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«
D'où viens-tu, mon bébé, mon enfant
adoré ?
Tu souris en dormant au nid de tes dentelles
Puis tu ouvres les yeux
Ton regard égaré
Semble chercher en vain des lumières plus belles
Que celles qui éclairent ton univers ouaté
As-tu surgi soudain d'un néant flou et noir
Ou viens-tu de quitter d'éternelles beautés
Qui emplissaient ton rêve de splendeurs et d'espoir,
Car il vient de passer comme un peu de regret
Dans ta prunelle bleue qui tout à coup s'attriste
;
Et il me semble y voir le reflet mordoré
Des lueurs d'or diffuses d'un plan où rien n'existe
Que douceur et clartés et envolées d'amour
?
Ah ! que ne peux-tu dire, exprimer et décrire
Les spirales étoilées qui dansent à
l'entour
En t'entraînant heureux et ravi, dans un rire !
»
« Je viens des fonds lointains de l'univers immense
Où nous nous sommes déjà tant de fois
retrouvés,
Où nous avons souvent reçu la récompense
Des efforts accomplis, des repentirs prouvés.
Parti des ombres denses de plans durs et glacés
J'ai volé, emporté sur l'aile de l'espoir,
Vers des clartés brillantes
Tu m'as déjà
bercé
Pour apaiser ma crainte aux heures de désespoir
Mais, sais-tu combien de fois
Je t'ai serrée dans mes bras
Pour dissiper tous tes émois ?
Non !
tu ne t'en souviens pas !
De la tombe inhumaine j'ai laissé le silence
Qui écrasait ces corps tant de fois délaissés
Et me suis retrouvé, heureux, plein de puissance
Dans des plans où vibraient les plus belles pensées.
Spirales enchantées tourbillonnant sans fin,
Et soleils éclatants brillant de mille feux !
Plus de jours, plus de nuits !
présent et lendemains
Se fondant dans un rêve auréolé de bleu
Les espaces radieux d'une terre nouvelle
Déroulaient leurs splendeurs devant mes yeux ravis
;
Je voguais sous la voile d'une blanche caravelle,
Ebloui, comprenant qu'ayant enfin gravi
Les marches et les plans de l'escalier étroit
Taillé au flanc rugueux des montagnes sauvages
De souffrance et d'épreuves, j'allais avoir le droit
D'atteindre et découvrir plus loin d'autres rivages.
Mais il m'a fallu pour cela errer longtemps
Dans ces vastes prairies où naissent les regrets,
Mais où les heures ne sont qu'un éternel printemps.
Pour t'offrir ce printemps, avec tous mes secrets,
Je suis donc revenu aux portes de la Terre,
J'ai repris le chemin qui menait à tes bras
Le voile de l'oubli alourdit ma paupière,
Je souris à mon rêve
toi, tu chantes
tout bas.
Ferme doucement la porte
Quand je dors dans mes dentelles,
Et si ton amour me porte
Puisse ma vie être belle ! »
Raphaël
Archange
médium
: marcelle olivério
Dans
le ciel gris d'automne des nuages se traînent
Sur le champ de repos où
gisent tant de vies ;
Le vent, lugubrement, siffle
et hurle sa peine,
Des croix tordues se penchent,
un oiseau passe et crie
De longs lambeaux rouillés
s'accrochent aux ramures
Et des coulées d'or
pâle inondent les tombeaux,
Les tombes éventrées
et les fosses obscures
La brume s'effiloche sur le
bois des rameaux
Silencieux, compassés
et des fleurs plein les mains,
Ils sont venus nombreux accomplir
leur devoir ;
Les gerbes, les bouquets, cadeaux
sans lendemains,
Exhalent leur beauté
dans la pâleur du soir.
Immobile et pensif, venu des
fonds lointains
D'un pays inconnu aux étranges
lumières,
Un spectre silencieux regarde
et tend les mains
Vers ces élans qui montent
en ferventes prières.
Les regrets qui s'expriment
et font couler des pleurs
Semblent désaccorder
l'harmonie de ces lieux.
Nul ne sait que la mort est
suivie des bonheurs
Offerts dans l'Au-delà,
dans un autre milieu.
« Ecoutez, » leur
dit-il « écoutez, vous que j'aime,
Vous pleurez face aux pierres
moussues des tombeaux
Sur la vie arrêtée,
sur le visage blême
Du défunt qu'éclairaient
de sinistres flambeaux.
Pourquoi pleurer encore quand,
sorti de ses cendres,
L'être, comme le Phénix
qui renaît à la vie,
S'est élancé
enfin, commençant à comprendre
Que la tombe lui offrait les
clés de l'Infini.
J'avais, c'est vrai, plongé
jusqu'au fond de l'obscur,
Jusqu'au fond de l'horreur
que je ne voulais pas.
Où était mon
soleil ? et où était l'azur ?
Où était la lumière
qui éclairait mes pas ?
Enfermé dans le froid
qui glaçait mes ténèbres,
Me fallait-il rester dans l'ombre
sépulcrale
Reposant à jamais sur
la couche funèbre ?
Mes jours se sont enfuis dans
un cri et un râle !
Enfoncé dans ma nuit
au creux profond du temps,
Je vis venir vers moi des silhouettes
blanches
Qui me tendaient les mains
en me disant : Enfant,
Relève-toi bien vite
car l'Infini se penche
Sur ta couche d'horreur pour
t'emmener bien loin
Vers les cieux infinis où
l'amour vit et vibre,
Dans ce monde de paix où
tu nous as rejoints,
Où tu vas enfin rire
et vivre en être libre.
Tu pensais que la Terre était
ta seule patrie,
Que l'amour qui s'offrait à
ton cur éperdu
Etait le havre doux et l'éternel
abri
L'été a ricané
sur ton espoir perdu
Et l'âme chancelante
et rongée par le doute
Tu regardais au loin en sondant
l'Invisible,
L'Infini et l'Obscur d'où
tombaient goutte à goutte
Des messages puissants aux
reflets de possible.
La mort te regardait et t'attirait
à elle ;
Il te fallait descendre l'escalier
de la tombe
Et dans l'obscurité
sinistre et solennelle
Tu ne voyais pas même
les ailes d'une colombe
Qui s'ouvraient devant toi
en éclairant ta nuit.
La mort avait jeté un
crêpe sur l'horizon !
Dans l'ombre frissonnante où
le regret fleurit,
On a fermé sur toi la
porte d'une maison
»
On naît, on passe, on meurt,
Et dans le tourbillon sinistre des rumeurs,
Aux échos des soupirs, des sanglots et des pleurs,
Dieu a fermé le livre
c'est l'heure !
Car Dieu lit dans le livre de la Vie, et
lorsqu'il a fait un pli à
l'angle d'une page, l'homme, comme un bateau ivre, s'en
va vers le rivage où la mort le délivre !
A l'horreur de la tombe succède
la lumière,
La douceur de l'aurore couvre
le cimetière
Et des flambeaux dispersent
des étoiles
Le navire hésitant a
hissé sa grand-voile
Pour cingler vers le havre
où l'harmonie ruisselle
Sous des soleils brillants
»
L'Esprit s'est évadé
de son monde effrayant
Et rejoint le grand Tout où
notre voix l'appelle.
Dans les plis du linceul sont
restés les ennuis
Et Dieu offre alors à
l'être qu'Il dédouble,
En lançant son Esprit
au-delà de la nuit,
Le bonheur d'un moment inexprimable
et trouble
Car,
dans l'apothéose de milliers d'étoiles,
Il a jeté, comme un
immense voile,
Son amour infini
Dans
le champ de repos où dorment tant de vies,
Le
corps abandonné sent vivre en son orbite,
Dans la terre glacée,
sous la pierre qui s'effrite,
Les vers qui le hantent et
qui rongent sa nuit
Immobile,
silencieux, venu des fonds lointains
D'un
pays inconnu aux étranges lumières,
Un
spectre enfin heureux vient de croiser les mains
Pour reconnaître Dieu
en lançant sa prière
Dans
le ciel gris d'automne des nuages se traînent ;
Le
vent, lugubrement, siffle et hurle sa peine
Dans l'ombre qui s'étend
un oiseau passe et crie
Des croix tordues se penchent
mais un Esprit sourit
Raphaël
Archange
médium
: marcelle olivério
Dans l'univers profond des
galaxies sans nombre,
Figures vaporeuses aux corps
nimbés d'argent,
Ils flottent et errent et volent,
silhouettes sans ombre
Qui traversent l'azur, des
mondes au firmament.
La terre était glacée
et le cercueil trop noir,
Et les voiles de deuil qui
dansaient dans le vent
Semblaient accompagner la chute
d'un espoir
Qui s'était effrité
au choc de durs tourments.
Ballet dansant des ombres qui
enveloppe et porte
Des êtres égarés,
hagards et chancelants
Qui recherchent la Terre, le
monde et la cohorte
Des Humains qui se perdent
en souillant des élans.
La tombe était glacée
et le cercueil trop noir !
Ils se laissent emporter par
des mains attentives ;
Le chagrin de leurs curs
s'exprime dans le soir
Tandis que monte au ciel la
prière plaintive
De
ceux qui les appellent en pleurant le départ.
La terre est écrasée
mais les cieux sont mouvants ;
Des Esprits sont venus nombreux,
de toute part,
Pour accueillir ces frères
en gestes émouvants,
Pour
leur dire leur joie et dire leur bonheur
De pouvoir en ce jour, après
la longue attente,
Les serrer doucement, tendrement
sur leurs curs
Au seuil d'un Infini de lumière
brillante.
Des
soleils crépitants tournoient à l'horizon,
Soleils aux mille feux, éblouissants
et beaux
Il n'y a plus de murs et l'horrible
prison
A entrouvert ses grilles et
n'a plus de barreaux
« Tu n'es plus prisonnier
de la pesante chair
Qui alourdit ton pas au douloureux
chemin
Qui devait te conduire de lombre
au ciel plus clair
Où se fondront hier,
aujourd'hui et demain.
Bercé
des chants glorieux qui montent dans ces sphères
Tu vas dormir, enfant, puis
retrouver la vie
Où fusionnent l'attente,
l'espoir et la prière
Et où tout recommence
dans un plan d'Infini
Où
ne sont prodigués que des conseils d'amour.
Un jour, accompagné
de ceux qui te sont chers,
Tu iras te pencher au balcon
de tes jours
Et tu regarderas
mais,
ne sois pas amer
Si
tu contemples au loin, dans l'ombre dense et noire,
Le désert d'une vie
où tout s'est arrêté
C'était l'amer calice
qu'il fallait encor boire
Pour découvrir plus
tard un goût d'Eternité
Si l'erreur et l'horreur ont
assombri tes jours,
Tu connaîtras pourtant
des lendemains chantants
Si tu sais retrouver le chemin
de l'amour
Qui pourra apaiser ton Esprit
repentant.
Tu vas errer longtemps dans
ces sphères bleutées
Où tu devras cueillir,
au gré de tes voyages,
Les douces fleurs nacrées
d'un bouquet de pureté.
L'arc irisé luira au
creux de tes orages,
Et
si tu sais entendre, accepter nos conseils,
Tu iras t'incliner aux pieds
de la Lumière
Pour demander à vivre
les instants sans pareil
D'une vie retrouvée
dans l'uvre de prière.
Tu
seras de nouveau l'enfant que l'on chérit,
Celui que l'on dorlote préserve
et accompagne,
Mais qui devra pourtant s'en
aller dans l'oubli
Sur le chemin ardu, au flanc
de la montagne
D'épreuves,
de souffrances, de bonheur et de joie
Qu'il lui faudra gravir sans
jamais s'arrêter
Pour trouver au sommet, tout
imprégné de foi,
Un monde de tendresse, de ferveur,
de beauté.
Et tu vivras tes jours, bien
pensif quelquefois,
Car en ces moments lourds où
l'âme se désole,
Il passera en toi un trouble
ou un émoi,
Cadeau lointain et pur de l'amour
qui console ;
Tu
sentiras un souffle sur ton front enfiévré,
Ton cur se gonflera d'une
force indicible,
Ta nuit sera moins noire et
les reflets cuivrés
D'une aurore de joie, qu'une
main invisible
Fera
jaillir enfin au détour de ta vie,
Embraseront tes jours en éclairant,
là-bas,
Au fond lointain et beau d'un
monde d'Infini
Ce pays merveilleux où,
après le trépas,
Tu
renaîtras enfin, ayant trouvé, heureux,
Le vrais sens de tes jours
et le pain de tes heures
Car alors tu iras, pur et grandi,
vers Dieu
Qui te tendra la main pour
t'offrir le bonheur.
La tombe était glacée
et le cercueil trop noir
Ta vraie vie est ici dans la
paix de l'espoir !
Dans l'univers profond des
galaxies sans nombre,
Figure vaporeuse au front nimbé
d'argent,
Tu t'en iras enfin, silhouette
sans ombre,
Vers l'infini d'azur d'un autre
firmament !
»
Raphaël
Archange
médium
: marcelle olivério
Livre de vie ouvert à
la page des morts
Posé sur mes genoux,
j'écoute mais tout dort
Et mon regard se perd dans
le lointain immense
Et émue et troublée,
je réfléchis et pense
Tandis que sur mes joues enfiévrées
et pâlies
Coulent, perles brillantes,
les larmes de l'oubli
J'ai perdu mes espoirs et n'ai
plus que regrets
De cette vie enfuie dont tout
m'a séparé.
Le soleil tout à coup
a perdu sa lumière
Et je maudis la vie, la Terre
tout entière
Qui n'a pas écouté
le cri de mon chagrin
Et qui est restée sourde,
sans me tendre la main
Mon aube, tout à coup,
s'est colorée de gris
Et je pleure en silence l'être
que tu m'as pris,
Mort cynique et odieuse, insensible
et hautaine,
Et je voudrais hurler et répéter
ma peine.
Où es-tu maintenant,
ô toi que j'adorais ?
Tes yeux se sont fermés
et tes cheveux dorés
Ne seront plus jamais si doux
à mes caresses !
Ah ! que le temps me dure !
Et je pleure sans cesse
Sur ce passé enfui qui
abritait ma joie !
Je ne te trouve plus et je
pleure après toi,
Souvenir d'un amour que je
voulais garder ;
Et je t'appelle, ô Mort
!
mais pourquoi tant tarder
A répondre à
ma peine et à venir vers moi ?
J'ai tant besoin de lui !
Va-t-il venir vers moi
Cet être tant chéri
que tu as emporté ?
Oh ! ombres de la vie où
tout s'est arrêté !
Je te maudis, Seigneur, et
je n'ai que regrets
De ce que j'ai offert, et d'avoir
tant prié
A l'aube de mes jours, aux
heures de ma nuit,
Au creux profond des ans où
une vie s'enfuit,
Pour que ta main se tende,
apaisant mes regrets,
Mon chagrin révolté
de l'horreur affrontée
Dieu !
Je ne te demandais qu'un répit,
un sursis,
Une pause dans le temps pour
lui offrir la vie,
Mais tu n'écoutais pas,
et ta main vengeresse
A détruit mes espoirs
et vaincu ma faiblesse.
Ombres sur une vie ! Ombres
sur mes espoirs !
Je suis seule, immobile, dans
la frange du soir
Qui lentement écrase
mon cur douloureux
Qui, encore et toujours, déchiré,
malheureux,
Ne peut plus qu'espérer
le silence mortel
Qui viendra étouffer
dans un geste cruel
Les pleurs et les sanglots
de mon corps fatigué,
Et je pourrai dormir toute
une éternité
Quelle est cette ombre blanche
qui, là-bas, me sourit ?
J'hurle soudain la peur qui
explose et frémit
Est-ce toi qui reviens, ô
toi que j'ai chéri ?
Je reconnais tes yeux et ton
front et ta bouche,
Et je sens sur mon front, posée
comme une mouche,
La douceur de ta main, caresse
de tes doigts !
Tu es là et tu vis !
J'entends aussi ta voix
Qui me dit doucement tous les
mots qu'autrefois
J'aimais tant à entendre
et qu'encor trop souvent
Je réentends la nuit
au cur de mon tourment.
Mais, mon Dieu !
mais
alors
est-ce la vie là-bas
Dans ce monde ignoré
que je ne connais pas ?
Vont-ils encore aimer et aider
et attendre
Ce moment où enfin,
dans un geste très tendre
Ils reviendront vers nous,
ces êtres tant aimés ?
Mon Dieu ! je t'ai maudit,
mon Dieu ! j'ai blasphémé !
J'ai honte tout à coup,
et j'ai froid, et je tremble,
J'ai peur, je ris, je pleure,
et pourtant il me semble
Que la nuit tout à coup
est devenu lumière
Ai-je maudit, mon Dieu ou fait
une prière
Pour que ta main, enfin, m'ait
offert tant de joie ?
Vais-je bientôt, Seigneur,
redécouvrir la joie
De moments de bonheur où,
baignée de lumière,
Je vais clamer ma joie à
la vie tout entière
Qui va refleurir pour moi.
Oh ! Seigneur
Seigneur
Puis-je dire ma joie, te crier
mon bonheur
Le livre noir des morts n'est
plus sur mes genoux ;
Je regarde et j'espère,
et dans un geste fou
Je tends les bras vers toi,
et je crie et je serre
Ce corps dont j'espérais
le retour sur la Terre.
Mais
mon Dieu !
Pourquoi ?
Oh ! mais non !
pas toi
!
Ne me quitte pas, amour !
reste près de moi !
Ne repars pas vers les fonds
inconnus du monde
Lointain et pur, où
tu vas dans la ronde
Tourbillonnante et gaie de
la vie retrouvée,
Oublier à nouveau celle
que tu as laissée
Sur cette terre hostile, sinistre
et glacée !
Ne repars pas !
oh !
reste
revis dans ma pensée !
Oh ! mais revis aussi puisque
je t'ai trouvé,
Pour me donner encor la douceur
d'un baiser !
Livre de vie ouvert à
la page des morts
Je veux enfin, Seigneur, dans
un suprême effort
Le jeter loin de moi car il
est là
oui, là,
Celui que j'espérais,
que je n'attendais pas.
L'aube ne sera plus spectacle
ombré de gris
Car il est là, enfin
!
Je suis gaie et je ris ;
Mes yeux se sont levés
et je contemple au loin
Ta Lumière, Seigneur
! Parce que j'ai besoin
De recevoir encor ta chaleur,
ta tendresse,
Je tends les mains vers toi
Au fond de moi se pressent
Et la joie et l'amour, le bonheur,
la liesse
Dun jour denchantement
plein dune autre promesse,
D'un jour d'enchantement où,
enfin acceptant
Le départ et la mort
dans le contact troublant
Qui s'est, je l'ai compris,
aujourd'hui établi,
Je te regarde, Dieu, je m'incline
et je prie
L'aube d'un jour nouveau a
lui à mes carreaux ;
Tout est gai à présent,
illuminé et beau,
Et je rêve à celui
qui, revenu vers moi,
A fait renaître en moi
la beauté de la foi.
Et je chante ta Gloire, ô
mon Seigneur, mon Dieu,
Et je dirai toujours que tu
es merveilleux !
Ombres
denses !
La vie lentement s'éclaircit
Et je garde en mon cur
l'image tant chérie
De celui que j'aimais
Il n'est jamais parti,
Et près de moi, toujours,
Blotti dans mon amour,
Il a ouvert pour moi la porte
à la Clarté
D'une autre vie qui a pour
nom : Eternité !
Raphaël
Archange
médium
: marcelle olivério
Une
tête de mort devant l'homme grimace
Et le regard éteint
de ses orbites creuses
Rend plus terrible encor l'horreur
de cette face
Qui semble ricaner, décharnée
et hideuse.
L'ombre s'est étendue
et la nuit est pesante.
Les flammes vacillantes des
cierges allumés
Fascinent l'homme anxieux...
Une pensée le hante :
La Mort et le mystère
où plonge l'inhumé
Enfermé dans le bois,
immobile et glacé,
Quand converge vers lui le
chagrin des pensées
Tandis que l'orgue pleure et
que les larmes coulent
Car un être est parti
et qu'un monde s'écroule.
Le Néant ou
la
Vie ?
Qu'a-t-il trouvé là-bas
Dans ce monde lointain que
l'on ne connaît pas ?
L'homme contemple la nuit et
les flammes qui dansent
Sur la tête de mort grimaçante
qui rit,
Narguant et défiant
la terreur de l'Esprit
Qui, perdu, cherche Dieu et
dont l'appel s'élance.
Choc des Ombres et de la Lumière
!
Vertige de l'âme... ferveur
d'une prière
Qui monte dans la nuit sinistre
de l'horreur,
Dans l'Insondable atteint,
dans l'Infini cherché
Où s'offrent le pardon,
la
sanction du péché,
Où la souffrance attend
l'être dont les erreurs
N'ont pu être, hélas,
rattrapées.
Ah ! pouvoir enfin échapper
A la terreur de cette nuit
!
Arrêter le temps qui
s'enfuit
Pour ne pas approcher la mort
;
Mais y a-t-il un autre port
Où le bateau de notre
vie
Cinglant vers un lointain pays
Pourra enfin jeter son ancre
?
La nuit tout doucement replie
son aile d'encre
Et la bouche d'horreur semble,
aux flammes des cires,
S'ouvrir pour prononcer quelques
mots dans un rire :
« Pourquoi tant redouter
la Mort et son mystère ?
Le moment vient toujours où
l'on quitte la Terre
En laissant derrière
soi tous les biens de ce Monde
Pour s'en aller tout seul,
et entrer dans la ronde
Des Esprits qui accueillent
au moment du trépas
L'être qui se dédouble,
et qui guident ses pas
Vers les contrées lointaines
d'un monde étrange et beau.
Regarde ! L'amour a planté
son drapeau
Sur les ruines de la haine,
Des doutes, des chagrins et
des peines !
J'ai dépassé
la mort pour renaître à la vie
Dans des plans d'Infini, et
je n'ai plus envie
De retrouver le gouffre
De la Terre où tout
souffre !
J'ai brisé les barreaux
de ma sombre prison
Et contemple, ébloui,
un nouvel horizon.
Ne crains point !
Lorsque le cercueil se referme
Il ne marque pas le terme
Mais le commencement,
Et lon refait le serment
D'essayer dans une autre vie
A travers de nouveaux défis
De se transcender, de grandir,
De voguer sur un autre navire
Vers les divines sphères de l'Espoir
Où ne rayonne que sa Gloire
»
Les chevaux de l'aurore hennissent
doucement
En tirant derrière eux,
pour l'emporter au loin,
La tenture noire et lourde
d'une nuit de tourment.
L'homme a froid
Il frissonne
Dans un coin
De la pièce les cierges
se sont éteints
En fumant dans le calme du
petit matin ;
Et tandis que le jour caresse
son visage,
Il s'endort en rêvant
d'une éternelle plage
Où des têtes de
morts ont retrouvé la vie,
Où des formes fluidiques
lancent comme une pluie
La rosée d'un amour
éternel et vivant.
Rasséréné,
ébloui et confiant,
Il se laisse emporter et bercer
par les flots
Tandis que le soleil vient
frôler ses yeux clos
Comme pour y déposer
La douceur d'un baiser.
Dans
l'embrasement de l'aurore
Il rêve d'une tête
de mort
Dont les orbites creuses
Découvrent l'Infini
Et dont la bouche hideuse
Dans le sable, sourit...
Raphaël
Archange
médium
: marcelle olivério
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la
réincarnation
Extrait
de
Spirite
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