Par la rue des « Plus tard », on arrive à la place de « Jamais… »

Proverbe espagnol

 

Quand le Ciel parle…

…le Ciel pleure

 

18 février 1993

   
   

Quand donc allez-vous vous ressaisir pour faire de vos jours des jardins verts et parfumés ?
Allez-vous définitivement arroser les cailloux du désert de vos vies en pensant que de la pierre dure, inhumaine et lourde, vous allez -comme un peuple que nous avons béni- faire jaillir les jardins luxuriants du désert torride ?
Regardez, enfants solitaires, le désert qui s'étend devant vous. Regardez la montagne dont la pointe acérée griffe l'azur serein d'une griffe sanglante et ce soleil qui s'effrite pour tomber en morceaux sur une terre où plus rien ne répond, désert rouge et sinistre où seuls les ossements blancs des squelettes abandonnés font tache sur la mare sanglante de la terre durcie.
Nous avions pourtant semé longuement, et souvent arrosé de nos larmes ces pousses qu'instant après instant vous avez tenté d'étouffer, non en les serrant dans des mains impatientes comme le bébé qui apporte une fleur à sa mère, car trop d'amour amenait cette main potelée à friper et faire tomber les pétales satinés et soyeux, mais avec le geste énergique de ceux qui, encore et toujours, voulaient amener à eux pour garder encore en prenant toujours plus.
Nous les avions arrosées de nos larmes et vous n'avez su que cueillir et cueillir encore, en arrachant jusqu'aux dernières racines pour une politique de terre brûlée qui n'a fait naître pour vous, dans vos vies, que ce désert de cailloux difficile où vos pas maintenant vont devoir s'aventurer.
Car il suffit, enfants !
Temps, il est temps en vérité je vous le dis, de réformer les instants de vos vies.
Qu'attendez-vous pour réagir et comprendre ?

Nous voulions vous offrir, amis, le plus beau des destins, et parce qu'un jour nous avons tendu la main pour vous montrer un autre chemin, vous n'avez point voulu comprendre.
Nous vous avions offert des gerbes de fleurs pour les porter sur votre cœur et vous laisser enivrer par leur parfum, par leur beauté, mais vous les avez jetées, vous les avez… abandonnées et n'avez voulu les garder.
Nous vous avions offert le calice enivrant de l'amour, pensant vous y voir boire pour toujours ces gouttes de rosée sublime, mais vous l'avez jeté dans l'abîme et êtes partis pressés, sans même vous retourner pour un dernier regard ; et comme pour vous c'était bien tard, vous êtes repartis, ravis, vers les éléments de vos vies sans voir et sans comprendre, et sans même vouloir attendre quand nos voix vous appelaient.
Nous vous avions offert, la vie, l'amour, la paix ;
vous avez tout foulé aux pieds. Sans cesse, vous avez déchiré, froissé, jeté et bafoué.
Nous vous avions offert des lendemains chantants et beaux !

Qu'avez-vous fait, enfants ?…
Vous nous avez tourné le dos en laissant traîner un regard, surtout quand arrivait le soir et que tout pesait à vos cœurs, et que tout pesait à vos âmes ; et vous attendiez qu'on ravive la flamme pour éclairer encore et toujours ces chemins difficiles que nous avions tracés pourtant avec amour, et que vous avez refusés.
Car vous avez dévié vos pas, et comme vous n'entendiez pas, vous ne ralentissiez pas ces pas, disant :
« Nous, nous avons tant fait… tant fait… tant fait… tant donné… que pouvez-vous encore espérer ? C'est à notre tour d'être dehors… de regarder l'oiseau qui chante !
Nous ! glisser sur une pente ? Ah ! mais quelle ironie, Seigneur !… ne t'avons-nous pas donné le bonheur de nos actions merveilleuses et si belles ?
Oh ! vous auriez dû être contents de ce que nous avons offert !… »

Ah, comme nous pleurons sur votre Terre, enfants que nous aimons ! Nous souhaitons tellement que les cœurs s'ouvrent, que les esprits comprennent, que la puissance de nos Plans puisse enfin projeter sur vous toutes ces forces vives que nous souhaitons vous voir utiliser car, dans des derniers soupirs, des appels fuseront, des vies s'éteindront, et des cœurs cesseront de battre au milieu des souffrances, des sanglots…

Fasse Dieu que le réseau des Ombres puisse s'écarter des êtres de la Terre,
fasse Dieu que l'intérêt ne soit pas le maître d'œuvre de leurs jours, et qu'il y ait enfin quelques individus pour comprendre qu'ils se présenteront un jour tout nus devant nous, avec pour seule parure leurs actions et leurs gestes.

Nous prions cette puissance supérieure à la nôtre pour que vous puissiez comprendre qu'il est temps de ne plus gaspiller les instants de vos vies, et que vous pourriez peut-être remettre les éléments nouveaux de ces vies aux pieds de Dieu qui, sans cesse, triste et déchiré par vos gestes difficiles, a pourtant dispensé sans compter sa tendresse, son amour, sa Lumière et sa paix sur des êtres qu'il aurait voulu voir grandis et sublimés.
Vous remettrez les éléments nouveaux de ces vies, à ses pieds, comme le gage d'une compréhension nouvelle, d'une reconnaissance trouvée -pour ne pas dire prouvée- et malgré sa tristesse et malgré son chagrin, Il continuera toujours à tendre la main pour la poser sur tous vos cœurs, pour vous offrir le bonheur de la découverte de ses Plans car Il a, pour ces enfants qu'Il aurait voulu voir plus grands, montré de son doigt lumineux le chemin qui conduit heureux, chaque jour et chaque soir, vers l'infinie beauté de sa Gloire.


archange Raphaël
médium : marcelle olivério
Quand le Ciel parle…