« Mon Père,
si cette coupe ne peut passer sans que je la boive,
que ta volonté se réalise ! »

MATTHIEU - Livre 26, verset 42.


 

 

 

la souffrance…

   
   

Ah ! la souffrance !... J’entends quotidiennement pleurer sur cette souffrance des êtres et des bêtes.

Pourquoi la souffrance ?

Pourquoi dis-tu :
« Pourquoi Dieu accepte-t-il que la souffrance soit ? »

Ah ! amis, vous qui êtes Spirites, que ne vous appuyez-vous sur les enseignements qui vous ont été donnés en acceptant de temps en temps l’évidence de ces épreuves que chacun a choisies !

Que de vies dont on n’a pas su tirer l’essence bénéfique !
Que d’erreurs que l’on n’a pas voulu éviter ! que de drames que l’on a volontairement provoqués !...
Dettes ! dettes que tout cela et qu’il faut, un jour hélas, payer avec intérêt.

Des enfants meurent, et leur vie, étouffée par le froid, s’est arrêtée dans les mains de mères déchirées et tremblantes.*
L’épreuve est là, amis, épreuve pour ces mères, fin d’une vie pour eux. Souvent, amis, l’Esprit ne se réincarne que pour un court laps de temps qui lui permettra de terminer une vie qu’il avait tranchée de ses mains, et l’enfant meurt.
Souvent, amis, l’Esprit se réincarne pour être l’épreuve cinglante et déchirante d’où l’être pourra tirer la substance de son élévation et le rachat de ses fautes passées.
Qu’on fait ces mères qui pleurent aujourd’hui dans une autre
vie ?... Ah ! si elles pouvaient voir le sang qui coulait entre leurs doigts !...

Triste, triste pour des cœurs humains qui ne voient et qui ne comprennent que dans les limites étriquées de l’existence
terrestre !

   
 

La souffrance est partout, car partout l’expiation se fait.

   
   

Non, Dieu ne permet pas la souffrance au sens d’autoriser le mal, car Dieu est bonté; Dieu n’accepte pas de mettre dans les cœurs la haine et la méchanceté car Dieu est bonté et amour ; mais Dieu est justice et demande à chacun l’effort de se juger lui-même. Mais, comme l’être humain n’acceptera jamais ce jugement de soi, il doit subir des épreuves qu’il choisit en toute conscience d’Esprit.

 

Ah ! la souffrance...
Un mot qui déjà broie les cœurs de son étau ;
la souffrance... un mot qui siffle et comme une langue de feu brûlante s’insinue en vous.
Répétez ce mot : « souffrance », il a déjà ce prolongement qui n’en finit pas de se faire comme la souffrance n’en finit pas de déchirer.

Quelle est la souffrance la plus terrible ?
Est-ce la souffrance des corps torturés ou est-ce la souffrance des âmes déchirées ?

Toute souffrance est terrible,
toute souffrance abat et terrasse,
toute souffrance détruit,

   
  mais toute souffrance élève et toute souffrance réhabilite.    
   

Pensez-vous souvent, amis, à une autre souffrance ?
La souffrance humaine semble injuste, inutile, révoltante, et l’on dit :
« Pourquoi, mon Dieu, pourquoi ?
Pourquoi tolères-tu, Seigneur ?...
Pourquoi acceptes-tu, Seigneur ?... »
Mais, amis révoltés, avez-vous seulement une fois l’élan de dire devant cette autre souffrance que volontairement vous effacez de vous :
« Pourquoi, Seigneur, as-tu permis ?...
Pourquoi, Seigneur, as-tu voulu ?... »
Car, n’y a-t-il pas eu cette autre souffrance, cette souffrance des chairs déchirées par les lanières cinglantes et les épines acérées, par les pierres tranchantes ? N’y a-t-il pas eu cette souffrance du corps broyé par le poids terrible de la croix ? N’y a-t-il pas eu cette souffrance des chairs écartelées par le fer ?
Et aussi, n’y a-t-il pas eu cette souffrance d’un cœur pur devant l’incompréhension, l’ironie, les sarcasmes, la méchanceté, l’injustice ?

Même Christ a cru avoir été abandonné...
Alors, amis, puisque Dieu a permis cette souffrance, que ne comprenez-vous le pourquoi des choses ?

Etait-elle stérile cette souffrance, vaine, inutile, révoltante ?
Non, ami, car elle était le gage de cette acceptation d’espoir et de vie par la leçon de cette Résurrection. Elle donnait la mesure de Dieu car elle était l’image de la lumière après l’ombre.
Que ne pensez-vous davantage, amis, à cette souffrance qui ouvrirait pour vous les portes de votre compréhension et vous ferait peut-être admettre que la vie est là, tout près, derrière cette porte que vous allez franchir en traînant votre corps douloureux et votre esprit torturé.

La souffrance, c’est le haut-fourneau d’où s’écoulera en fusion, le métal précieux de vos vies futures.

N’a-t-on pas dit que c’est le creuset où se forgent les âmes ? Alors, amis, même si humainement, vous réagissez avec violence devant la souffrance, si vos cœurs ne peuvent rester insensibles, laissez couler ce chagrin, mais remerciez Dieu dans une prière de ce tremplin qu’il offre aux Esprits pour s’élancer vers une vie plus lumineuse et plus brillante.

Acceptez la souffrance, mais cependant, si vous vous sentez impuissant devant tant de détresse, ne croyez pas, amis, que vous êtes inutiles, priez et priez encore pour tous ces êtres qui souffrent pour que vos paroles montent vers le Très-Haut qui n’est que Justice et Bonté ;
et si, cependant, vous pouvez tendre une main secourable et apaisante vers ces souffrances, faites-le, amis, même si souvent cela coûte beaucoup.

Aidez ceux qui souffrent dans la mesure de vos moyens, avec l’élan de vos cœurs.

Aidez et priez.

Raphaël Archange
médium : marcelle olivério
extrait du livre Ephphata

 

* Ce message a été donné après lecture d’un article de presse exposant les crimes perpétrés dans le monde. Cet article expliquait que dans un goulag sibérien ordre avait été donné à des mères de laver leurs enfants à l’extérieur malgré le froid intense. Pour les protéger elles les avaient enveloppés de papier mais les enfants avaient succombé au froid. La lecture de ce passage avait révolté une partie de l’assistance qui exprima son émotion devant toutes ces souffrances et ses doutes quant à la bonté d’un DIEU qui permettait de telles horreurs en laissant mourir de pauvres petits êtres innocents.