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Sous
le ciel rougeoyant et sanglant, les pointes sinistres de montagnes
dénudées et arides se dressent comme autant
de griffes pour marquer d'une signature sanglante les jours
passés et enfuis dans le drame.
Ne regarde plus, voyageur attardé,
les salles obscures de ton destin d'Humain où,
trop lourdement chargé, tu as arrêté ton
pas dans l'attente et l'espoir ou dans la révolte et
la haine.
Ne regarde plus, voyageur perdu,
les ruelles étroites qui sinuent entre les murailles
élevées et sombres des villes dangereuses où
confronté aux réalités sinistres de désirs
vains et stériles, tu errais
errais
errais
sans fin, toujours en quête de l'introuvable, de l'espéré
jamais atteint
Ne
te penche plus, voyageur fatigué, sur les nuits douloureuses
de ta vie
Ne
retrouve pas, voyageur fatigué, le goût salé
des larmes et n'écoute plus, dans le lointain, l'écho
lancinant des rêves troublés par les cris d'angoisse
et de détresse
Ne
regarde plus le désert de ta vie, voyageur assoiffé
Ne
regarde plus, voyageur affolé,
l'étendue d'or et de feu du désert de ces
jours où tes pas fatigués te faisaient te
traîner en quête de la fraîcheur de l'oasis
accueillante pour apaiser ton drame
Ne regarde plus cet horizon noir et rouge, cet horizon de
larmes et de deuil, de désespoir et de désillusion
Ne
regarde plus derrière toi, voyageur trop curieux,
mais regarde devant toi
regarde le chemin qui conduit
vers des horizons que tu ne connais point ; traverse la
campagne verdoyante et fraîche
Regarde,
voyageur curieux,
le spectacle des scènes qui défilent devant
tes yeux éblouis : le vert des prairies a remplacé
le noir des nuits, et ces paysages immobiles et figés
que ta tête tournée pouvait encore contempler,
ont brusquement disparu à tes yeux, et le monde
la vie, tout d'un coup tout renaît car dans une explosion
de joie, comme après une attente trop longtemps contenue,
tout vibre et tout s'exprime, tout resplendit
tout
luit.
Regarde maintenant, voyageur réjoui,
le spectacle merveilleux qui renaît dans la vie, et
si d'aventure tes pas pressés te conduisent sur le
pont de pierre, là, sur ce précipice, penche-toi
et regarde, regarde et contemple
contemple
contemple
l'eau qui en cascade frémissante coule sur les galets
polis.
Regarde,
voyageur ébloui
sous le pont de tes regrets, passe le
temps
sur le pont de tes espoirs, glisse
l'élan
Sur
l'arche de ta vie, sur l'arche de tes jours, que la
lumière, la tendresse et l'amour t'apportent leur
offrande pour toujours.
Sur
le pont de l'attente, fasse le destin que te soit apportée,
même si ce jour est lointain, l'éternité
de paix qui brillera enfin.
Sous le pont de tes regrets, passe le temps qui, emportant
dans ses flots, les chagrins, les tourments, les souffrances
et les drames, pourra t'emporter sur son aile pour te faire
renaître à la flamme d'une vie d'attention
et d'espoir dont tu seras enfin le miroir.
Sur
le pont de tes élans, passe le temps
le temps de l'amour, le temps de l'espoir, le temps de la
Vie
le temps qui te rapproche lentement du moment béni
où enfin, ayant accompli tes espoirs, tu pourras
chanter sa Gloire
archange Raphaël
médium : marcelle olivério
quand le Ciel parle
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