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Quand
donc allez-vous vous ressaisir pour faire de vos jours des
jardins verts et parfumés ?
Allez-vous définitivement arroser les cailloux du
désert de vos vies en pensant que de la pierre dure,
inhumaine et lourde, vous allez -comme un peuple que nous
avons béni- faire jaillir les jardins luxuriants
du désert torride ?
Regardez, enfants solitaires, le désert qui s'étend
devant vous. Regardez la montagne dont la pointe acérée
griffe l'azur serein d'une griffe sanglante et ce soleil
qui s'effrite pour tomber en morceaux sur une terre où
plus rien ne répond, désert rouge et sinistre
où seuls les ossements blancs des squelettes abandonnés
font tache sur la mare sanglante de la terre durcie.
Nous avions pourtant semé longuement, et souvent
arrosé de nos larmes ces pousses qu'instant après
instant vous avez tenté d'étouffer, non en
les serrant dans des mains impatientes comme le bébé
qui apporte une fleur à sa mère, car trop
d'amour amenait cette main potelée à friper
et faire tomber les pétales satinés et soyeux,
mais avec le geste énergique de ceux qui, encore
et toujours, voulaient amener à eux pour garder encore
en prenant toujours plus.
Nous les avions arrosées de nos larmes et vous
n'avez su que cueillir et cueillir encore, en arrachant
jusqu'aux dernières racines pour une politique de
terre brûlée qui n'a fait naître
pour vous, dans vos vies, que ce désert de cailloux
difficile où vos pas maintenant vont devoir s'aventurer.
Car
il suffit, enfants !
Temps, il est temps en vérité je vous le dis,
de réformer les instants de vos vies.
Qu'attendez-vous pour réagir et comprendre ?
Nous
voulions vous offrir, amis, le plus beau des destins, et
parce qu'un jour nous avons tendu la main pour vous montrer
un autre chemin, vous n'avez point voulu comprendre.
Nous vous avions offert des gerbes de fleurs pour les porter
sur votre cur et vous laisser enivrer par leur parfum,
par leur beauté, mais vous les avez jetées,
vous les avez
abandonnées et n'avez voulu les
garder.
Nous vous avions offert le calice enivrant de l'amour, pensant
vous y voir boire pour toujours ces gouttes de rosée
sublime, mais vous l'avez jeté dans l'abîme
et êtes partis pressés, sans même vous
retourner pour un dernier regard ; et comme pour vous c'était
bien tard, vous êtes repartis, ravis, vers les éléments
de vos vies sans voir et sans comprendre, et sans même
vouloir attendre quand nos voix vous appelaient.
Nous vous avions offert, la vie, l'amour, la paix ;
vous avez tout foulé aux pieds. Sans cesse, vous
avez déchiré, froissé, jeté
et bafoué.
Nous vous avions offert des lendemains chantants et beaux
!
Qu'avez-vous
fait, enfants ?
Vous nous avez tourné le dos en laissant traîner
un regard, surtout quand arrivait le soir et que tout pesait
à vos curs, et que tout pesait à vos
âmes ; et vous attendiez qu'on ravive la flamme
pour éclairer encore et toujours ces chemins difficiles
que nous avions tracés pourtant avec amour, et que
vous avez refusés.
Car vous avez dévié vos pas, et comme vous
n'entendiez pas, vous ne ralentissiez pas ces pas, disant
:
« Nous, nous avons tant fait
tant fait
tant fait
tant donné
que pouvez-vous
encore espérer ? C'est à notre tour d'être
dehors
de regarder l'oiseau qui chante !
Nous ! glisser sur une pente ? Ah ! mais quelle ironie,
Seigneur !
ne t'avons-nous pas donné le
bonheur de nos actions merveilleuses et si belles ?
Oh ! vous auriez dû être contents de ce que
nous avons offert !
»
Ah,
comme nous pleurons sur votre Terre, enfants que nous aimons
! Nous souhaitons tellement que les curs s'ouvrent,
que les esprits comprennent, que la puissance de nos Plans
puisse enfin projeter sur vous toutes ces forces vives que
nous souhaitons vous voir utiliser car, dans des derniers
soupirs, des appels fuseront, des vies s'éteindront,
et des curs cesseront de battre au milieu des souffrances,
des sanglots
Fasse
Dieu que le réseau des Ombres puisse s'écarter
des êtres de la Terre,
fasse Dieu que l'intérêt ne soit pas le maître
d'uvre de leurs jours, et qu'il y ait enfin quelques
individus pour comprendre qu'ils se présenteront
un jour tout nus devant nous, avec pour seule parure leurs
actions et leurs gestes.
Nous
prions cette puissance supérieure à la nôtre
pour que vous puissiez comprendre qu'il est temps de ne
plus gaspiller les instants de vos vies, et que vous pourriez
peut-être remettre les éléments nouveaux
de ces vies aux pieds de Dieu qui, sans cesse, triste et
déchiré par vos gestes difficiles, a pourtant
dispensé sans compter sa tendresse, son amour, sa
Lumière et sa paix sur des êtres qu'il aurait
voulu voir grandis et sublimés.
Vous remettrez les éléments nouveaux de ces
vies, à ses pieds, comme le gage d'une compréhension
nouvelle, d'une reconnaissance trouvée -pour ne pas
dire prouvée- et malgré sa tristesse et malgré
son chagrin, Il continuera toujours à tendre la main
pour la poser sur tous vos curs, pour vous offrir
le bonheur de la découverte de ses Plans car Il a,
pour ces enfants qu'Il aurait voulu voir plus grands, montré
de son doigt lumineux le chemin qui conduit heureux, chaque
jour et chaque soir, vers l'infinie beauté de sa
Gloire.
archange Raphaël
médium : marcelle olivério
Quand le Ciel parle
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