Quand le Ciel parle…

…le Ciel pleure

 

8 mai 1994

   
   

Seigneur, l'aile de la mort s'abat encore sur cette Terre que nous aurions voulu protéger des atteintes des Ombres, non pas l'aile de la colombe soyeuse et nacrée qui pouvait, dans une caresse, offrir la tendresse du geste, de la pensée et de l'élan, mais l'aile sinistre du rapace haineux, brutal et destructeur qui, fondant des fonds lointains, bec brandi, griffes plantées pour détruire et détruire encore, abat sauvagement la vie…

Ah, Seigneur, lorsque le soleil tout à coup éclate en morceaux et lorsque l'obscurité sinistre des désastres vient voiler sa lumière chaleureuse et brillante, ah, Seigneur, l'horreur qui de toutes parts surgit : la souffrance qui s'exprime, les larmes qui coulent et qui ne peuvent même pas exprimer la profondeur des regrets et l'écœurement jusqu'à la nausée, devant une fin qui n'est point fin, mais massacre, meurtre et torture !…
Ah, Seigneur, que pouvons-nous faire dans ces moments si ce n'est pleurer et pleurer encore sur les attitudes de nonchalance stérile et dommageable, sur les attitudes de jalousie pernicieuse et perverse, sur la haine destructrice qui projette pour tenter de braver la Lumière et l'Amour ?…
Ah, Seigneur, que pouvons-nous faire dans ces instants, si ce n'est pleurer, pleurer encore et toujours ?…

 

 

 

Quel échec de nos chemins, Seigneur mon Dieu !
Quel échec de nos gestes, de nos attentions permanentes !
Quel échec de nos leçons, de nos interventions !…

   
 

Sourds… vous êtes sourds à tout élan d'amour, à toute parole de tendresse, de sagesse, sourds à tous nos conseils, indifférents à l'abnégation, aux gestes qui se font pour aplanir les difficultés des chemins, gestes surtout faits et accomplis pour rattraper les pas, éviter les embûches, placer des garde-fous sur ces chemins de folie… de folie… de folie que je pourrais aujourd'hui qualifier de folie meurtrière !…
Nous essayons vainement de vous faire entendre le son de ces cloches d'alarme que nous faisons retentir à vos oreilles pour vous avertir qu'il convient d'alléger vos vécus, d'arrondir les angles trop pointus de vos vies pour vous ramener à plus de sagesse, à plus de componction, et peut-être à plus de volonté dans la vigilance pour faire de ces chemins qui ont déjà commencé à se verdir des herbes poussées, surgies de vos élans attentifs, des chemins qui auraient dû commencer maintenant, non plus à être recouverts de cette herbe, mais à être fleuris des fleurs merveilleuses des actions accomplies dans la souffrance peut-être, mais également dans la volonté constante et définitive.
Vous flottez, enfants, vous flottez !…
Vos esprits vagabondent, et peut-être persuadés des protections qui se font sur vous, vous ne tendez pas assez vite la main pour empêcher, interdire, rattraper ou protéger, car vous vivez aujourd'hui dans une société qui ne peut mériter nos bénédictions, une société qui, justement pleine d'éléments de phantasmes et de perversion, peut dévorer un être, le dévorer comme un chat dévore l'oiseau avec lequel il a longuement joué, joué jusqu'à ce que le sang s'écoule, vidant ce corps de sa vie.

Vous jetez sur nos conseils l'ombre de réactions souvent difficiles dans le refus du constat de vérités qui trop souvent vous blessent, que vous acceptez bien sûr, après réflexion, mais qui vous mettent dans ces moments dans des positions de souffrance, mais de souffrance qui n'est pas seulement vôtre car elle répercute sur ceux qui avec tendresse, patience, constance, voudraient vous offrir le meilleur d'eux-mêmes pour que, le moment venu, quand maîtres de vos destins vous serez livrés à vous-mêmes, vous fassiez de ces destins des lumières tellement brillantes, qu'elles puissent éblouir la Terre et le Monde, et qu'elles puissent servir de point de repère à ces masses qui avancent dans l'obscurité, en pleurant et en suppliant.

 

 

 

 

Temps, il est temps en vérité je vous le dis,
de transformer ces éléments de vos vies.

   
 
Si après réflexion, la souffrance et le chagrin sont en vous, qu'ils soient les éléments moteurs d'une accélération du mouvement car les temps sont comptés, enfants très chers, et vos yeux pleureront un jour…
Quand donc vous déciderez-vous à descendre en vous pour arracher, jusqu'à vous en faire saigner les ongles, cette crasse immonde que vous balancez comme le semeur sème sa graine sur les sillons fraîchement labourés ? Car vous les labourez les sillons, vous les labourez des griffes acérées de la jalousie, de la colère rentrée puis rejetée, de la violence, du défi, de la provocation, et souvent, même si vous le niez, de la haine lorsque vous vous sentez confrontés à l'immonde de vos gestes et que mis à nu, vous vous refusez à admettre que d'autres aient pu vous voir dans l'ampleur de votre vérité. Je vous ai pourtant si souvent -trop souvent- avertis que ce jeu dangereux que vous jouiez faisait de vous les jouets définitifs d'Ombres qu'hélas, par votre attitude, vous appelez et traînez avec vous.
Quand donc vous déciderez-vous à prendre une brosse et un détergent puissant pour brosser les plis fluidiques de vos âmes jusqu'à les faire reluire d'une propreté qui devrait vous éblouir ?…
Vous êtes de la race de ceux qui, pour honorer cette Lumière, décident, dans un geste, de s'incliner, de baiser une main et de se mettre à genoux, mais sachez que la génuflexion ne peut se faire que dans le respect total et définitif, dans la vénération que l'on porte à Dieu, car qu'est une génuflexion, sinon le symbole de l'humilité de l'être qui comprend qu'il doit incliner la tête car tout petit et trop sale devant la grandeur et la pureté lumineuse et vivante d'un Dieu qui sans cesse pleure sur vos destins déchiquetés…
Quelle tristesse, amis, quelle tristesse !…
Nous pleurons l'horreur, et nous pleurons plus encore l'immobilisme, la stagnation, les gestes difficiles et, je le redis, la provocation, le défi, les prises de position ancrées, enracinées, jusqu'à l'explosion de la destruction permanente et constante qui entraîne l'horreur.

 

 

 

 

L'amour offert, enfants, devrait recevoir en échange l'amour définitivement donné et rendu.

   
   

Nous donnons, nous donnons, nous semons sans compter, et même quand, dans la honte définitive et scandaleuse, reviennent vers nous les paroles dures qui sont lancées à travers ce que j'ai déjà longuement décrit comme de la provocation humaine, mauvaise et haineuse, nous regardons, et dans notre regard ne peut même pas passer la colère car il y passe encore la pitié que nous lançons sur vous, car tristes plus encore de ces attitudes qui n'en finissent pas d'être, qui n'en finissent pas d'avilir et de souiller.
Mais, pouvons-nous sauver l'imprudent qui se noie… amis ? Nos mains se sont tendues tant de fois, allons-nous pouvoir les tendre encore longtemps pour tenter de barrer le chemin à des pas qui se veulent de valeur car quel orgueil en vous !…
Temps, il est temps je vous le dis en vérité, de réformer vos vies, vos pensées et vos gestes.
Prenez garde, enfants, car le défi à l'Humain peut être encore votre pain, mais pas le défi à Dieu… car un jour vous baisserez les yeux lorsque le long rouleau de parchemin de vos actions sera déroulé devant vous.

Qui défierez-vous à ce moment-là ?…
Oserez-vous encore braver, médire, maudire ?…
Oserez-vous vous affirmer comme l'éternelle Lumière, ou vous traînerez-vous encore une fois, comme vous l'avez tant fait devant nous, aux pieds de ce Dieu de bonté, de justice et d'équité qui ne pourra plus vous faire la charité de la faiblesse dans l'amour ?…

C'est maintenant votre tour de vous remettre en question car, nous vous le disons, même si nous avons encore souvent en nous la faiblesse de l'amour qui ne veut capituler dans ses éléments et dans ses dons, nous ne pourrions outrepasser nos droits pour vous remettre sur une autre voie.
Vous avez été nourris jusqu'à saturation des éléments de la compassion, des éléments de l'attention ; mais combien de grands coups de pics avez-vous donnés dans les tas amoncelés de l'amour dispensé ?…

Nous espérons que le repentir sera le lot de vos jours et que vous pourrez enfin retrouver cet amour qui ne devrait que palpiter sans cesse dans vos cœurs épurés, dans ces cœurs où Dieu aujourd'hui accepte de demeurer -mais pour combien de temps encore- car il vous faudra faire l'effort de mériter, dans la pureté, sa Lumière et sa Bonté dans l'éternelle Vérité.

Quand donc naîtra-t-il le jour,
quand donc tombera-t-il le soir
où enfin repentis, purifiés, transcendés, vous pourrez chanter sa Gloire ?…


archange Raphaël
médium : marcelle olivério
quand le Ciel parle…