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Lettre
de Monsieur Bailly, Vicaire général et Supérieur
du Grand séminaire de Lons-Le-Saunier.
Mon cher Abbé,
La lecture de votre manuscrit m'a causé
un plaisir inexprimable. Je connaissais la doctrine que
vous y rappelez pour l'avoir lue dans les théologiens ;
mais nulle part, je n'en avais vu une explication aussi
claire et aussi complète.
Votre livre est une uvre sérieuse.
Vous serez dédommagé du travail qu'il vous
a coûté par le bien qu'il est appelé
à produire. Il sera lu avec avidité ; le style
en est clair, correct, aisé et à la portée
des intelligences les moins cultivées. D'autre part,
la matière se rattache à une question qui
pique la curiosité à un haut degré.
Vous n'aurez pas de contradicteurs ; vos autorités
sont incontestables. Je n'ai pas pu vérifier vos
citations ; c'est chose difficile et, à mon avis,
aussi chose inutile : vos raisonnements sont d'une justesse
palpable.
Soyez-en sûr, vos lecteurs reviendront
de bien des erreurs. Ils recueilleront sur les anges des
idées nouvelles pour eux, et on les verra tous, quels
qu'ils soient, et plus enclins à honorer les bons,
et moins téméraires à jouer avec les
mauvais.
Recevez, etc.
Bailly.
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Des
Esprits
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Deux Hommes un jour, assistaient
à une de ces expériences d'origine américaine,
qui excitent si vivement, aujourd'hui, l'attention publique.
Ils avaient vu de leurs yeux, des choses étranges
: des tables se mouvant comme d'elles-mêmes sans cause
visible, "parlant" aux interrogateurs curieux
un langage de convention, annonçant avec exactitude
des choses secrètes et inconnues. Ils avaient vu
des corbeilles écrivant et répondant aux questions
de tous genres que leur adressaient les spectateurs émerveillés
d'un phénomène aussi nouveau. Un Esprit invisible
se disait l'auteur de ces prodiges : il se nommait même.
C'était tantôt, à l'en croire sur parole,
l'âme d'un mort, parent ou ami de l'un des assistants
à cette magique cérémonie ; tantôt
un inconnu décédé il y a des siècles
dans des contrées étrangères ; tantôt
un Esprit de Lumière, quelquefois un ange déchu.
Nos deux personnages se trouvaient évidemment en
face d'une cause occulte. Quel pouvait être cette
cause ? C'était la grande préoccupation de
leur esprit. Les faits étaient là, sous leurs
yeux, patents, visibles, palpables.
Le mode qui présidait à leur production, les
circonstances au milieu desquelles ils apparaissaient, les
Hommes graves qui coopéraient à ces uvres,
tout avait été par eux examiné en détail
avec le soin le plus minutieux. rien ne leur indiquait l'action
d'un jongleur. Et certes, ils n'étaient pas de ces
esprits faibles qui se laissent aisément égarer
par une imagination ardente, qu'emporte loin de la vérité
l'amour curieux de la nouveauté et du merveilleux.
Ils s'en allaient donc partout, questionnant et interrogeant,
mais la lumière ne se faisait pas. De guerre lasse,
ils frappent, un jour, à la porte d'un ecclésiastique
avec lequel ils entretenaient des relations assez amicales.
Sans préambule, ils abordent la question qui les
amenait près de lui, et nos trois interlocuteurs,
que nous nommerons Léon, Arthur et l'abbé,
eurent ensemble, des entretiens sérieux sur les Esprits
et leur rapport avec le monde inférieur. Cet entretien
a été recueilli, et celui qui l'a rédigé
s'est attaché principalement à reproduire
la tradition sur les questions relatives aux anges bons
et mauvais. On verra, si l'on daigne jeter un coup d'il
sur ces pages, qu'il n'avance rien par lui-même, il
ne fait que citer, marchant toujours appuyé sur les
témoignages les plus graves, les autorités
les plus imposantes et les Hommes les plus éminents
en sainteté comme en science.
Cet ouvrage s'adresse particulièrement aux chrétiens.
Bon nombre d'entre eux ont malheureusement trop oublié
l'enseignement des Pères et de la tradition sur les
Esprits, il importait grandement, dans les circonstances
présentes, de le leur rappeler.
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