marcelle olivério

sa vie… son œuvre

 

17 avril 1988

 
   

Comme un voile léger flottait sur l'infini de Plans lointains et purs, je me suis penché sur cette Terre froide, sinistre et glacée où la vie et la mort sans cesse se côtoient, où les êtres sans cesse dansent et virevoltent aux accords grinçants des harpes de l'ivraie.

L'herbe était encore tout imprégnée des larmes que j'avais versées pendant cette nuit froide où mon cœur glacé exprimait à son Père la terreur et la crainte.

Ah ! comme l'expression était feinte de l'amour tant donné, des paroles prononcées !…
L'herbe, de mes larmes était encore mouillée et… le spectre d'une croix déjà se profilait sur le ciel assombri aux sombres teintes d'encre…

Je priais et… eux dormaient !

Toi, Marie-Madeleine bien aimée, je t'ai endormie dans mes bras et j'ai serré encore une fois, avant de m'en aller, ce corps offert à ma Passion, ce corps qui, à travers le temps, allait souffrir, allait peiner pour porter à l'humanité, un message d'amour et de vérité jamais entendu, toujours repoussé…

Depuis des jours déjà, naissaient au fond de toi une souffrance immense, une peine lancinante… et tes larmes, tant de fois ont coulé, coulé pourquoi, ô bien aimée ?… pour la perversion d'une humanité qui sans cesse saccage et sans cesse détruit sans comprendre que la Lumière a fui de ces sphères où nous avions projeté l'amour dans son immensité,
la lumière et sa clarté… la Vérité…

Près de toi, la ronde sinistre des incubes et succubes mêlés dans une orgie qui ne laisse plus place à la vie…
Tes pas te font avancer toujours, sans jamais te lasser, au milieu de la boue, de la fange,
mais tu vas atteindre la frange de la lumière et de la beauté, ô toi que j'ai tant aimée !…

Au sommet de ton parc, une croix blanche est dressée mais tes yeux, déjà, y voyaient le sang qui lentement coulait et serpentait sur sa blancheur, prémices déjà de l'horreur qu'aujourd'hui encore tu vis, que tu vis en ce moment, mais se fond déjà cet instant dans celui, à travers le temps, où tête voilée de noir, tu criais encore ton espoir de me voir demeurer en vie.

Les temps ont passé mais rien n'a changé et la Terre est toujours bouleversée par les cris de joie des bacchantes, les cris de délire des orgasmes…
Mais qu'ont-ils donc fait de leurs âmes, ces Humains échevelés ?…
Jugement et sanction…
perversité et abandon…
haine et trahison…
éléments d'une passion pour laquelle j'ai donné ma vie !
Tu l'as donnée toi aussi, enfant très chère, mais le tonnerre a couvert les voix !…
Dans le Temple, le voile s'est déchiré et tu es aujourd'hui écartelée par les mêmes gestes d'une même Humanité.

Où sont les foules ? Où sont les temps ?

Il y a presque deux mille ans, les êtres applaudissaient et appelaient à ma mort. Aujourd'hui les foules pressées, les êtres que tu as aidés, que tu as chéris, que tu as aimés, te font subir le même sort.

 
  Unis à travers l'éternité des temps, moi, le Maître, et toi, l'enfant, nous allons, main dans la main, pour suivre le même chemin, le même chemin d'un même destin…
 
   

Relève la tête, enfant que j'aime, et si tu veux, laisse couler ta peine car je t'ai serrée sur mon cœur et ma main essuie tant de pleurs sur ce visage par trop pâli !


Les cohortes des Ombres ont quitté leurs tanières…


Mon Père avait voilé sa face, et la chaleur avait laissé la place au froid glacé de la tombe.
Il faut que la pourriture tombe et que seul demeure vivant le plus petit de ces sarments qui pourtant semblait herbe sèche.
La toile de ma robe était rêche et pourtant combien l'ont touchée !… et leur foi les avait sauvés…

Des êtres que nous avions bénis, que nous avions aimés, que nous avions chéris tant de fois !…
Quel manteau ont-ils embrassé ?
Quel ourlet ont-ils approché ?
Où est la foi qui devait les sauver ?…

Gouttes de sang perlant sur une croix blanche…
Dans l'Infini, là-bas, les Esprits se penchent et moi, agenouillé, je regarde et je pleure…
Tu as serré sur ton cœur cet oiseau de lumière (une de mes colombes était morte le jour même) et tu as lancé ta prière pour comprendre encore et toujours pourquoi il faut tuer l'amour sans qu'une vie renaisse…

Tu disais :
     – « Ô Seigneur, ô Maître !… Vraiment je ne peux pas admettre que tu sois de nouveau tué !
Quel symbole pour moi, ô mon Dieu ! et j'ai beau ouvrir les yeux, je ne peux voir que l'Ombre noire de cette mort qui a fauché. Bien sûr, je sais qu'elle s'est envolée cette colombe que j'aimais, et qu'elle va longtemps voler avant de se poser sur ton épaule ou sur ta tête ou plus sinistrement peut-être, au sommet de cette croix d'où tu vas, encore une fois, appeler sur les êtres… la tendresse et l'amour et demander tant de pardon pour ces êtres d'abjection qui ont tout foulé aux pieds, tout sali et tout souillé…
Je sais, Seigneur, qu'elle t'a vu et pour une fois, moi, j'ai bien cru que j'allais en être jalouse…
Pourquoi donc est-ce elle et pas moi ? Quand donc me donneras-tu cette joie de me blottir enfin là-bas devant ces pieds que j'ai lavés, qu'avec amour j'ai essuyés de ces cheveux que tu aimais ? »


Non, enfant très chère, il n'est pas fini ton calvaire dans l'horreur de cette Terre et il te faut offrir la Lumière et l'Amour dont je t'ai chargée, dont je t'ai baignée, imprégnée…
Remonte à travers le temps, ô bien-aimée enfant, mais, est-il besoin de le faire ?…

C'était la volonté du Père et il me fallait m'incliner.

Baisse la tête, ô Madeleine, et laisse donc couler ta peine car souviens-toi, enfant chérie, que seule la coupe vide peut être remplie. Et je viens avec amour, pour t'offrir en ce jour, ce calice où j'ai bu.
Je l'ai bu jusqu'à la lie puis, je l'ai rempli de vie pour te l'apporter, enfant, pour apaiser tous tes tourments. Allons, relève la tête ! Il ne faut pas que ton pas s'arrête, Marie de Magdala. Tu sais bien sûr que je suis là et que j'accompagne tes pas.
Tends tes mains, enfant que j'aime ; rejette loin de toi cette peine et laisse-moi poser sur tes doigts un baiser encore une fois ; et aujourd'hui, enfant chérie, permets que je pleure avec toi.
Prends ce calice que j'ai offert,
ô toi ma messagère,
et bois à longs traits
ce que j'y ai déposé ;
bois et régénère-toi… revis encore une fois et vis au cœur de cette foi qui a gonflé ton âme. Tu y trouveras de quoi raviver la flamme qui sans cesse brillera sur la fange et l'horreur.

Dans une main ce calice ; dans l'autre, pour que tu entres en lice, le glaive lumineux de mon père…

Nous t'accompagnons de prières, de pensées, d'élans et d'amour afin que tu puisses toujours repousser les Ombres et la fange. Près de toi, il y a les Anges, l'Amour, la Lumière… et la Vie.
Regarde, enfant chérie, ces Ombres qui reculent !
Autour de toi, comme une bulle, nous avons tissé ce cocon qui te protégera, enfant, des atteintes, des attaques.
Ne pleure plus sur les épines, enfant que j'aime, car tu as subi de même les atteintes de la vilenie et même si parfois tu le nies, notre chemin est bien le même…

Il n'y a pas, bien sûr, la danse des marteaux et tes chairs, sous le fer, n'ont pas éclaté, mais que d'atteintes sur toi, enfant aimée, atteintes lancées par les Ombres, par des attaques sans nombre dont certains se sont tant réjouis ; mais la vie ne s'est pas enfuie et le combat est à refaire : poison contre prière… destruction contre vie… mais la Lumière de Dieu brille et les Ténèbres reculeront, et je vais tracer sur ton front le signe de cette croix qu'à jamais tu brandiras pour faire reculer l'horreur…

Longtemps, longtemps, longtemps après que la Lumière aura disparu, des êtres en pleurant la chercheront désespérément dans les rues.

Sur la Terre, malgré tes prières, la fange et la boue ont envahi les vies et le blanc de ta croix a été sali par le sang qui sans cesse goutte…
Allons, viens, je vais te montrer la route, je vais même t'accompagner et un jour, tu auras gagné de te reposer près de moi, oubliant tous tes émois, tes souffrances, ton chagrin et ta peine. Tu pries pour que très vite vienne ce moment de ta paix, mais il est encore long ton chemin, amie aimée !… Des épines blessent ta chair, nous saurons par une prière l'empêcher de saigner.
Et si d'aventure quelques gouttes de sang perlent encore de ces blessures, tu les offriras dans l'élan, et ces trois gouttes de sang que tu mettras au cœur d'une fleur, te rappelleront le bonheur de ces jours déjà lointains où je déposais dans ces mains que j'ai aimées, la rose de mon amour ayant au cœur -pour toujours- trois gouttes de mon sang, rubis étincelants, gage d'espoir et de vie…

Je te bénis, enfant chérie !

Allons, dépose sur ce lit cet oiseau que tu aimais tant. Regarde comme elle vole, enfant, cette colombe aimée, légère et pure dans la clarté, oiseau de pureté parti vers la Lumière !…

Embrasse-la encore une fois parce que ce baiser est pour moi et elle va me l'apporter…

 

Jésus
message reçu par incorporation
médium : marcelle olivério




 

 

 

 
Jésus aime Marie-Madeleine…