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Comme
un voile léger flottait sur l'infini de Plans lointains
et purs, je me suis penché sur cette Terre froide,
sinistre et glacée où la vie et la mort sans
cesse se côtoient, où les êtres sans
cesse dansent et virevoltent aux accords grinçants
des harpes de l'ivraie.
L'herbe était encore tout imprégnée
des larmes que j'avais versées pendant cette nuit
froide où mon cur glacé exprimait à
son Père la terreur et la crainte.
Ah ! comme l'expression était feinte de l'amour tant
donné, des paroles prononcées !
L'herbe, de mes larmes était encore mouillée
et
le spectre d'une croix déjà se profilait
sur le ciel assombri aux sombres teintes d'encre
Je priais et
eux dormaient !
Toi, Marie-Madeleine bien aimée, je t'ai endormie
dans mes bras et j'ai serré encore une fois, avant
de m'en aller, ce corps offert à ma Passion, ce corps
qui, à travers le temps, allait souffrir, allait
peiner pour porter à l'humanité, un message
d'amour et de vérité jamais entendu, toujours
repoussé
Depuis des jours déjà, naissaient au fond
de toi une souffrance immense, une peine lancinante
et tes larmes, tant de fois ont coulé, coulé
pourquoi, ô bien aimée ?
pour la perversion
d'une humanité qui sans cesse saccage et sans cesse
détruit sans comprendre que la Lumière a fui
de ces sphères où nous avions projeté
l'amour dans son immensité,
la lumière et sa clarté
la Vérité
Près de toi, la ronde sinistre des incubes et succubes
mêlés dans une orgie qui ne laisse plus place
à la vie
Tes pas te font avancer toujours, sans jamais te lasser,
au milieu de la boue, de la fange,
mais tu vas atteindre la frange de la lumière et
de la beauté, ô toi que j'ai tant aimée !
Au
sommet de ton parc, une croix blanche est dressée
mais tes yeux, déjà, y voyaient le sang qui
lentement coulait et serpentait sur sa blancheur, prémices
déjà de l'horreur qu'aujourd'hui encore tu
vis, que tu vis en ce moment, mais se fond déjà
cet instant dans celui, à travers le temps, où
tête voilée de noir, tu criais encore ton espoir
de me voir demeurer en vie.
Les temps ont passé mais rien n'a changé et
la Terre est toujours bouleversée par les cris de
joie des bacchantes, les cris de délire des orgasmes
Mais qu'ont-ils donc fait de leurs âmes, ces Humains
échevelés ?
Jugement et sanction
perversité et abandon
haine et trahison
éléments d'une passion pour laquelle j'ai
donné ma vie !
Tu l'as donnée toi aussi, enfant très chère,
mais le tonnerre a couvert les voix !
Dans le Temple, le voile s'est déchiré et
tu es aujourd'hui écartelée par les mêmes
gestes d'une même Humanité.
Où sont les foules ? Où sont les temps ?
Il y a presque deux mille ans, les êtres applaudissaient
et appelaient à ma mort. Aujourd'hui les foules pressées,
les êtres que tu as aidés, que tu as chéris,
que tu as aimés, te font subir le même sort.
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Relève
la tête, enfant que j'aime, et si tu veux, laisse
couler ta peine car je t'ai serrée sur mon cur
et ma main essuie tant de pleurs sur ce visage par trop
pâli !
Les cohortes des Ombres ont quitté leurs tanières
Mon
Père avait voilé sa face, et la chaleur avait
laissé la place au froid glacé de la tombe.
Il faut que la pourriture tombe et que seul demeure vivant
le plus petit de ces sarments qui pourtant semblait herbe
sèche.
La toile de ma robe était rêche et pourtant
combien l'ont touchée !
et leur foi les avait
sauvés
Des êtres que nous avions bénis, que nous avions
aimés, que nous avions chéris tant de fois
!
Quel manteau ont-ils embrassé ?
Quel ourlet ont-ils approché ?
Où est la foi qui devait les sauver ?
Gouttes de sang perlant sur une croix blanche
Dans l'Infini, là-bas, les Esprits se penchent et
moi, agenouillé, je regarde et je pleure
Tu as serré sur ton cur cet oiseau de lumière
(une de mes colombes était morte le jour même)
et tu as lancé ta prière pour comprendre encore
et toujours pourquoi il faut tuer l'amour sans qu'une vie
renaisse
Tu disais :
« Ô Seigneur, ô Maître !
Vraiment je ne peux pas admettre que tu sois de nouveau
tué !
Quel
symbole pour moi, ô mon Dieu ! et j'ai beau ouvrir
les yeux, je ne peux voir que l'Ombre noire de cette mort
qui a fauché. Bien sûr, je sais qu'elle s'est
envolée cette colombe que j'aimais, et qu'elle va
longtemps voler avant de se poser sur ton épaule
ou sur ta tête ou plus sinistrement peut-être,
au sommet de cette croix d'où tu vas, encore une
fois, appeler sur les êtres
la tendresse et
l'amour et demander tant de pardon pour ces êtres
d'abjection qui ont tout foulé aux pieds, tout sali
et tout souillé
Je sais, Seigneur, qu'elle t'a vu et pour une fois, moi,
j'ai bien cru que j'allais en être jalouse
Pourquoi donc est-ce elle et pas moi ? Quand donc me donneras-tu
cette joie de me blottir enfin là-bas devant ces
pieds que j'ai lavés, qu'avec amour j'ai essuyés
de ces cheveux que tu aimais ? »
Non, enfant très chère, il n'est pas fini
ton calvaire dans l'horreur de cette Terre et il te faut
offrir la Lumière et l'Amour dont je t'ai chargée,
dont je t'ai baignée, imprégnée
Remonte à travers le temps, ô bien-aimée
enfant, mais, est-il besoin de le faire ?
C'était la volonté du Père et il me
fallait m'incliner.
Baisse la tête, ô Madeleine, et laisse donc
couler ta peine car souviens-toi, enfant chérie,
que seule la coupe vide peut être remplie. Et je viens
avec amour, pour t'offrir en ce jour, ce calice où
j'ai bu.
Je l'ai bu jusqu'à la lie puis, je l'ai rempli de
vie pour te l'apporter, enfant, pour apaiser tous tes tourments.
Allons, relève la tête ! Il ne faut pas que
ton pas s'arrête, Marie de Magdala. Tu sais bien sûr
que je suis là et que j'accompagne tes pas.
Tends tes mains, enfant que j'aime ; rejette loin de toi
cette peine et laisse-moi poser sur tes doigts un baiser
encore une fois ; et aujourd'hui, enfant chérie,
permets que je pleure avec toi.
Prends ce calice que j'ai offert,
ô toi ma messagère,
et bois à longs traits
ce que j'y ai déposé ;
bois et régénère-toi
revis encore
une fois et vis au cur de cette foi qui a gonflé
ton âme. Tu y trouveras de quoi raviver la flamme
qui sans cesse brillera sur la fange et l'horreur.
Dans une main ce calice ; dans l'autre, pour que tu entres
en lice, le glaive lumineux de mon père
Nous t'accompagnons de prières, de pensées,
d'élans et d'amour afin que tu puisses toujours repousser
les Ombres et la fange. Près de toi, il y a les Anges,
l'Amour, la Lumière
et la Vie.
Regarde,
enfant chérie, ces Ombres qui reculent !
Autour de toi, comme une bulle, nous avons tissé
ce cocon qui te protégera, enfant, des atteintes,
des attaques.
Ne pleure plus sur les épines, enfant que j'aime,
car tu as subi de même les atteintes de la vilenie
et même si parfois tu le nies, notre chemin est bien
le même
Il n'y a pas, bien sûr, la danse des marteaux et tes
chairs, sous le fer, n'ont pas éclaté, mais
que d'atteintes sur toi, enfant aimée, atteintes
lancées par les Ombres, par des attaques sans nombre
dont certains se sont tant réjouis ; mais la
vie ne s'est pas enfuie et le combat est à refaire
: poison contre prière
destruction contre vie
mais la Lumière de Dieu brille et les Ténèbres
reculeront, et je vais tracer sur ton front le signe de
cette croix qu'à jamais tu brandiras pour faire reculer
l'horreur
Longtemps, longtemps, longtemps après que la Lumière
aura disparu, des êtres en pleurant la chercheront
désespérément dans les rues.
Sur la Terre, malgré tes prières, la fange
et la boue ont envahi les vies et le blanc de ta croix a
été sali par le sang qui sans cesse goutte
Allons, viens, je vais te montrer la route, je vais même
t'accompagner et un jour, tu auras gagné de te reposer
près de moi, oubliant tous tes émois, tes
souffrances, ton chagrin et ta peine. Tu pries pour que
très vite vienne ce moment de ta paix, mais il est
encore long ton chemin, amie aimée !
Des épines
blessent ta chair, nous saurons par une prière l'empêcher
de saigner.
Et si d'aventure quelques gouttes de sang perlent encore
de ces blessures, tu les offriras dans l'élan, et
ces trois gouttes de sang que tu mettras au cur d'une
fleur, te rappelleront le bonheur de ces jours déjà
lointains où je déposais dans ces mains que
j'ai aimées, la rose de mon amour ayant au cur
-pour toujours- trois gouttes de mon sang, rubis étincelants,
gage d'espoir et de vie
Je te bénis, enfant chérie !
Allons, dépose sur ce lit cet oiseau que tu aimais
tant. Regarde comme elle vole, enfant, cette colombe aimée,
légère et pure dans la clarté, oiseau
de pureté parti vers la Lumière !
Embrasse-la encore une fois parce que ce baiser est pour
moi et elle va me l'apporter
Jésus
message reçu par incorporation
médium : marcelle olivério
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