Quand le Ciel parle…

…le Ciel pleure

 

13 novembre 1983

   
   

Où est votre évolution, enfants ?
Vous cheminez dans un tunnel, et parce que de temps en temps le reflet de rails à peine entrevus vous semble être puissant, vous croyez qu'une lumière intérieure a pu éclairer les ombres mais, que faites-vous, enfants, des rayons lumineux qui percent et réchauffent ? Que faites-vous, enfants, de la luminosité puissante qui non seulement porte de joie mais réconforte et régénère ?
Vous respirez l'air vicié et plein de miasmes de ce tunnel sans fin où vous avancez, et vous êtes heureux de gonfler vos poumons de cet air qui vous semble strictement nécessaire à votre vie ; mais que faites-vous de l'air pur des hauts sommets où dans la plénitude de vibrations de vie, dans un azur éternellement présent et vivant, vous sentez votre corps se régénérer à une autre source de vie et un sang nouveau couler dans vos veines, car vous venez, enfants, de recevoir le don fluidique et énergétique qui "devait" vous être offert au terme de cette longue course sombre pour faire revivre vos cellules lésées et détruites.

Lorsque j'emploie le terme de... "enfants" en m'adressant à vous, il y a toujours des remous profonds et des réactions énervées :
« Enfants, nous ?... mais nous sommes des adultes conscients !... »
Non, amis, non, vous n'êtes que des enfants crédules et têtus, des enfants jaloux qui ne savent comprendre la valeur de ce qu'on leur a offert et qui, d'un geste délibéré, estimant que les couleurs peintes sur leurs jouets n'ont pas la brillance et la beauté de celui de l'enfant voisin, jettent loin d'eux ces jouets qui pourtant devraient ravir leurs jours, tournent la tête vers l'autre, et d'un geste rageur, se précipitent et arrachent, dans un combat que nous déplorons et que nous regrettons, le joujou que l'enfant ébloui contemplait avec une joie qui inondait son petit cœur, et posait sur ses joues les teintes rosées d'un plaisir qu'il ne savait plus comment exprimer car trop grand et trop puissant...

Vos Guides sont là, enfants, tristes ô combien tristes !...
Et si vous pouviez, amis, voir comme nous les voyons, leurs visages bouleversés sur lesquels coulent des larmes de détresse, les regrets seraient en vous, non seulement des gestes que vous avez faits, mais aussi de ces gestes que vous n'avez su faire pour vous arracher à des voix aussi insidieuses que les voix des sirènes qui résonnaient aux oreilles d'un Ulysse attaché à un mât, ou essayaient d'entraîner un équipage fasciné sur les rochers où leurs corps déchiquetés cesseraient de vivre dans une souffrance effroyable.
Pourquoi ne pas vous être servi des liens puissants de la foi et de la compréhension pour vous ficeler à un mât qui vous aurait retenus en vous empêchant d'être entraînés sur cette route de difficultés et d'épreuves ?...
Manipulés par des Ombres noires, pourquoi n'avoir pas immédiatement opposé le refus ? Il eût fallu tout simplement fermer la porte et refuser de l'ouvrir dans un geste que nous n'aurions pas qualifié de violence, mais de fermeté pure et propre.

Vous avez tendu les mains pour recevoir une offrande d'amour, mais parce que cette offrande d'amour et de puissance vous a été faite, vous avez allégrement repris votre course pour aller, d'un pas plus pressé et plus rapide, vous blottir près de ces Ombres comme le poussin qui recherche l'abri du flanc maternel pour entendre battre un cœur qui ne bat que pour lui ; mais vous n'avez pas su analyser, enfants, que ces battements de cœur n'étaient que les coups de gong d'un glas qui résonnait pour fêter et chanter la victoire de ces troupes noires : pour fêter votre mort spirituelle.

Vous êtes, amis, comme ces enfants auxquels on fait faire leurs premières brasses. Tant qu'une main attentive soutient un ventre et qu'une autre main cramponne solidement les bretelles d'un maillot, ils peuvent paraître flotter à la surface de cette eau qui les porte en remuant bras et jambes dans des gestes qui semblent être de nage ; mais que ces mains s'écartent, et l'élément liquide les happe, les submerge. Alors, dominés et perdus, l'eau rentrant à flot dans des bouches largement ouvertes pour appeler à l'aide, ils sentent la brûlure d'un fer fouiller leurs gorges et leurs poitrines. Ils se débattent pour essayer de remonter à la surface dans des efforts quelquefois vains, et il faut une poigne énergique pour les saisir, les tirer et les maintenir solidement hors de l'eau pour que les cœurs s'apaisent et que la brûlure des gorges et des poitrines se calme.
Il en est ainsi pour vous : que nos mains soient attentives et vous pourrez de nouveau nager, mais que ces mains attentives vous lâchent et vous coulerez de nouveau dans le drame...
Votre leçon de natation ne fait que commencer et la longueur du bassin et l'étendue de la mer ne vous mettent pas encore au bout de vos peines.

Si nous devons laisser se jouer des drames, nous le faisons dans la souffrance, mais sachez que vos efforts -que nous souhaiterions inconscients- pour accepter la domination du mal, vous rendent solidairement responsables et coupables.
Pourquoi ne pas avoir, à travers votre libre arbitre, en vous appuyant sur les réalités lumineuses que nous vous avons offertes, repoussé et rejeté ce mal ?
Pas de reproches, enfants, ni de sanctions, pas de jugement de ce qui est arrivé, mais la simple constatation douloureuse et nécessaire de ce qui a été et de ce qui aurait dû être...

Je voudrais vous redire une fois encore que vos Guides et nous-mêmes, Esprits supérieurs, Esprits de Lumière, nous sommes et serons toujours près de vous, tendant la main vers vous, hurlant pour arrêter votre pas sur un chemin qui nous désespère, priant et suppliant pour que ces paroles de mise en garde et d'amour vous par viennent, avançant la main d'un geste énergique pour barrer votre route, pour écarter de vous les Ombres, pour essuyer vos larmes, pour apaiser vos peines, pour réconforter votre détresse, pour adoucir votre chagrin et pour vous entourer d'amour.

Ouvrez vos yeux, enfants très chers, ouvrez vos cœurs.
Fuyez, fuyez vite loin de ces chemins qui vous semblent des chemins de douceur, et comme le curé d'Ars bouchait ses oreilles aux cris et aux ricanements qui se faisaient entendre dans sa pauvre pièce dénudée, fermez vos oreilles à toutes les sollicitations qui se font et qui se feront encore ; repoussez ces forces démoniaques qui vous agressent et vous assaillent, qui veulent vous détruire.
Si, dans la brume et le brouillard qui ont envahi vos vies, les voix pures d'Esprits lumineux vous parviennent étouffées et assourdies, réagissez, et de toutes vos forces, essayez de voir d'où viennent ces voix pour vous diriger, même si ce doit être à tâtons, dans cette brume épaisse qui obscurcit votre vue et ralentit votre pas, pour essayer de courir bien vite vers le havre de paix où vous pourrez enfin revivre.

Nos larmes coulent... larmes de souffrance, de déchirement, de désespoir...
Fasse le Ciel que ces larmes divines qui coulent, puissent, en tombant sur vos terrains profonds, servir d'élément de vie pour arroser et irriguer des terrains débroussaillés et nettoyés.
Fais Seigneur, que ces larmes qui coulent, puissent, en imbibant ces terres profondes, faire germer les graines, poindre des pousses vertes, grandir des tiges, fleurir des fleurs, les plus merveilleuses des fleurs :
la fleur de la pureté, la fleur de l'amour, la fleur de l'espoir, la fleur du bonheur.
Ces fleurs dont nous avons enfoui les graines au profond de vos êtres, ces fleurs dont les graines sont entourées de soins par nos mains aimantes, pourront un jour exploser dans ces cœurs où nous souhaitons que Dieu reste pour toujours.

Et même si aujourd'hui la rancœur, la honte, les remords, les regrets sont en vous, même si ces cœurs se gonflent encore des sursauts violents nés de l'erreur, de toutes nos forces, de tout notre amour, nous souhaitons qu'un jour, ayant définitivement nettoyé vos âmes, vous vous retrouviez, main dans la main, cœur à cœur, élans fusionnés, amour retrouvé, franchise définitivement établie, confiance installée, pour pouvoir partir ensemble sur ce chemin qui vous arrachera au gouffre sinistre, où, en vous retournant, vous apercevrez des êtres perdus se débattant dans l'ombre, mais que vous devrez, hélas dans l'immédiat, abandonner à leur drame.
Vous pourrez alors avancer sur ce chemin qui vous conduira au point où, cette fois peut-être, dans une franchise qui sera, nous l'espérons, absolue, vous pourrez en levant les yeux, heureux, dire :

« Gloire à Dieu !... »


archange Raphaël
médium : marcelle olivério
Quand le Ciel parle…