peuvent résister
à des attitudes soutenues dans des gestes trop difficiles,
et comme les muscles humains ne peuvent définitivement
rester contractés dans un geste qui blesse, les membres
fluidiques qui sont les nôtres sont eux quelquefois
obligés de se baisser, non à cause de la douleur
terrible de crampes qui torturent, mais tout simplement
parce que repoussés par une main plus puissante que
la nôtre, une main d'Amour, mais une main d'amour
ferme, définitivement ferme, car ne seront plus soufferts
les éléments de faiblesse dont nous faisons
souvent montre pour récupérer les éléments
vacillants et pervertis de vos vies ; et nos bras devront
se baisser et pendront près de corps qui abriteront
des curs déchirés de souffrance, et
nous ne pourrons plus que relever vers vous nos visages
bouleversés et laisser tomber sur vous, à
travers des larmes qui brouilleront notre vue, un regard
de tristesse et un regard de pitié
Pourquoi,
nous le répétons, le Ciel doit-il toujours
pleurer sur les éléments destructeurs de vos
vies ?
archange Raphaël
médium : marcelle olivério
quand le Ciel parle
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