Le vent souffle où il veut, et tu entends sa voix,
mais tu ne sais d’où il vient ni où il va.

JEAN - Livre 3, verset 8

 

Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu as cru :
bienheureux ceux qui, sans avoir vu, ont cru. »

JEAN - Livre 20, verset 29

 

 

 

Ô Humains ! l’élan de vos êtres vous conduira toujours vers un point où la curiosité, la seule curiosité d’une vie que le mystère abrite vous fera faire les premiers pas sur une route longue qui pourrait être lumineuse.

Acceptez, amis, le mystère qui vous trouble du pourquoi de cette création en acceptant Dieu.

Vous êtes, Humains, trop limités dans cette compréhension des choses profondes et inaccessibles que même les Esprits élevés ne peuvent toucher.

Sachez, Humains, que les paliers sont nombreux avant le stade final et définitif où la douce lumière de Dieu enveloppe d’une paix indicible en donnant le suprême bonheur de la félicité. Les paliers sont nombreux, et comme le bébé qui, pas à pas, ira son chemin du berceau à la mort, vous devrez aller, pas à pas, sur ce chemin qui, des « pourquoi », vous mènera à la compréhension profonde et à l’acceptation définitive dans l’humilité du geste devant la grandeur du Très-Haut.

La curiosité est en vous, amis, doublée cependant de cet attrait incontrôlable des choses si lointaines de l’Au-delà.

Comme l’enfant qui essaie d’apercevoir par le trou d’une serrure les scènes que la pudeur ou la délicatesse des parents veulent soustraire à sa vue, vous, amis, essayez d’entrebâiller pour un regard furtif les portes monumentales et si lourdes qui séparent votre vie terrestre de cette vie que les uns nient et que les autres aspirent à pénétrer, pénétrer par la seule puissance de leurs pensées, mais en la redoutant car ils n’osent et ne peuvent encore incliner la tête et reconnaître Dieu.

Ecoutez, amis, les voix qui souvent en vous disent :
« Comprends et accepte ! ».

Les destins de chacun, par des chemins divers de souffrance, d’épreuves et d’angoisse, mènent chaque être vers ce point précis où les volontés du Plan Spirituel décident de vous conduire. Sachez, amis, que rien n’est gratuit : nos volontés et celles de vos Guides respectifs vous ont amenés à ce point précis où dans l’élan profond de l’âme, où dans l’espoir ardent de la réponse, vous venez tendre les mains en demandant, en suppliant que la lumière se fasse.

Ah ! Comme les ténèbres sont épaisses sur celui qui, ne reconnaissant que sa propre vie, repousse de toutes ses forces cette vie spirituelle sans quoi rien ne peut être.

Je sais que les esprits scientifiques, toujours à même de donner l’explication profonde et précise, trouveront à la présence de cette force sublime qui vous portera enfin, l’explication tranchante, qui, passant par les molécules, les cellules, les vibrations, les ondes et les explosions spontanées, les germes de vie latents, vous imposera le matérialisme des solutions.

Mais, amis, vous que vos terreurs et vos angoisses ont poussés à rechercher la main qui, en se tendant, vous offrira l’étoile lumineuse de l’espoir et de la confiance, vous dont les cœurs déchirés par les épreuves cinglantes de vos vies attendaient dans le silence de vos jours la gerbe étincelante d’amour infini et triomphant pour apaiser vos larmes, comprenez que sur un autre plan, dans une autre dimension, avec une autre lumière, attendent ces Esprits que, par un élan dérisoire de curiosité, vous invoquez ou… provoquez.

Rien, amis, ne peut se faire sans la volonté infinie et toujours agissante de ce Dieu que beaucoup se refusent à reconnaître bien que tremblants et angoissés devant cette puissance lointaine et infinie qu’au fond de leurs êtres ils acceptent en tremblant mais qu’au regard des autres, en se posant comme des esprits forts définitivement débarrassés des stupides contingences religieuses imposées au cours des siècles, ils veulent nier.
Non, amis ! Non, amis ! L’orgueil est là toujours dans cette volonté définitive de n’accepter l’évidence tangible et présente.

Voyez-vous le vent qui souffle au-dessus de vos têtes ? Personne, amis, ne l’a jamais contemplé, et pourtant, bien qu’impalpable et invisible, vous l’acceptez, vous le reconnaissez, et qui plus est , en l’acceptant et en le reconnaissant vous l’appelez...« le vent » certes, mais que de noms donnés !
Il est zéphir quand doucement il frôle vos cheveux ;
il est brise quand délicatement il rafraîchit vos fronts ;
il est mistral quand déchaîné il arrache et emporte ;
il est bise quand, coupant et froid, il laisse sur vos peaux fragiles la marque rouge ou bleue, cuisante comme un fer rougi ;
il est le vent, et vous l’acceptez.

Avez-vous, amis, un jour vu l’électricité ? L’avez-vous vue ?
Et pourtant vous la dites la fée de vos foyers, vous, Humains, qui dans ce siècle ne pouvez plus rien sans l’électricité, car elle est partout : elle éclaire vos demeures, elle réchauffe vos corps, elle enjolive vos heures, et grâce à elle votre vie s’écoule agréablement car elle est la compagne propre et obéissante de tous vos désirs et de tous vos instants. Vous l’acceptez, amis, et vous la reconnaissez, et vos yeux pourtant ne la connaissent que par ses effets, car l’avez-vous vue, amis ?

Comme le vent et l’électricité, Dieu s’offre à vous.
Vous ne le voyez pas, amis, mais acceptez-le.

Il est justice car jamais il ne désavantagera l’un pour l’autre, et si les injustices vous semblent grandes en cette vie, que ne pensez-vous aux vies passées !
Il est bonté car jamais en vain une main ne s’est tendue sans recevoir son offrande d’amour, car il est amour et il est pardon.
Il vous semble terrible comme la bise coupante, mais il est doux comme le zéphir léger.

Il impose direz-vous, mais qu’impose-t-il ?
Rien que vous n’avez de vos propres chefs décidé d’avoir, rien !
Il n’impose qu’une chose : son amour,
Il ne demande qu’une chose : vos élans,
Il ne voudrait qu’une chose : vous voir lever les yeux et ouvrir vos cœurs.

Dieu est partout.
Donnez-lui comme au vent les noms qui chanteront en vous. Adressez-vous à lui comme vous le voudrez : à genoux, en courbant la tête ; debout, en le défiant du regard ; les mains tendues dans un geste de supplication ou la colère grondant au fond de vos âmes, dans l’acceptation de vos instants ou dans la révolte de vos vies.

Parlez-lui !
Parlez-lui avec des mots d’amour si doux, que vous-mêmes vous sentirez éperdus de bonheur, avec des mots de haine si terribles que vous frémirez de honte, avec des mots de colère si tranchants que vous en resterez tremblants, avec des mots précis, avec des mots balbutiants, avec des cris, avec des larmes ou avec des sourires de bonheur.
Parlez-lui, amis, adressez-vous à lui comme les poètes parlaient aux vents, en leur demandant de porter à leurs belles les mots d’amour sortis de leurs cœurs, pour que, dans une caresse infiniment douce, ils puissent déposer dans leurs cheveux la tendresse d’un geste, ils puissent déposer en frôlant leurs bouches la tendresse d’un baiser.
Comme les poètes, amis, parlez à Dieu en lui demandant de déposer dans vos cœurs la chaleur de son amour, de déposer sur vos êtres la puissance de sa protection.

L’étoile lointaine brille au-dessus de vos têtes. Vous la voyez, mais, pouvez-vous la tenir entre vos mains ? Et si les nuages tout à coup la cachent, si la nuit tout à coup se fait sombre, pensez-vous, amis, que cette étincelle de lumière ait cessé d’exister ?
La nuit est sombre, infiniment sombre, et vos yeux levés vers le ciel ne voient plus que l’encre profonde d’une écharpe immense ; vos cœurs se serrent d’angoisse dans cette obscurité paralysante, et pourtant, amis, vous savez que derrière cette barrière opaque, le ciel est encore clouté d’or, et vous acceptez l’étoile.
Comme l’étoile, Dieu est là derrière l’infini immense du mystère obscur, et si vos cœurs se serrent d’angoisse devant l’encre épaisse de ce mystère, sachez, amis, que Dieu est là et que sa Lumière étincelle.

Sans le voir, vous acceptez le vent ; sans la voir, vous acceptez l’électricité ; en ne la voyant plus, vous acceptez l’étoile. Je pourrais, amis, continuer longtemps ces comparaisons qui vous feraient enfin accepter Dieu.

Avez-vous vu, amis, la beauté majestueuse de la mer infinie et changeante ? Que voyez-vous d’elle ? Un miroir poli, des vagues moutonnantes, des reflets limpides : vous regardez la mer et ne voyez que l’eau.
Niez-vous, amis, que dans ces profondeurs, dans ces abîmes insondables, toute une vie s’agite ? Niez-vous, amis, l’existence des poissons, des coquillages, des rochers et des algues, niez-vous cela, amis ? Et pourtant vous ne les voyez point car seul le miroir brillant de l’eau s’offre à vos yeux ; et pourtant, vous acceptez le poisson, le rocher, le coquillage et l’algue, vous les acceptez.

Comme la mer, Dieu vous offre le miroir brillant de sa Lumière, comme la mer, Dieu cache sous ce miroir brillant les perles précieuses de son amour et de sa bonté. Alors, amis, si vous acceptez ce miroir brillant des eaux et son mystère profond, que n’acceptez-vous ce miroir brillant de Lumière et d’Amour et son mystère infini !

Lisez, enfants, ces lignes qu’un poète [Victor Hugo] a, par notre volonté, donné à notre médium une nuit où la souffrance immense était en elle. Vous lirez, enfants, ces lignes sublimes où le doute, où la négation imposaient cette volonté profonde de refuser Dieu. Mais vous lirez, enfants, ces lignes sublimes où l’élan d’un cœur a fait passer au terme d’un épanouissement de l’âme accompagné d’un geste d’humilité, la force puissante de l’amour offert à Dieu, et comme lui, comme ce poète -dont les contemplations ont eu en cadeau final la Lumière- vous pourrez alors, après avoir levé les yeux et ouvert vos cœurs, dire ces simples mots :

« Dieu veille, et je crois... »

Acceptez, amis, ce message comme l’offrande délicate d’une tendresse infinie et sublime. Emportez avec vous ce bagage d’amour et de vérité, et gardez-le jalousement serré contre vos cœurs ; gardez-le pour y puiser à tous les instants de vos jours à venir cette force transcendantale que nous avons souhaité vous donner en cadeau.

Chassez ces doutes de vos cœurs, chassez ces angoisses de vos âmes, et parce que Dieu est partout, parce que Dieu est présent, vous le chercherez et le trouverez dans la lumière des jours comme dans l’obscurité des nuits, dans le calme des campagnes comme dans le brouhaha des villes, dans la lumière et dans l’obscurité, dans les rues et les maisons, dans les chambres où le bonheur s’épand comme dans les chambres où la souffrance déchire les corps et brise les âmes, dans la paix des cloîtres et dans la honte des prisons où le vice se tapit et où l’innocence se désespère.
Oui, Dieu est partout, et où que vous tourniez vos regards, vous trouverez sa Lumière, et où que vous tendiez les mains, vous recevrez son offrande d’Amour.

Voilà, amis très chers.
Je ne voudrais pas avoir été importun en vous obligeant pendant quelques instants à analyser et à comprendre que l’Invisible est quelquefois plus présent que la plus tangible des présences.

Que la Paix du Seigneur soit sur vous.
Gardez en vos cœurs l’image et le sentiment de sa Grandeur et de sa Gloire, et gardez-Le en vous...

Raphaël Archange
médium : marcelle olivério

 

 

La nuit a étendu sur la terre obscure son voile léger et diaphane.
Les étoiles, sur le sol humide, brillent comme autant de lumières, vibrent comme autant de souffles, et semblent donner à la nuit plus de profondeur encore.

C’est l’heure intense et douce où l’âme éperdue, tendue vers le sombre mystère qu’elle voudrait atteindre, cherche Dieu et l’appelle.

Calme et sereine est la nuit...

Les milles bruissements qui se font entendre semblent l’écho d’une vie invisible et insoupçonnée qui pénètre chacun jusqu’au cœur d’une nostalgie terrible et délicieuse à la fois.

Les yeux levés vers le ciel, l’Homme contemple l’obscur infini au-delà duquel il sait qu’il atteindra la vérité et qu’il pourra contempler Dieu en face...

Regarde et espère.
Ton âme se trouble et dans ton cœur la crainte et l’espoir cohabitent.

Lumières de la nuit infinie, vous qui brillez là-haut, faites que le ciel tout à coup s’illumine et s’éclaire. Faites que nos yeux puissent deviner au-delà des ténèbres, la lumière divine qui doit réchauffer nos cœurs.

La nuit est sombre, la nuit est douce, et il semble que l’on baigne dans une infinie tendresse, dans une douceur tiède et légère qui nous enveloppe subrepticement comme d’un voile diaphane.

Les yeux mi-clos, j’écoute...
Que de bruits !...
Je croyais la nuit silencieuse, mais je me rends compte tout à coup, que la nuit vit, vibre, crépite, chante, résonne de mille soupirs, de mille baisers, de mille sanglots...

J’écoute, et je ne sais si la peur ou la joie, si la terreur ou le bonheur m’habitent.

J’ai l’impression qu’en tendant la main, je vais pouvoir ouvrir les portes de l’infini, mais je reste là, immobile, et tout à coup, la tiédeur de la nuit me glace: je me sens si petit, si faible!
Je suis là sans force, comme aspiré dans l’immense mouvement qui se fait et s’élance comme un appel angoissé, et monte vers Dieu.

DIEU !...
Je ne peux plus douter, je ne peux plus qu’ouvrir mon cœur, car tu es là, présent, immense, puissant, terrible, et pourtant si bon, si doux, si tendre...

Je m’incline ! Je baisse la tête !
Comment ai-je pu un jour penser que je défierais Dieu ?

Je ne peux que m’incliner et dire :
« Pardon, Seigneur, d’avoir douté ! La nuit est douce et tiède, et les mille bruits que j’entends sont les voix de tes anges... »

Lève les yeux, toi qui as douté ! et regarde au-delà du rideau sombre de la nuit briller la lumière de Dieu qui jette pour toi les milliers de perles de ses étoiles, douces comme un message d’amour et d’espoir.

La nuit est douce et tiède, et mon cœur calme et apaisé rejoint par-delà la terre, par-delà l’obscurité, l’infinie tranquillité de l’amour et de la vie.

Dieu veille, et je crois…

 

communication de Victor Hugo
médium : marcelle olivério
extrait du livre Ephphata