Tu as créé au fond de toi un monde sécurisant où tu te réfugies en fuyant l’horreur et la saleté du contexte social.
Ce monde est fait contradictoirement d’espoir et de désespérance, d’amour et de haine, d’acceptation et de refus, de force vive et de faiblesse désolante.

Tu as créé en toi un monde de silence et contradictoirement un monde de questions douloureuses auxquelles la réponse ne peut être donnée qu’à travers des expériences de désespoir et d’amertume.

Recompose, enfant, ce « moi » profond et analyse, car l’analyse souvent déchire, bribes par bribes, le voile qui feutre une vie.

Ne pleure pas sur le nuage qui s’effiloche en lambeaux gris et lourds, mais réjouis-toi de voir s’éloigner ces débris sinistres, car derrière les voiles sombres, le bleu lumineux et intense te ravira par sa pureté.
Ne t’attriste pas sur ces jours de paralysie, au contraire réjouis-toi de ces heures qui te sont données où dans la douce quiétude de tes instants, tu peux analyser et comprendre.

Rejette tes terreurs, tes questions angoissées, tes affirmations d’une impossibilité de vivre, et crispe tes doigts sur cette main que nous tendons vers toi pour t’entraîner vers le chemin doux et fleuri de l’espoir et de l’épanouissement de l’âme dans l’acceptation de ta force profonde.

Tu peux et pourras plus encore si tu sais ajouter chaque jour sur l’édifice que, patiemment avec notre aide tu construis, la pierre blanche d’un merci, la pierre blanche d’un élan, la pierre irisée d’un espoir, la pierre ô combien nacrée d’une confiance infinie et aveugle.

Accepte tes épreuves comme des éléments d’avancement car tu peux t’élever sur elles, et surmonte cet abandon de l’esprit qui t’entraîne au désespoir et au défaitisme.
Certes les souffrances lancinantes éprouvent et sapent, paralysent et empêchent, mais dans le calme, sans précipitation, tu peux tout surmonter.

Réagis avec force et avance pas à pas sur le dur chemin qui te conduira vers la sortie de secours où tu te propulseras dans l’élan forcené de ton être pour échapper à ta prison obscure, car l’être puise toujours la force positive de l’action dans l’élan et l’espoir, dans la volonté farouche de l’issue et du mieux.

 

Raphaël Archange
médium : marcelle olivério
extrait du livre Ephphata