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Tendez
vos élans et vos jours vers cette seule Lumière
que je souhaite faire briller dans votre horizon de nuit,
de souffrance, de chagrin et de drame.
Lorsque
sur les chemins écrasés de soleil, écrasés
de chaleur, les lourds chariots s'avançaient, tirés
par des bufs qui passivement baissaient la tête,
attentifs seulement à satisfaire l'ordre puissant
d'un maître énergique et déterminé,
lorsque ces lourds chariots s'en allaient sur des chemins
pleins de poussière que le pas lourd des attelages
faisait voler alentour dans un nuage qui, souvent, obscurcissait
la vue, ces chariots chargés s'éloignaient,
emportant l'offrande d'une terre riche qui avait su donner
des éléments d'amour puissants pour que le
pain puisse, un jour, faire renaître des vies ; lorsque
ces convois chargés s'éloignaient vers le
lointain, il était toujours, dans certains coins
déshérités, des masures sordides où,
étendue sur un grabat, une mère agonisante
levait vers Dieu ses yeux désespérés,
des yeux qui seuls maintenant, brillaient dans un visage
ravagé de souffrance et couvert de larmes
Et l'appel montait vers ce Ciel qui tout à coup semblait
s'être obscurci, pour une prière qui demandait
pour l'enfant famélique couché aux côtés
de la moribonde, la main d'amour qui pourrait, en le prenant
et en le gardant, redonner au petit corps décharné
la douceur de l'enfance et l'espoir de la vie. Et le cri
de la mère montait vers Dieu pour ce seul être
qu'elle aimait, dans l'oubli de sa propre souffrance ; et
c'est à travers son propre sacrifice qu'elle demandait
pour cet enfant né de sa chair la miséricorde
et l'amour de Dieu.
Savez-vous,
enfants, ce qu'il faut de courage à l'être
qui supplie pour oublier sa peine, sa douleur, son angoisse
et sa propre vie pour que la vie de l'autre refleurisse
?
Le
temps des lourds chariots gorgés de la manne et de
l'offrande de la terre noire et grasse est largement dépassé,
et si de pauvres mères n'agonisent plus sur des grabats
dans la solitude et la faim, il est d'autres êtres
sur cette pauvre Terre qui, dans la solitude de leurs vies,
agonisent en lançant vers Dieu l'appel désespéré
de leurs curs pour que d'autres mains se tendent pour
épargner d'autres vies et apaiser d'autres pleurs.
Lequel d'entre vous, enfants, va se souvenir de ces paroles
et osera faire et avoir le geste d'aide et d'assistance
?
Lequel d'entre vous, enfants, saura s'abstraire de ses dilemmes
et de son drame pour oser prendre au fond de son cur
les éléments de vie, et les offrir à
l'autre dans un geste de tendresse infinie et sincère
?
Savez-vous, enfants, l'attente angoissée, la souffrance
inexprimée, les espoirs déçus et vains,
la peur de ce geste que l'on va tenter comme en un appel
au secours, pour une prise de conscience de ces gestes qu'une
Humanité indifférente et hostile n'a su avoir,
pour faire le pas qui conduirait vers les portes obstinément
closes sur des drames et sur des morts ?
Parce que vous savez que l'attente est puissante, que la
souffrance est immense, osez retrouver le geste de la fermière
aux cheveux noués d'un foulard, aux vêtements
couverts de la poussière de la terre fertile, le
geste qui, silencieusement apportait à la malheureuse
en pleurs, les grains dorés, lourds et chauds qui
étaient l'offrande de vie comme ils étaient
l'offrande d'amour.
Vous
ne pouvez pas, enfants, offrir les grains, cadeau de la
terre ; mais dans vos greniers secrets, combien de trésors
cachés, jalousement préservés, réservés
à votre seul usage !
Combien de richesses soigneusement
fermées et conservées !
Alors, puisez largement dans vos curs, enfants, ouvrez
toutes grandes les portes de ces réserves secrètes.
Appelez la foule des détresses et des souffrances,
faites approcher les malheureux qui pleurent et qui attendent,
qui espèrent en silence, qui courbent la tête
dans la honte de leur iniquité et qui n'osent lever
vers vous ces visages barbouillés par des larmes
qui ont trop coulé sur ces visages trop longtemps
souillés par la poussière soulevée
par des pas difficiles sur un chemin d'épreuves douloureux
et amer
Laissez-les entrer ces perdus de la vie, enfants, laissez-les
pénétrer dans vos demeures closes et douillettes,
confortables et sécurisantes ; enfants, ne fermez
pas le lourd ventail de vos portes devant cette horde qui
avance, écrasée par de trop lourds problèmes,
et qui, silencieuse et muette, lève la tête
et regarde, yeux écarquillés, bouches tordues
de souffrance silencieuse et scellées, curs
battant pourtant d'un espoir immense bien que déchirés
par l'ultime solution envisagée.
Appelez-les d'un geste large, enfants, ces détresses
perdues et écrasantes, ouvrez-leur votre intimité,
l'intimité de vos vies pleines d'amour, de tendresse
et d'attention
Dépensez-vous sans compter : donnez l'eau qui désaltérera,
à l'un, le pain qui apaisera la faim, à l'autre
Que vos mains soient douces pour nettoyer les plaies, caresser
les fronts enfiévrés, essuyer les larmes qui
coulent, détendre, dans une caresse attentive et
douce, les muscles tendus, contractés, trop souvent
blessés, apaiser, ralentir les battements de curs
qui ne peuvent battre et s'exprimer qu'au rythme des drames,
des déceptions, et au rythme douloureux du constat
de vies où tout était trop obscur et trop
sombre.
Nous
essayons de contenir nos paroles, car, savez-vous, enfants,
que les âniers prenaient patience avec ces attelages
têtus et obstinés, car, quelquefois, la violence
du geste ou la violence du mot peut entraîner la réaction
brutale d'esprits trop limités, dans une volonté
puissante de se garder et de s'abstraire ?
Aussi, souvenez-vous de ce mot
« aider »
Ah ! la magie de ce mot si court !
Aider !
donner l'élément principal de sa vie,
de son âme, de son être
Aller au-devant
de l'attente, de l'angoisse, au-devant de l'espoir
Prendre au plus profond de ses éléments de
vie pour étoffer les vies chancelantes et défaillantes
Aider
tendre la main pour porter et soulager,
tendre la main pour offrir et donner,
tendre la main pour apaiser et calmer,
tendre la main pour entourer et garder
Aider
aider, toujours aider, sortir des limites étriquées
de sa vie, faire exploser les barrières de défense
sécurisantes que l'on avait construites autour de
son être, autour de ses jours, autour de son "moi"
Aider
avancer sur le chemin difficile rempli de pierres et
d'ornières, avancer pour aider, au mépris
de cette eau glacée qui gicle sur vos chairs, au
mépris de ce soleil écrasant qui détruit
votre vigueur
Aider
savoir
sans regrets quitter la tiédeur de son nid, le confort
de son lit, le bonheur de sa vie, pour bondir vers les lieux
déshérités où les drames se
jouent, où l'obscurité règne et où
l'attente ne peut que s'éteindre car nulle voix n'appelle
en réponse à un autre appel au secours.
Aider
savoir laisser sa maison et sa vie pour ouvrir la porte
de l'autre demeure où l'on pourra enfin faire renaître
l'espoir.
Aider
aider, comprendre, s'abstraire, aimer
Car, sans cet amour, enfants, pouvez-vous aider ?
Aider,
c'est savoir partager avec l'autre, donner à l'autre,
offrir à l'autre, mais ne jamais tendre la main pour
reprendre ce qui a été offert, ne jamais exiger
en retour
Aider, c'est savoir appeler à son aide les
êtres de même valeur que soi pour, dans un bloc
puissant, faire face à ce spectre douloureux et sombre,
hideux et horrible de la souffrance et du drame.
Aider, c'est déjà savoir accepter l'autre,
comprendre l'autre, aimer l'autre
Avez-vous, un jour, enfants, su ce qu'était qu'aider
?
Aider, c'est ne pas chercher l'excuse qui va vous
déculpabiliser d'un geste d'erreur, c'est aller plus
loin dans sa propre analyse, pour qu'ensuite, libérés
de tout, vous puissiez donner ce que l'autre espère
et attend.
Aider, c'est vouloir toujours davantage de soi pour
pouvoir le diriger ensuite vers l'autre.
Mais savez-vous seulement vous aider vous-mêmes ?
Vous attendez vous-mêmes l'aide de ceux qui doivent
vous la donner, vous attendez l'aide espérée
pour aplanir les difficultés de vos jours, arrondir
les angles trop pointus de vos vies
Vous qui voulez être aidés, enfants, que ne
savez-vous, à votre tour, faire face à votre
destin d'immobilisme pour le secouer avec l'énergie
farouche de la volonté d'aider.
Aider, n'était-ce pas, enfants, ce que prônait
le Maître dans des élans d'amour ?
N'a-t-Il pas enseigné aux "Douze" ce geste
d'aide qu'Il leur a demandé de dispenser largement
aux quatre coins d'une Terre désolée ?
N'est-ce pas ce que vous demande ce Dieu de Lumière
et d'Amour
aide et assistance à autrui,
aide et amour pour autrui,
aide et compréhension pour autrui,
aide et tolérance pour autrui ?
Aider
construire une forteresse d'éléments
solides, construire un Monde d'éléments de
Lumière, de pureté et de joie, afin que cette
forteresse élaborée solidement, puisse un
jour, ouvrir toutes grandes ses portes pour accueillir les
perdus, les désespérés, les désemparés,
les êtres chancelants, les êtres écrasés
Alors, enfants, parce que pour aider vous aurez su construire
ce Monde de lumière et de joie, vous serez devenus
les réceptacles de force de ces éléments
d'aide que vous avait apporté, que vous apporte et
que vous apportera encore ce Dieu attentif et vigilant,
qui Lui, n'a jamais cessé, ne cessera jamais de vous
aider dans un geste large qui dispensera son amour et sa
paix.
Osez
continuer à avancer sur ce chemin sur les bords duquel
ont été plantées par des mains attentives,
des pancartes que vos yeux éperdus pourront lire
lorsque vos pas vous feront avancer le long de cette route,
et si vos curs sont souvent trop lourds et trop chargés
de honte, si votre tête tend à s'incliner sous
le poids de regrets trop lourds, souvenez-vous, enfants,
que, près de vous, des Guides attentifs et aimants
ont accepté de vous aider sur ce chemin de la vie,
sur ce chemin de votre destin, qui devrait en toute logique
et en tout exemple, vous conduire à ce même
geste d'attention pour l'autre, dans le même amour.
Alors, enfants, conscients de cet amour offert et dispense
largement au fil du temps, sans cesse, éternellement,
acceptez de secouer cette honte qui vous accable, et courageusement,
en vous redressant, relevez la tête, puis, ayant respiré
très fort pour vous régénérer
à un air de pureté et de suavité, prenez
le courage d'avancer un pied pour commencer ce long chemin
d'assistance et d'amour.
Lisez-les
ces panneaux que nos mains ont plantés en bordure
de ce chemin, et si vos yeux mouillés de larmes ne
commencent à apercevoir que des mots difficiles,
les mots :
orgueil
violence
lâcheté
indifférence
immobilisme
nonchalance
mauvaise foi
mensonge
ces mots qui, lourdement, vont scander votre avance difficile
et craintive, osez continuer d'un pas plus affermi car ces
mots -dans le remords exprimé et dans la volonté
puissante de vous nettoyer, de vous transformer, de vous
grandir, de vous sublimer, de vous transcender- ces mots
seront très vite remplacés par les mots :
humilité
douceur
tendresse
compréhension
travail
évolution
perfectionnement
puis, plus loin :
Lumière
évolution,
tendresse
évolution,
amour
évolution,
aide
évolution,
compréhension
évolution,
pureté, grandeur
évolution
Relisez-les, enfants, ces panneaux qui ont accompagné
vos pas, et si d'aventure votre tête se tourne pour
contempler les poteaux plantés dans une terre desséchée,
ne soyez pas étonnés si vous apercevez dans
le lointain, un ciel obscurci et sombre qui, lourdement,
pèse sur une terre craquelée et dévastée
:
c'était l'horizon de vos vies, c'était le
plafond de vos jours !
Regardez-le attentivement ce lourd manteau de suie qui s'effiloche
et pend lamentablement comme un haillon immonde, puis tournez
la tête pour regarder dans le lointain l'horizon de
lumière qui, débarrassé des voiles
obscurs, scintille et vibre d'une puissance impalpable et
fascinante, et sur ce ciel dégagé de ces nuages
sombres et gris, dégagé de cette écharpe
de nuit, vous verrez s'inscrire, au-dessus de ces mots que
vous devrez éternellement garder en vous, vous verrez
briller le visage de Dieu souriant et heureux, car en vous
offrant, enfants, dans un geste de patience et d'amour,
la compréhension d'un seul mot, Il vous aura enfin
appris à
aider, parce que vous aurez su
aimer.
Alors,
enfants, aurez-vous encore sur vos épaules et sur
vos êtres l'accablement profond de l'erreur, ou ressentirez-vous
tout à coup comme une joie immense qui pénétrera
ces curs où Dieu, définitivement présent,
pourra irradier la chaleur de son amour et de sa paix ?
Oui,
enfants, il est long le chemin de l'erreur à la vérité,
de l'indifférence aux gestes d'amour, mais parce
que vous aurez su franchir ces étapes difficiles,
vous pourrez un jour, entourés de ceux que, justement,
cet amour vous aura permis d'aider, vous pourrez lancer
vers ce Dieu éternellement présent et vivant
le cri de votre joie ; et parce que vous aurez compris,
parce que vous aurez admis, parce que vous aurez aimé,
parce que vous aurez aidé, vous serez, enfants chéris,
devenus suffisamment nets, propres et purs, pour pouvoir
chanter sa Gloire.
Regardez,
enfants très chers, le paysage écrasé
de chaleur d'un jour d'été
Sur toutes choses, un soleil brûlant brille, et ses
rayons puissants et chauds semblent atteindre chaque chose
et chaque être comme pour les percer d'une langue
de feu.
La terre immobile et silencieuse s'offre à la chaleur
venue du fond de l'horizon, et les moissons bercées
doucement par une brise hélas trop chaude, ondulent
et ondoient, mirage d'or posé comme une coulée
offerte sur la terre brune et immobile
Dans les étables, les troupeaux écrasés
restent immobiles et les maisons aux volets clos semblent
vouloir préserver jalousement la fraîcheur
établie, comme pour être seules à profiter
de cet élément d'apaisement et de paix.
Tout semble dormir et tout semble écrasé
Tableau immobile, pesant, alourdi de chaleur, de soleil
et de feu
Tout dort
Le voyageur harassé traîne son corps trop lourd
sur des chemins poussiéreux et difficiles, et il
espère le coin de repos et de fraîcheur qui
pourra apaiser sa peine et la brûlure de son front.
Mais
n'entendez-vous pas, enfants, les notes cristallines du
ruisseau qui, au loin, dans un coin de ce paysage assoupi,
tintent clair, sous les verts feuillages ?
Approchez-vous à pas pressés de cette eau
qui coule et court, bondit et cascade
Pénétrez sous le couvert de ces bois
Oh ! le miracle de l'eau vivifiante et fraîche qui,
en gerbes cascadantes, apporte l'apaisement à la
brûlure des corps et à la chaleur d'une atmosphère
trop alourdie et trop brûlante !
Oh ! le miracle de l'eau vive, enfants, où le voyageur
harassé pourra puiser dans la coupe de ses mains,
pour dépoussiérer son visage enfiévré
et brûlant, rafraîchir sa bouche desséchée
aux lèvres craquelées, et renaître à
la vie en sentant cette eau purifiante et douce couler le
long de sa gorge brûlante d'efforts et de soleil.
Oh
! le miracle de l'eau vive !
Souvenez-vous,
enfants, de la cascade fraîche
et si, en ouvrant
votre porte, vous avez sous les yeux le spectacle du voyageur
qui, trop lourdement chargé, se traîne sur
une route trop sèche et trop brûlante, courez
vite pour puiser dans la fraîcheur de la cascade et
n'attendez pas que son pas trop difficile l'amène
jusqu'à vous.
Partez dans un élan puissant pour offrir dans la
coupe de vos deux mains tendues, l'eau fraîche et
limpide, l'eau pleine de promesses de vie, l'eau qui pourra
apaiser la souffrance de son corps.Et parce que des êtres
menacés et blessés, parce que des êtres
écrasés et perdus ont lancé vers nous
cet appel à l'aide, nous avons franchi les distances
de vos gouffres pour essayer de graver et ciseler dans l'écorce
de vos vies les mots : « aimer » et
« aider » afin qu'ils soient vos compagnons
sur ce chemin qui vous conduira un jour, en toute humilité,
en tout bonheur, en toute pureté, vers Dieu et vers
sa Gloire
archange Raphaël
médium : marcelle olivério
Quand le Ciel parle
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