Le Spiritisme, enfant du christianisme…

marcelle olivério











 

 

 

 

Le cardinal Wiseman croyait au Spiritisme…

 

 

   

Le cardinal Wiseman, qui vient de mourir en Angleterre, croyait au Spiritisme. C'est ce que prouve le fait suivant qui est cité par le Spiritualist magazine :
- « Un évêque avait jeté l'interdit sur deux membres de son Eglise, à cause de leur tendance au Spiritisme. Le cardinal Wiseman leva cet interdit et permit aux deux prêtres de poursuivre leurs études en leur disant : « Je crois moi-même fermement au Spiritisme, et je ne pourrais être un bon membre de l'Eglise, si j'avais le moindre doute à cet égard. »

Cet article avait été lu et commenté dans une réunion spirite chez M. Delanne, mais on hésitait à faire l'évocation du cardinal pour lui demander confirmation de ses propos lorsqu'il se manifesta spontanément par la communication suivante…

- « votre désir de m'évoquer m'a amené jusqu'à vous, et je suis heureux de venir vous dire, mes frères bien-aimés : oui, sur la terre, j'étais un Spirite convaincu. J'étais venu avec ces aspirations que je n'avais pu développer, mais que j'étais heureux de voir développer par d'autres.

J'étais Spirite, parce que le Spiritisme est le chemin droit qui conduit au but véritable et à la perfection ; j'étais Spirite, parce que je reconnaissais dans le Spiritisme, l'accomplissement de toutes les prophéties depuis le commencement du monde jusqu'à nos jours ; j'étais Spirite parce que cette doctrine est le développement de la religion, l'éclaircissement des mystères et la marche de l'Humanité entière vers Dieu qui est l'unité ; j'étais Spirite parce que j'ai compris que cette révélation venait de Dieu et que tous les Hommes sérieux devaient aider sa marche, afin de pouvoir, un jour, se tendre tous une main secourable ; j'étais Spirite enfin, parce que le Spiritisme ne lance l'anathème sur personne, et qu'à l'exemple de Christ, notre divin modèle, il tend les bras à tous, sans distinction de rang et de culte.
Voilà pourquoi je suis Spirite chrétien.

O mes frères bien-aimés ! quelle grâce immense le Seigneur accorde aux Hommes en leur envoyant cette Lumière divine qui leur ouvre les yeux, et leur fait voir d'une manière irrécusable qu'au delà de la tombe existe bien une autre vie, et, qu'au lieu de craindre la mort, lorsqu'on a vécu selon les vues de Dieu, on doit la bénir lorsqu'elle vient délivrer l'un de nous des lourdes chaînes de la matière.

Oui, cette vie que l'on prêche constamment d'une manière si effrayante existe ; mais elle n'a rien de pénible pour les âmes qui, sur la Terre, ont observé les lois du Seigneur. Oui, là, on retrouve ceux que l'on a aimés sur la Terre : c'est une mère bien aimée, une tendre mère qui vient vous recevoir et vous féliciter ; ce sont des amis qui viennent vous aider à vous reconnaître dans votre véritable patrie, et qui vous montrent tous les charmes de la vie véritable dont ceux de la Terre ne sont que les tristes images…

Persévérez, mes frères, à marcher dans la voie bénie du Spiritisme ; que pour vous, ce ne soit pas un vain mot. Que les manifestations que vous recevez vous aident à gravir le rude calvaire de la vie, afin qu'arrivés au sommet, vous puissiez aller recueillir les fruits de vie que vous vous serez préparés.
C'est ce que je vous souhaite à vous tous qui m'écoutez et à tous mes frères en Dieu.

Celui qui fut le cardinal Wiseman
médium : madame Delanne






Mes amis, pourquoi ne viendrais-je pas à vous ? Les sentiments exprimés quand j'étais sur votre Terre et qui doivent être ceux de tous serviteurs de Dieu et de la vérité, doivent être pour tout Spirite convaincu, une assurance que j'userai de la grâce que le Seigneur m'accorde de venir instruire et guider…

Oh ! oui, mes amis, c'est avec bonheur et reconnaissance pour celui à qui nous devons tout, que je viens vous exhorter, vous qui avez le bonheur d'être admis parmi les ouvriers du Seigneur, de persévérer dans la voie où vous vous êtes engagés ; c'est sinon la seule, au moins la meilleure, car si une partie de l'Humanité peut faire son salut avec la foi aveugle -sans tomber dans les embûches et les dangers qu'elle offre- à plus forte raison, ceux dont la foi a pour base la raison et l'amour de Dieu, doivent arriver à conquérir la vie éternelle dans le sein même de ce Dieu.

Enfants, inclinez-vous, courbez la tête, car votre Dieu vous bénit.
Glorifiez-le et aimez-le dans l'éternité !

Prions ensemble…








La religion spiritualiste est l'âme du christianisme… Il ne faut pas l'oublier.
Au milieu du matérialisme, des cultes protestant et catholique, le cardinal Wiseman a osé proclamer l'âme avant le corps, l'Esprit avant la lettre. Ces sortes de hardiesses sont rares dans les deux clergés, et c'est un spectacle inaccoutumé, en effet, que l'acte de foi spirite du cardinal Wiseman. Il serait étrange, du reste, qu'un Esprit aussi cultivé, aussi élevé que celui de l'éminent cardinal eût vu, dans le Spiritisme, une foi rebelle aux enseignements de la plus pure morale du christianisme ; nous ne saurions trop applaudir, nous Spirites, à cette confiance éloignée de tout respect humain, de tout scrupule mondain. N'est-ce pas un encouragement que la voix d'un mourant aussi distingué ? N'est-ce pas une annonce pour l'avenir ? Une promesse qu'avec la bonne volonté tant prêchée par l'Evangile, il n'y a qu'une vérité contenue dans la pratique de la charité et la croyance en l'immortalité de l'âme ?
C'est un Hosanna sublime que chantent les hommes visités par l'Esprit, hosanna aussi pur, aussi enthousiaste que celui des âmes visitées par Jésus.

Nous-mêmes, âmes en souffrance, n'éloignons pas de nous le souvenir qui nous arrive, et dans le purgatoire que nous subissons, écoutons les voix de ceux qui nous font voir au delà…

Lamennais*
médium : A. Didier

 





* Lamennais Ecrivain français entré dans les ordres, il se fait l'apologiste de la liberté religieuse ; il groupa autour du journal « l'Avenir » toute la jeunesse libérale catholique. Ayant été désavoué par Grégoire XVI (1832), il rompit avec l'Eglise et inclina vers un humanisme socialisant et mystique. Ses principaux ouvrages sont : « Essai sur l'indifférence en matière de religion » et « Paroles d'un croyant » [Le Robert]