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Des miracles de plus en plus rares…



 
Il y a plus de guérisons miraculeuses au Brésil qu'à Lourdes :
Mgr Perrier, l'évêque de Lourdes, réagit…




        
Réformer les miracles pour plus de miracles…
 

La raréfaction des miracles de Lourdes inquiète beaucoup certains.

Le vibrionnant et hyperactif évêque de Lourdes, Mgr Jacques Perrier, souhaite donc une procédure différente de reconnaissance.




Le souci de Mgr Perrier est de se dégager des contraintes actuellement très fortes qui pèsent sur toute velléité de reconnaissance, prudence romaine oblige. Les critères très rigoureux en vigueur remontent pour l'essentiel au XVIIIe siècle, au Cardinal Prospero Lambertini, futur Benoît XIV. Actuellement, pour qu'un miracle soit reconnu, il faut que la maladie soit incurable, que la guérison soit soudaine, parfaite et bien entendu définitive et sans rechute. En outre, il faudrait en principe que le guéri n'ait bénéficié d'aucun traitement. A l'évidence, ce dernier critère complique aujourd'hui beaucoup les choses. A supposer qu'une personne soit atteinte d'un cancer, elle ne négligera certes pas de suivre un traitement. Certes, il y a des exceptions mais ce critère de non-traitement diminue considérablement le nombre des candidats à une reconnaissance de guérison. Par ailleurs les médecins, même les plus catholiques, reconnaissent avec parcimonie une guérison vraiment et totalement inexplicable. Qui plus est, certaines guérisons apparentes pourraient n'être, en définitive, que des rémissions provisoires.

Mgr Jacques Perrier qui semble désirer avoir plus de miraculés propose donc que les évêques français distinguent en quelque sorte trois degrés de miracles :
     - le premier serait celui des « guérisons  inattendues » pas forcément miraculeuses ;
     - le deuxième serait celui des « guérisons  confirmées »,  à savoir certaines des premières qui semblent définitives ;
     - la troisième serait celle de « la reconnaissance du caractère exceptionnel de la guérison. »

Tout cela est fort intéressant. On y devine l'impact d'une nouvelle théologie du miracle, telle que la préconisait jadis le défunt Cardinal Pierre Eyt, davantage centrée sur la valeur de signe d'amour que sur une stricte affirmation d'un caractère totalement surnaturel […] de la guérison.

Nous avouons tiquer un peu lorsque le très enthousiaste Mgr Perrier s'empresse d'ajouter qu'il « s'agit d'abord d'une question qui touche à la foi ». Pourtant Benoit XVI -lors du voyage de Jean Paul II à Fatima- n'avait-il pas dit que les révélations privées, apparitions et miracles, ne relevaient justement pas de la foi divine.
Derrière la volonté bien compréhensible de réformer des critères surannés, nous redoutons en fait une propension à vouloir redonner plus de place à des éléments périphériques discutés.


Comme pour adresser de charmants clins d'œil à des foules nostalgiques de la religiosité et qui risquent d'aller voir ailleurs si elle y est encore. Et à ce niveau-là, les communautés charismatiques, riches en guérisseurs et bergers de tout poil, seront les relais idoines pour faire converger les foules à la recherche du magique et du merveilleux.

Il y a longtemps qu'elles attendaient un tel cadeau !



Romano Libero & Christian Terras
Golias magazine N° 107