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Peut-être
est-il temps de résumer afin de pouvoir conclure.
Je sais qu'après lecture de ces pages le premier
mouvement de certains lecteurs sera un haussement d'épaules,
accompagné d'un sourire plus ou moins dédaigneux
; l'heure n'a probablement pas encore sonné pour
ces sceptiques qui, s'appuyant sur un rationalisme et un
cartésianisme définitifs, réfutent
les vérités du Spiritisme qu'ils associent
trop souvent au grand nombre d'individus ignorants, fascinés
ou
hallucinés, qui se targuent d'être
spirites alors qu'ils ne sont en réalité que
des manipulateurs qui ne font qu'exploiter la souffrance.
Mais ils doivent savoir qu'il existe d'autres vérités
: celles d'hommes sincères et honnêtes qui
se comptent par millions, celles de croyants qui ont été
convaincus, celle de savants, de scientifiques objectifs
dont les témoignages abondent et qui, tous, trouvent
dans les vérités de la philosophie spirite
espérance et consolation.
Mais si l'on parle beaucoup de spiritualisme aujourd'hui,
le malheur est qu'en dehors des "initiés",
la masse est ignorante à son sujet, et ne sait pas
grand-chose de la pensée spirite qui est une réelle
révolution dans la philosophie, la morale, la vie
sociale et individuelle : Elle abolit les obscurités
des doctrines religieuses, bannit les idées néantistes
déprimantes et désespérantes ; elle
rappelle la vérité d'un Dieu d'amour, de justice
et d'équité ; elle écarte le péché
originel avec ses conséquences impitoyables (je pense
à tous ces enfants morts sans être baptisés
et condamnés à errer sans fin dans les limbes,
Enfer adouci où, selon les théologiens, se
trouvaient les âmes des justes avant la venue de Jésus-Christ,
et où vont celles des enfants qui meurent sans être
purifiés par le baptême) ; elle infirme les
aberrations de l'affirmation de la réalité
de l'Enfer et des peines éternelles. Elle remplace
ces dogmes pernicieux par un enseignement nouveau : une
double idée d'involution et d'évolution progressive
des mondes et des êtres, idée qui embrasse
un panthéisme souverain.
En expliquant par la loi de la réincarnation les
injustices, les inégalités d'intelligence,
de sensibilité morale ou affective, les différences
de caractères que ni l'influence du milieu, ni l'hérédité
ne peuvent expliquer -combien a-t-on vu de ces enfants qui,
émanant de la même origine, ne se ressemblent
en rien, ni par leurs goûts, ni par leurs caractères,
ni par leurs aptitudes, ni par leurs prédispositions
morales ou immorales, pas plus d'ailleurs qu'ils ne ressemblent
à leurs parents-, en rappelant que châtiments
et récompenses ne viennent que de nous-mêmes
car ils ne sont que les conséquences naturelles de
nos erreurs ou de nos efforts, elle nous fait comprendre
que sans cette loi de réincarnation, seule l'iniquité
gouvernerait le Monde, et elle nous fait admettre que notre
bonheur futur découlera de nos progrès évolutifs.
Elle nous fait aussi comprendre l'inéluctable nécessité
du travail et la nécessité du libre développement
individuel.
Rappelons-nous que nous sommes l'incarnation dernière
de toute une série d'êtres successifs que nous
avons été dans le passé, qui sont "nous"
dans le présent et qui seront "nous"
dans le futur.
Notre personnalité actuelle forme le sommet d'une
pyramide dont la base plonge dans les bas-fonds encore totalement
inexplorés de la vie et que nous devons hausser à
travers les vies qui nous attendent et qui toutes, se rattachant
à ce que nous avons été, nous pousseront
vers ce que nous devons devenir dans les cycles ultérieurs.
L'homme est-il libre ou prédestiné ?
A cette grande et éternelle question que des siècles
de philosophes ont posée, le Spiritisme apporte une
réponse en expliquant que le libre arbitre est toujours
proportionnel à l'avancement de l'être : l'homme
déterminé par ses propres engagements d'Esprit
sera de moins en moins déterminé et de plus
en plus libre au fur et à mesure que sa transcendance
s'accomplira.
Le Spiritisme, qui s'appuie sur toutes les sciences, plonge
ses racines dans le domaine entier des connaissances humaines
; il apporte ses théories étayées par
les manifestations à travers lesquelles il pourra
triompher de l'expérimentation, car tout homme qui
réfléchit ne peut, je le répète,
s'empêcher de se préoccuper de son avenir post-mortem.
Toutes les questions morales, psychologiques et métaphysiques
sont d'une manière plus ou moins directes liées
à la question de l'avenir qui dépend d'une
certaine manière de la rationalité des doctrines
philosophiques et religieuses car la théorie de la
vie future qui n'est pas une chose manifeste, mais peut
être comprise par le raisonnement, est la pierre angulaire
de toute doctrine religieuse. Une vérité ne
peut que lentement se frayer route parmi les ténèbres
des préjugés mais jamais une vérité
ne se fait valoir sans combat et aujourd'hui comme il y
a des temps, le Spiritisme doit combattre les mêmes
Scribes et Pharisiens.
Armons-nous donc de patience dans l'attente de ce moment
où le Spiritisme sera enfin reconnu universellement
par tous comme
l'cuménisme.
Dans son ouvrage "La Nouvelle Révélation",
Sir Arthur Conan Doyle écrivit :
« Le Spiritisme a été pour moi comme
pour beaucoup, l'élargissement même de mon
horizon mental et la pénétration du Ciel,
la transformation de la foi en fait réel ; sans lui,
la vie ne peut être mieux comparée qu'à
une traversée faite à fond de cale dans un
bateau aux écoutilles fermées où le
voyageur ne connaîtrait d'autre clarté que
celle d'une bougie et auquel on permettrait tout à
coup, par une splendide nuit étoilée, d'aller
sur le pont et de contempler pour la première fois
le prodigieux spectacle du firmament tout flamboyant de
la gloire de Dieu. »
Le Spiritisme sait nous faire comprendre et admettre que
la morale évangélique qu'il prône n'est
pas seulement la morale d'une religion, d'un peuple, d'une
race, mais qu'elle est la morale suprême, la morale
éternelle, la richesse de tous y compris de ceux
qui n'appartiennent à aucune religion. Pourra-t-on
arrêter son essor ?
Combien d'années a-t-il fallu à la pensée
et à l'enseignement du Christ pour faire exploser
la gangue du matérialisme et du paganisme ?
On peut empêcher un homme de s'exprimer, on ne pourra
jamais empêcher les Esprits de parler. On peut brûler
ou interdire un livre, on ne pourra empêcher les médiums
inspirés par l'Esprit d'écrire et de s'exprimer

A
ce qui précède, je ne peux qu'ajouter ces
mots de Léon Denis :
« Le Spiritisme sera ce que le feront les hommes,
car la goutte de pluie, suivant le point où elle
tombe, reste perle ou devient boue. »
Par cet exposé, j'ai peut-être ouvert pour
vous une porte sur un horizon nouveau, éclairé
d'une lumière nouvelle ; regardez-le alors en laissant
résonner en vous ces paroles de Léon Denis
:
« Par l'étude du Spiritisme, l'homme arrivera
à la vraie science et à la vraie croyance,
celles qui ne s'excluent pas l'une l'autre, mais s'unissent
pour se féconder ; par là aussi une communion
plus intime s'établira entre les vivants et les morts
et des secours plus abondants découleront des espaces
vers nous.
L'homme de demain saura comprendre et bénir la vie
; il ne craindra plus la mort.
Il réalisera, par ses efforts, le règne de
Dieu, c'est-à-dire de la paix et de la justice sur
Terre, et parvenu au terme de l'étape, son dernier
soir sera lumineux et calme comme le coucher des constellations
à l'heure où l'aube matinale commence à
poindre à l'horizon
»
marcelle
olivério
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Le
pourquoi de la vie
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