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Nous
venons de lire cette manifestation d'une âme condamnée
à l'enfer. Quelle peine affreuse ! Comment un Dieu
qui est la Bonté, la Puissance, la Sagesse même,
peut-il admettre de pareilles douleurs
définitivement
pour un grand nombre de ses créatures ?
L'esprit reste confondu. Comment expliquer un tel mystère
?
Tout ce que nous avons
d'Etre, de pensée
d'amour
tout vient de Lui.
En dehors de Lui, rien
Alors, en vérité, que pèsent nos idées
à côté des siennes !
Qui sommes-nous ?
Que devenons-nous ?
Tout est là.
Pour conquérir le Ciel, il faut aimer Dieu, en vérité,
et pour aimer Dieu, en vérité, il faut L'aimer
librement. Voilà pourquoi Dieu nous a fait libres
libres de nous donner ou de nous refuser
Et ce choix,
ce vouloir de chaque instant, peu à peu, nous forme
"êtres d'amour" à la ressemblance
divine, ou "être de haine" en opposition
avec Lui
Chacun de nos actes précise peu à peu notre
devenir : ou nous nous en éloignons, ou nous nous
rapprochons de Celui qui est l'Amour même ; et c'est
cela qui est critère et jugement de ce que nous sommes
en vérité
Au Ciel, en raison même de la lumière éblouissante
qui nous environnera, nous ne pouvons qu'aimer l'Amour,
mais ici-bas, au milieu de la semi-obscurité dans
laquelle nous nous trouvons par rapport à Lui, notre
Etre profond peut s'exprimer en toute liberté
Tendons-nous à nous opposer et à le haïr
? C'est la duplicité
l'égoïsme
l'orgueil
la violence
l'inconstance
qui
sont au fond de nos curs.
Au contraire, tendons-nous nos efforts à Lui ressembler
et à L'aimer, et c'est l'humilité
la
patience
la douceur
la fidélité
la vertu
sous toutes ses formes, la charité
surtout qui formeront le fond de notre Etre
Peut-être avons-nous encore de la difficulté
à admettre que le Ciel suppose l'enfer ? Considérons
donc que cette difficulté n'existe qu'au niveau infime
de notre pensée. Celui qui nous a fait, nous demande
de L'adorer dans la Confiance et dans l'Amour
Lui-même d'ailleurs, dès ici-bas, nous rend
témoignage du sien, et de quelle façon !
Bienheureux mille fois, ceux qui l'auront aimé ici-bas
!
M. M. Chausfoin
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N.d.l.r.
- A propos de peines éternelles infligées
par Dieu, il n'a pas échappé au lecteur
attentif qu'Annette était décédée
depuis huit jours seulement, et que cela lui semblait
une éternité : « Il y a une semaine,
je parle selon que vous comptez ; en regard à la
douleur, je pourrais dire très bien que je brûle
en enfer déjà depuis dix ans
Il y
a une semaine, donc, mon mari et moi
»
Ce qui donne cette impression
d'éternité
de la peine, ce côté
définitif,
de la peine.
En est-il vraiment ainsi ?
Pensez-vous qu'un Dieu, infiniment juste, bon et miséricordieux,
qui connaît ses enfants et leurs faiblesses, va
les condamner dé-fi-ni-ti-ve-ment aux peines éternelles,
restant insensible à leurs souffrances et peut-être
même à leur repentir, rabaissant
ainsi le Créateur au-dessous des vices de l'humanité
?
Pensez-vous que Dieu ne sait pas pardonner, et que les
peines infligées soient irréversibles ?
Que sa condamnation soit immuable : pas de remise de peine ?
Pensez-vous, vraiment, que Dieu soit pire que les Humains
?
Nous ne le pensons pas.
Quant
au mot « brûler » ne dit-on pas
- brûler
des vieux papiers, de mauvaises herbes ;
- brûler
de l'encens : le consumer ;
- brûler
quelqu'un
sur le bûcher ;
mais, ne dit-on pas aussi
- brûler
quelqu'un
dans le sens de
compromettre ;
-
brûler les planches
ou le pavé : il
a hâte de partir ;
- brûler
un feu rouge
- brûler
les étapes
- brûler
de fièvre
- brûler
d'amour
- brûler
d'impatience
- brûler
d'envie
- se brûler
la cervelle
se tuer avec une arme à feu ;
- la bougie
brûle
- laisser
brûler la lumière
- la soupe
a brûlé
-
que le torchon brûle
entre deux êtres
;
- «
Vous brûlez ! » à qui est prêt
de trouver la solution
Quelques expressions :
- «
La fumée brûlait ses yeux
» [Mauriac]
- «
Ces escarres qui le brûlaient comme un fer rouge
» [Martin du Gard]
- «
J'entendis autour de moi des mots qui me brûlèrent
» [Fromentin]
- «
Ces magistrats qu'il brûlait de confondre
» [France]
- «
Il s'est brûlé lui-même avec ses femmes
et ses richesses
» [Bossuet]
- «
La lumière divine, trop intense, brûle souvent
les yeux trop longtemps habitués à l'obscurité
» [archange Raphaël]
FIN
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