devoir et vertu…

   
   

Devoir et vertu, enfants, voilà les mots clés de votre élévation
et de votre avancement.

Facile, il est toujours facile de chercher dans la fuite la réponse à une angoisse profonde devant une confrontation à des éléments obscurs que l’on voudrait rejeter de soi !...

Où est votre devoir ?
Qu’est le devoir ?
Où commence le devoir ?

Difficile, ô combien difficile d’incliner la tête pour reconnaître
ce devoir à accomplir !
Car, amis, votre devoir, et je parle d’un devoir moral et spirituel,
non de ces tâches matérielles que votre condition d’humains vous oblige à avoir, car votre devoir commence impérativement au moment précis où vous sentez se perdre ces êtres qui près de vous souffrent de vos actes.
Le devoir est difficile car il est laissé seulement à l’aiguillon de la conscience qui pourra faire de vos jours un éclaboussement de lumière ou une fosse d’ombres.
Le devoir est difficile car il est intérieur, seulement intérieur, car le devoir étant dans le secret profond de vos âmes ne peut recevoir ni récompense, ni réprobation.
Seul votre libre arbitre vous conduira à ce choix.

Votre devoir commence au moment où vous sentez que vous sacrifiez les êtres qui près de vous, vous aiment et il s’arrête à la limite que vous sentez en vous de pas que vous ne devez plus franchir pour empiéter sur ces vies comme vous ne voudriez pas qu’il fût empiété sur les vôtres.
Votre devoir, enfants, ne pourra se faire que dans la vertu intense et puissante, dans la vertu d’une offrande des élans de l’âme dans une aspiration merveilleuse et sublime.

Où est votre vertu, enfants ?

Vous exposez des qualités de gestes et d’élans dans votre souci de charité envers des êtres que vous avez jugés perdus. Exposer des gestes, bien, tout est bien, certes, mais amis, que les pas et que le chemin sont longs des théories à la pratique !... et tel geste qui vous semble contenir l’essence même de la charité et de l’amour, ne contient que les germes d’un entêtement à vous entourer d’une gangue que vous pensez lumineuse pour expliquer des gestes que vous savez sombres.


La vertu est là en vous, certes,
mais ternie par tant d’éléments négatifs !

Il est facile de dire :
« Je donne l’amour !... »,
mais pourquoi le donner unilatéralement et dans le seul sens de ses élans, alors qu’il faudrait le dispenser au travers de l’horizon en semant d’un geste large, avec l’offrande de son être profond vibrant d’amour !
Ternis, ces élans sont ternis par ces petits défauts que vous voulez ignorer et que vous rejetez en quémandant la confirmation de votre refus auprès d’êtres qui ressentent mais ne peuvent s'exprimer car un attachement trop lointain interdit de donner la souffrance ;

   
 

et ces gestes négatifs qui paralysent cette vertu et ces élans s’appellent orgueil, colère, violence, négation, refus,

   
   

alors que vous devriez avoir en vous :
humilité, douceur, acceptation.

Fascinés par vos êtres profonds, fascinés par vos valeurs que vous voyez danser comme autant de vers luisants, vous croyez voir briller dans ces petites lueurs la lumière d’un azur serein et pur, plein de vibrations divines et, dans le ravissement, vous ne regardez plus ce ciel, absorbés que vous êtes par cette parcelle de lumière qui aura tôt fait de disparaître à vos pieds et de se fondre dans un sol qui absorbera et ne pourra plus rien rendre.

Pourquoi, enfants, tourner le dos à la lumière ?
Pourquoi, enfants, quand nos mains se tendent vers vous, fermer les yeux et mettre devant ces yeux pour plus de sûreté, un bras qui bloquera cette lumière qui blesse vos yeux trop longtemps habitués à l’obscurité épaisse ? Nous n’avons pourtant soulevé le voile que petit à petit en éclairant ces horizons nouveaux d’une palette délicate ; nous n’avons pas fait jaillir à vos yeux la luminosité intense et merveilleuse d’une aube resplendissante de rouges écarlates, mais nous avons, enfants, peint avec tant d’amour les pastels délicats d’une aurore que vos yeux ravis auraient pu accompagner et, d’émerveillement en émerveillement arriver au bouquet final et sublime.

Souvenez-vous, enfants, que vos yeux peuvent s’ouvrir.
Souvenez-vous, enfants, des paroles de Jésus,
car, n’a-t-il point dit :
« Si vous étiez aveugles, vous ne pécheriez point ».

Vos yeux sont là, enfants, pour voir mais les yeux de votre âme sont plus puissants encore pour percer les ténèbres où vos pas vous conduisent, ces ténèbres opaques qui vous font avancer en aveugles, et que pourtant, dans l’orgueil du geste, vous gardez serrées autour de vous pour empêcher le regard puissant qui, filtrant des hauteurs célestes, pénétrera cependant les tréfonds de vos êtres.

Raphaël Archange
médium : marcelle olivério
extrait du livre Ephphata