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Les Ombres réagissent
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Monsieur le Curé éclairant toutes choses à
la lumière de Dieu et de l'Evangile
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Avant l'arrivée
de Monsieur Vianney, on aimait bien tricher sur le poids
et la qualité des marchandises. Peu à peu,
l'honnêteté grandit et, dans les marchés
on ne toléra plus le moindre vol
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Les
offices liturgiques sont l'objet de tous les soins de Monsieur
Vianney
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« Vous devez être bien fatigué, Monsieur
le Curé ? »
« Comment voulez-vous, » répond-il. Celui
que je portais me portait aussi. »
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Une
singulière protection semble planer sur le village
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Durant des
nuits entières, le presbytère retentit de
bruits bizarres. On dirait que la porte est frappée
à coups de massue, que les rideaux du lit se déchirent,
on entend des rugissements, des pas lourds dans le grenier
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Mais le curé a remarqué que le démon
se déchaîne surtout quand de grands pécheurs
viennent à Ars pour se confesser et changer de vie
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On comprend que Satan ait cherché à tout mettre
en uvre pour briser l'action de Monsieur Vianney
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Dans
sa paroisse
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Le bureau délivre
des billets aller-retour pour Ars, et ceux-ci sont valables
8 jours car il faut bien 8 jours pour pouvoir s'approcher
du curé
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Et
tous se pressent pour approcher celui qui eut autrefois
tant de mal à recevoir le sacerdoce parce qu'il n'arrivait
pas à apprendre le latin
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On
se loge comme on peut, beaucoup dorment à la belle
étoile, ; on attend patiemment son tour.
Monsieur Vianney restait au confessionnal jusqu'à
14 et 15 heures par jour. Quel supplice d'être ainsi
rivé des heures et des heures au même siège
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Impossible
au pécheur de cacher quoi que ce soit devant ce prêtre
; s'il le fait, Monsieur Vianney lui rappelle aussitôt
les péchés qu'il a oublié
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Il devine,
sans avoir vu la personne, si celle-ci est pressée,
soit parce qu'elle est venue en cachette, soit parce qu'elle
attend depuis longtemps
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Depuis trois jours, elle attend son tour, mais en vain :
impossible d'approcher.
« Vous n'êtes guère patiente,
mon enfant, il n'y a que trois jours que vous êtes
ici, et vous voulez repartir. »
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« Courrez vite, » dit celui-ci, «
Elle passe actuellement derrière l'orphelinat
»
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Qui dira jamais
le nombre de personnes qui se sont converties, alors qu'elles
étaient à genoux devant le saint prêtre
?
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Un
groupe de Lyonnais vient en pèlerinage à Ars.
Tous sont de bons chrétiens, sauf un vieillard venu
« pour faire plaisir à la jeunesse
»
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« Réfléchissez bien. Il y a 33 ans vous
étiez à tel endroit.
Vous
avez raison, Monsieur le Curé. »
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Vers
1840, arrive à Ars le père Rochette, venu
conduire son petit garçon qui est bien malade
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Et le prêtre
le guide, commence par lui rappeler certaines fautes oubliées
depuis longtemps.
Le lendemain, le père Rochette communiait au côté
de sa femme, et tous deux quittaient Ars avec leur fils
guéri
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Il y avait alors à Lyon un nommé Maissiat,
professeur à l'Ecole des Arts et Métiers,
libre-penseur et athée bien connu
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La messe finie, le curé se dirige tout droit vers
lui, lui pose la main sur l'épaule et lui fait signe
de le suivre
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Le libre-penseur
se lève et va se placer devant la statue de la sainte,
dans une attitude de défi. Stupeur ! Il se met à
verser des larmes sans savoir pourquoi
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« Votre vocation vient du Ciel, vous serez religieuse.
» Louise se relève, radieuse. Plus tard, elle
put entrer en religion, ses parents n'y mettant plus obstacle
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Peu à
peu, les prêtres viennent nombreux à Ars, demandant
au modeste curé de cette petite paroisse de les aider
à mieux remplir leur mission sacerdotale
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« Maintenant que je ne suis plus professeur de séminaire,
que me conseillez-vous ?
»
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Mais combien
d'hommes aura-t-il arraché aux griffes du démon,
lui qui, dans son presbytère, priait
priait
pour obtenir de Dieu, lumière et repentir pour tous
ceux qui venaient à lui !
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Des
journées bien remplies
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Essayons, si tu le veux, de passer une journée à
Ars au temps de Monsieur Vianney
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Il y restera jusqu'à 6 ou 7 heures, sans discontinuer,
apportant la paix du Seigneur à ceux qui ont fait
parfois des centaines de kilomètres pour venir se
réconcilier avec Dieu
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un autel magnifiquement
paré, et une foule en prière dans une attitude
de respect et de foi
[
] Il faut voir avec quelle
ferveur, avec quel amour il célèbre !
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Pendant
une heure, il parle, passe d'un sujet à l'autre [
]
L'église est toujours comble, tout le monde écoute
avec une grande attention ces paroles qui vont droit à
l'âme
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Car
les paroles du curé d'Ars frappe les auditeurs comme
si chacun se sentait visé directement
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Tous
les jours, la foule se presse à cet endroit : malades
ou infirmes, enfants ou vieillards qui ne peuvent entrer
dans l'église et y rester longtemps
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Il prend une
poignée de médailles qu'il lance à
la volée. Pendant que les gens se bousculent pour
les ramasser, il se précipite dans la cour du presbytère,
verrouille sa porte
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Une foule de gens l'accompagne, avides de recevoir ses conseils
pour transformer leur vie où trouver un peu d'espérance
dans leurs épreuves
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Et tous les jours, pendant de longues années, ce
fut le même régime de vie écrasant.
Jamais un "humain" ne peut assumer des journées
aussi chargées pendant si longtemps
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A
la recherche du silence
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L'abbé Vianney
a eu la tentation de se retirer dans la solitude pour passer
ses journées à prier Dieu
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alors
qu'il préside le mois de Marie, le curé s'écroule
dans la chaire, épuisé par son labeur harassant
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Mais
on a découvert sa retraite ; bientôt, Dardilly
voit arriver les foules de pèlerins
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Les
paroissiens sont rassemblés sur la place, beaucoup
en tenue de travail.
Très ému, le Curé les bénit
:
« Je ne vous quitterai plus, mes enfants
Je ne vous quitterez plus !
»
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Dix ans plus
tard, cependant, la hantise du silence et de la prière
dans un monastère le reprend.
Une nuit, il quitte le presbytère
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Tout le monde rebrousse chemin vers Ars. Durant le trajet,
les supplications des paroissiens redoublent
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Reproduit
malgré lui
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Rien n'a jamais pu amoindrir l'humilité de l'abbé
Vianney
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L'abbé Vianney
ne voulut jamais se laisser photographier
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« Qui a fait cela ? » demande-t-il tout confus.
Cabuchet se présente.
«
Vous m'avez désobéi, dit le curé, dois-je
vous pardonner ? »
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Amour
de la pauvreté
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Sa
pauvreté est légendaire. Lui, par les mains
de qui passent des sommes fabuleuses, n'a rien à
lui
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Il
se trouve en face d'un malheureux vêtu de loques et
dont les chaussures ne méritent plus le nom de souliers.
Il s'arrête, ôte les siennes et les lui donnent
sur-le-champ
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Le
voilà Chanoine
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Monseigneur
Devie ne cessa d'avoir pour lui une très grande estime,
dès qu'il eût pris conscience que les attaques
dont le curé était l'objet n'étaient
que de pures calomnies
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«
Monsieur le curé, Monseigneur est là ! »
Un peu troublé, l'abbé sort, toujours revêtu
de son surplis, et se précipite vers la porte d'entrée
de l'église
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L'évêque
annonce que Monsieur Vianney est nommé chanoine honoraire
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«
On eût dit un supplicié que l'on mène
à l'échafaud, la corde au cou », écrit
la comtesse des Garets
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Il
doit subir les louanges de l'évêque
Celui-ci
écoute, tout décontenancé, si grande
est son humilité
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Ce dernier
se frottait les mains en disant :
« Que Monseigneur m'en donne un autre, et j'en
ferai de l'argent ! »
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Refus
de la Légion d'Honneur
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« Non, c'est une simple distinction honorifique
! »
«
Dans ce cas, puisque les pauvres n'ont rien à y gagner,
dites à l'Empereur Napoléon III que je n'en
veux point »
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Monsieur Vianney reçoit une lettre de la chancellerie
de la Légion d'Honneur : on lui demande douze francs
pour l'expédition de la croix.
« Mais j'ai refusé, » dit-il
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Les
miracles
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Dieu, en effet
se plaît à souligner la sainteté de
son fidèle serviteur en permettant de nombreux miracles
du vivant même de Monsieur Vianney
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« Eh bien ! marchez, ma bonne », lui
dit-il
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Elle
pousse dans une pauvre voiturette son garçon de huit
ans, incapable de marcher
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« Voyons, cet enfant est trop grand pour être
porté ainsi. Allons, mettez-le à terre.
Mais
il ne peut pas !
Il le pourra.
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Il s'agenouille
lui même, reste à genoux près d'une
heure, puis se lève.
« J'ai faim », dit-il. Il court en chaussettes
jusqu'à la porte
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Il
n'y a pas que les guérisons : l'abbé Vianney,
de son regard de feu, lit dans les âmes
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La
veuve d'un suicidé
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« Si, il est sauvé ; il est en purgatoire et
il faut prier pour lui. Entre le parapet du pont et l'eau,
il a eu le temps de se repentir.
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Votre
mari était irréligieux, mais il s'est parfois
uni à votre prière !
»
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Les
dernières années
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« Avec la Sainte Vierge, nous nous connaissons bien
», dit-il un jour avec un sourire. Il lui est arrivé
même de se plaindre quand il reste quelque temps sans
avoir de célestes visites
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On ne vit pas pendant
quarante ans avec deux ou trois heures de sommeil, et un
seul repas par jour, sans sentir le corps s'user, la fatigue
s'accumuler
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« Ah ! je n'en puis plus !
Asseyez-vous
un instant. » dit Catherine, « je vais vous
faire chauffer du lait. »
« Oh ! non, » dit-il, « c'est mon lit
qu'il me faut. »
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Le
soir, il avoue à Catherine :
« Tout de même, je crois que sans votre
lait, je n'aurais pas pu aller au bout de la journée.
»
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De
temps en temps, il tombe en faiblesse. et il lui arrive
de s'assoupir à son confessionnal
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Le
curé va chercher de la paille et des branches pour
faire du feu. Mais tout est humide, et le feu ne prend pas.
« Cela ne fait rien, dit Pauline, je suis habituée
au froid. Donnez-moi plutôt un peu d'espérance.
»
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Il semble pressentir
la date de sa mort
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Le
29 juillet 1859 est sa dernière journée de
ministère. Il y avait de l'orage, il se sentait malade
dès le lever
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Le
2 août, on lui donne les derniers sacrements.
« Que Dieu est bon, » dit-il, «
quand on ne peut plus aller Le voir, c'est Lui qui vient.
»
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Et
le jeudi 4 août, à 2h00 du matin, le saint
curé rend son âme à Dieu, pendant qu'auprès
de lui, un prêtre achève les prières
des agonisants
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Saint
patron des prêtres
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En
1925, devant 70 000 pèlerins du monde entier, Jean-Marie
Vianney est proclamé « saint »
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Depuis 1859, le
petit village d'Ars n'a pas cessé d'être un
lieu de pèlerinage
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N'adorez
pas la "Bête"
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« Laissez une paroisse sans prêtre pendant 20
ans, et l'on y adorera la Bête
»
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N.d.l.r.
- Hélas ! Il y a de nos jours beaucoup -et de plus
en plus- de paroisses sans prêtre
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Le
saint curé d'Ars
Jean-Baptiste-Marie Vianney
Aux
éditions FLEURUS
est en vente chez votre libraire
il peut le commander
!
L'auteur est l'abbé Claude Falc'Hun -
1957
Les illustrations sont de Jean Dupin et Pierre Leconte
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libre
de droits à condition d'en préciser la source
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