Ne nous retournons pas...
Quand une porte est fermée, on ne peut voir au travers.

 

Pourquoi toujours vouloir regarder à travers une porte définitivement close et vouloir percer, derrière cette porte, les ombres épaisses du néant ?
Pourquoi, ami, alors qu’une autre porte est ouverte sur la lumière brillante et pure, tes regards sont-ils attirés vers la densité opaque des ténèbres dangereuses et traîtresses ?

Pourquoi être ainsi fait que tu te complaises à vouloir arracher de tes ongles saignants cette porte qui ferme un passé de nullité et de souffrances ?
Tu t’acharnes, tu veux sans cesse ouvrir ce vantail pourtant par nous hermétiquement clos.

   
 

Souviens-toi que lorsque l’amputation est nécessaire, il convient de savoir tenir le bistouri d’une main qui ne tremble pas.

   
   

Ton passé a été un échec, alors pourquoi t’accrocher à la nullité ?
Pourquoi te complaire dans ce passé pitoyable ?
Tu n’as pu encore couper le câble qui t’unissait à lui, et ce câble, tu l’as enfoui sous le sable pour le retrouver à ton gré.
Tranche ce câble et va vers l’avenir.

Tu as en mains les clés de ta vie et de ton devenir.
Toi qui cherches tant ce que ton demain sera, sache trouver la porte et la serrure où tu pourras les mettre.

Toi seul peux et dois.

Sache que la porte qui s’est ouverte ne peut pas se refermer ; même les portes que l’on repousse avec violence battent longtemps.
Même entrebâillée une porte laisse passer le souffle qui rafraîchit, la musique qui enchante, la douceur qui enivre...

Ta porte n’est pas fermée... Alors !

Que tes yeux s’ouvrent grand et voient,
que tes oreilles écoutent, saisissent et entendent,
que ton cœur reçoive et accepte,
que tes bras se tendent et prennent...

Toi seul peux enlever le bandeau de tes yeux,
les boules qui ferment tes oreilles,
l’étau qui serre ton cœur.

Tends les mains et tu seras surpris de l’offrande reçue…

 

Raphaël Archange
médium : marcelle olivério
extrait du livre Ephphata