Quand le Ciel parle…

…le Ciel pleure

 

19 février 1984

   
   

Difficile, très difficile de pouvoir secouer les éléments négatifs qui écrasent l'être et qui obscurcissent sa vue ; cependant, de toutes nos forces, nous prions pour que la Lumière brille un peu plus lumineuse encore pour éclairer des pas chancelants et défaillants, et pour conduire des êtres perdus vers un point d'horizon où enfin, retrouvant la sécurité d'un amour définitif et éternel, d'une pureté profonde, ils pourront se baigner dans cette source de Vie pour se laver, se nettoyer, se purifier, se désincruster de toute la crasse qui forme autour d'eux une gangue épaisse et dure, difficile à casser.

Nous prions pour que l'amour profond et triste d'un Dieu, attentif à vos moindres réactions et à vos moindres gestes, puisse enfin briser la carapace que vous serrez autour de vos corps affaiblis et perdus, casser l'écran que vous dressez entre vos esprits et la Lumière, faire vibrer la corde de votre compréhension pour vous faire comprendre, et peut-être admettre.

Nous prions pour que tous les chemins de noirceur deviennent des chemins de pureté et de beauté.

Nous prions pour que les élans de négation deviennent de brusques poussées de désir d'entraide, d'affection, de compréhension, de charité et de tolérance.

Nous prions pour que les quêtes troubles, sournoises, cachées, deviennent des quêtes de force, de puissance, d'intérêt d'action.

Nous prions, nous prions sans cesse et toujours pour que brillent sur vos destins -en ce moment trop obscurcis- les rayons lumineux d'un amour divin, d'une compréhension divine qui vous réchaufferont en vous régénérant, pour vous porter et vous porter encore dans un geste d'amour.

Nous prions et nous prions encore et nous prions toujours pour que, plus jamais, vos visages bouleversés, torturés de remords et de regrets, ne se lèvent vers nous pour supplier et attendre.

Nous prions, nous prions encore et nous prions toujours, enfants, pour que ces mêmes visages se lèvent, radieux, illuminés d'une joie intérieure profonde et forte, illuminés d'un bonheur absolu, et que des yeux jusqu'alors fuyants, des yeux sur lesquels des paupières se baissent pour cacher trop de honte, puissent enfin s'ouvrir tout grands pour faire sortir cette lumière intérieure -cette étincelle intérieure- qui se projettera dans un regard apaisant et doux, sur les pauvres êtres perdus et désemparés qui, près de vous, observent en silence et attendent dans l'espoir.

Nous prions et nous prions encore et toujours pour que certains pas s'arrêtent, pour que certains esprits s'ouvrent, pour que certaines compréhensions se fassent, pour que certaines portes se ferment et pour qu'un certain voile soit tiré sur un certain horizon qui ne sera pas l'horizon de la recherche trouble dans le vice pervers définitivement exprimé, dans une recherche de vie sournoise, hypocrite et cachée qui, dissimulant aux autres la perversité profonde de gestes accomplis dans le silence des chambres et des vies, laissera entendre qu'une évolution s'est faite alors que tout stagne, tout croupit, tout pourrit…

Nous prions, nous prions encore et toujours pour que les pensées d'amour dispensées largement sur votre pauvre Terre vous apportent l'offrande de ce Plan Spirituel où des Esprits anxieux attendent, où des Esprits lumineux vous assistent en pleurant sur les turpitudes d'une Humanité qui les désespère et les navre…

Nous prions et nous prions encore et toujours, enfants, pour que se répandent sur vous, en des projections merveilleuses de puissance et de force, la Lumière et l'Amour de ce Dieu qui, sans cesse, tend sa main de douceur pour nettoyer ces cœurs où il voudrait, malgré vous, demeurer pour toujours…

Nous prions et nous prions encore et toujours pour que vos lèvres enfin s'ouvrent pour laisser s'échapper le cri de cœurs purifiés, le cri d'une joie exprimée,
le cri d'un espoir lancé avec un merci, à travers trois mots : « Gloire à Dieu !… »

Nous prions mais le mur de béton solide renvoie plus d'échos que certains êtres, et indifférents, sourds à ces prières, vous vous perdez !…

Le Ciel pleure, enfants, sur la perte des êtres…
et si nos larmes coulent, elles coulent pour laisser s'échapper le trop-plein de souffrance d'Esprits qui, attentifs et vigilants, ont accompagné pas à pas, au fil du temps, la démarche d'enfants qu'ils voulaient sauver, et comme vous pleurez sur le cercueil d'un être cher que vos yeux humains ne verront plus, nous pleurons devant les gestes, les élans, l'indifférence, le défi, le refus, l'absence…
Nous pleurons les vies perdues, nous pleurons les espoirs déçus, l'attente faussée, les conseils repoussés, la tendresse refoulée,
nous pleurons les quêtes difficiles et cachées,
nous pleurons vos vies…

Ne m'en veuillez pas si l'émotion contenue depuis trop longtemps s'exprime et si des larmes coulent… Savez-vous, amis, la tristesse immense de nos cœurs lorsque nos mains sont impuissantes à rattraper l'imprudent qui se perd ?…
Ah ! enfants, le Ciel pleure… le Ciel pleure sans fin, et nous souhaiterions tant que ces larmes pures et fluidiques qui coulent, puissent, en mouillant vos âmes, faire sortir de ces fonds obscurs la petite pousse qui, en grandissant, deviendra cette fleur lumineuse d'espoir et de vie qui pourra encore et encore émerveiller vos jours et embaumer vos heures…
Pourquoi limiter l'horizon de vos vies à ces pas pressés que vous faites pour retrouver des réalités d'horreur et de drame ?…
Le désert immense s'étend à perte de vue sous le ciel qui semble vibrer d'une vie inconnue et impalpable ; pourquoi avez-vous choisi le chemin du désert où les routes sont sans cesse effacées par les vents qui balaient les sables, les sables dorés et brillants qui pourtant recouvrent et anéantissent ?…
Pourquoi avoir choisi le chemin des solitudes, des solitudes où les bourrasques sévissent et ensevelissent sous les dunes épaisses d'où aucune vie ne peut plus jaillir ?…
Pourquoi avoir choisi le chemin âpre et difficile du néant ?…
Parce que le ciel est pur au-dessus de vos têtes et parce que le soleil brille, vous pensez que la nuit ne viendra jamais étendre son voile trop lourd, et vous vous sécurisez en considérant que vous aurez franchi deux dunes sans vous être enfoncés dans des sables pervers et traîtres…
Le soleil brille, mais la chaleur trop puissante et trop grande commence à brûler votre peau et vos chairs, et vos langues seront bientôt gonflées car une soif inextinguible viendra vous terrasser et vous détruire, dans une souffrance que plus rien ne pourra apaiser.
Vous avez choisi, enfants, le chemin du désert blond que vous croyiez doux, tournant volontairement le dos à ces oasis bleues et vertes où la fraîcheur, encore, enchante dans des cris de joie et des rires.
Sachez, enfants, que même des mains d'Amour seront impuissantes à écarter le sable qui, lorsque le vent souffle trop fort, tourbillonne et s'abat, et pour la dernière fois, l'ultime fois, nous vous supplions de frotter vos yeux, d'arracher le bandeau qui les couvre, d'ouvrir toutes grandes vos oreilles pour écouter et pour entendre, car sachez que notre voix risque de ne plus retentir pour vous.
Nous resterons, certes, vigilants près de vous, mais nos gestes, empêchés par une volonté plus grande que la nôtre, ne pourront plus se tendre dans une expression d'amour et d'aide pour, encore et encore, vous tirer et vous porter.
Vous avez voulu, enfants, le chemin solitaire des loups solitaires ; ne vous écartez pas trop, amis, sous des frondaisons épaisses et sombres, et que vos pas, très vite, vous guident loin de ces tanières croupissantes et de ces forêts sombres, vers la plaine luxuriante et belle d'où monte un chant de vie, d'espoir et d'amour…

Comme les statues antiques des pleureuses agenouillées près d'un tombeau, nous pleurons près des vies perdues, près des espoirs perdus…
Puissiez-vous ne jamais vous écarter du chemin qui conduit à Dieu et à sa Gloire…

Pourquoi le Ciel doit-il toujours pleurer sur les éléments destructeurs de vos vies ?…


archange Raphaël
médium : marcelle olivério
Quand le Ciel parle…